Le pétrole en baisse, le marché craint de voir les taux étouffer la demande

AWP

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Le Brent décroche de 1,61% à 90,71 dollars et le WTI redescend nettement sous les 90 dollars, avec une chute de 2,16%.

Les cours du pétrole ont fini en baisse lundi, forcés à courber l’échine par une nouvelle remontée des taux obligataires, qui fait craindre un étranglement de l’économie, et ainsi de la demande d’or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a effacé 1,61%, pour clôturer à 90,71 dollars.

Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a lui perdu 2,16%, à 88,82 dollars.

«Le sursaut initial du brut (en première partie de séance) s’est vite calmé à mesure que s’envolaient les taux obligataires», a constaté dans une note Edward Moya, d’Oanda.

Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, «le fait que le gouvernement américain ait évité le +shutdown+ (suspension de certains services de l’Etat faute d’accord budgétaire) et reste ainsi sur des niveaux de dépenses publiques élevés se traduit par des taux d’intérêt en hausse».

Des dépenses publiques soutenues alimentent ainsi la demande et peuvent jouer sur l’inflation, ce qui est susceptible d’inciter la banque centrale américaine (Fed) à garder ses taux directeurs élevés ou à les augmenter encore.

Le Congrès est parvenu à voter, in extremis samedi, une mesure permettant de repousser au 17 novembre la date limite pour trouver un accord sur le budget fédéral.

Lundi, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans a atteint 4,70%, son plus haut niveau depuis près de 16 ans.

Cette poussée fait flamber les taux d’emprunt immobilier, le coût du crédit aux entreprises, ce qui met sous pression la consommation et la demande de pétrole, explique Andy Lipow, pour qui le seuil de 100 dollars le baril de Brent paraît s’éloigner.

Le marché n’attend rien de la réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMCC) de l’alliance Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), mercredi. Pour les analystes d’Eurasia Group, «l’Opep+ (groupe élargi) devrait garder ses volumes inchangés».

Pour le cabinet, l’alliance surveille de près d’éventuels signes de fléchissement de la demande et «voit des risques considérables d’un ralentissement économique mondial durant les deux ou trois prochains trimestres», ce qui l’incite à maîtriser sa production.

La Banque mondiale a revu en baisse, lundi, son estimation de croissance pour la Chine en 2024 et table désormais sur 4,4%, contre 4,8% en avril.

Samedi, l’indice d’activité PMI en Chine pour septembre s’est affiché à un niveau sensiblement moindre qu’attendu, que ce soit dans le secteur manufacturier ou les services.

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