Le pétrole baisse, entraîné par la Chine et le dollar

AWP

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Le Brent termine sur une perte de 0,98% à 94,83 dollars et le WTI finit sur une dépréciation de 1,55% à 86,53 dollars.

Les prix du pétrole se sont encore repliés lundi, lestés par la remontée du dollar ainsi que les craintes de ralentissement économique en Chine et de l’impact de nouvelles restrictions sanitaires strictes toujours en vigueur.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, dont c’était le dernier jour de cotation, a cédé 0,98%, pour clôturer à 94,83 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, a lui perdu 1,55%, à 86,53 dollars.

«Après deux semaines consécutives de gains soutenus par les exportations record de pétrole américain la semaine dernière, le Brent et le WTI sont sous pression», commente Victoria Scholar, de Interactive Investor.

«Les restrictions liées au Covid-19 en Chine s’élargissent, ce qui suscite des inquiétudes quant au ralentissement de la demande de la deuxième économie mondiale», grande consommatrice de pétrole, poursuit l’analyste.

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, dont plusieurs sont actuellement en cours.

Et ce, «malgré son impact négatif sur l’économie chinoise, avec des signes clairs d’un ralentissement qui se dessine déjà», insiste Victoria Scholar.

L’activité manufacturière en Chine s’est de nouveau contractée en octobre après un bref rebond en septembre, en raison des restrictions sanitaires qui pénalisent l’activité, selon des chiffres officiels publiés lundi.

La hausse du billet vert pesait également sur le brut, qui s’échange en dollar. Son appréciation réduit le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant des devises étrangères, et donc la demande.

«Les cours avaient monté la semaine dernière grâce au recul du dollar et là, il rebondit, donc ça pèse sur les prix», a expliqué John Kilduff, d’Again Capital.

Malgré le poids de la Chine et du dollar, l’or noir résistait, notamment grâce à l’escalade rhétorique entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

«Nous n’avons de compte à rendre à personne qu’à nous-mêmes», a clamé le prince Abelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l’Energie, dont le pays est considéré comme le plus influent de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), lors d’une conférence à Abou Dhabi, lundi.

La réduction de production de deux millions de barils par jour décidée en début de mois par l’Opep et ses alliés de l’accord Opep+ doit prendre effet à compter de mardi.

Les prix de l’énergie doivent être fixés à un niveau qui permette à l’économie de croître, faute de quoi «ils vont accélérer un retournement de la conjoncture économique», ce qui ferait chuter la demande de pétrole, a répondu Amos Hochstein, conseiller du président américain Joe Biden sur les questions d’énergie.

Les cours du pétrole étaient aussi stimulés par les déclarations de Joe Biden, qui a demandé aux groupes énergétiques de baisser leurs prix et d’augmenter leur production, faute de quoi il suggère au Congrès d’imposer une taxe exceptionnelle sur les superprofits.

«Cela suscite la consternation», selon John Kilduff, pour qui «cela ne peut que faire monter les cours, parce que la réaction (des groupes pétroliers à une taxe) serait de ralentir l’exploration et le forage. Et c’est aussi une nouvelle attaque contre l’industrie.»

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