Le marché de la dette poursuit sa tension

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne s’est notamment tendu à 0,767%, Après les bons chiffres de l’emploi US. Celui de la France a passé la barre de 1%.

Les taux d’emprunt en zone euro ont poursuivi leur mouvement de tension vendredi, après de bons chiffres de l’emploi américain laissant la porte ouverte au resserrement des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le marché du travail américain a en effet affiché en janvier de solides créations d’emplois et un taux de chômage stable, à 4,1%, au plus bas depuis 17 ans.

Surtout, la progression des salaires sur douze mois, l’un des principaux éléments scrutés par la Fed, a atteint, à +2,9%, son rythme le plus rapide depuis plus de neuf ans.

Cette hausse salariale laissait présager une hausse de l’inflation, laquelle inciterait la Réserve fédérale à accélérer le rythme du relèvement de ses taux directeurs.

«C’est un chiffre extrêmement important que la Fed attendait depuis très longtemps, car elle a toujours dit qu’elle était confiante dans le fait que les salaires accélèreraient à un moment donné», analyse auprès de l’AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

«Le chiffre d’aujourd’hui vient à point nommé pour recrédibiliser le discours de la Fed», poursuit-il.

Le rapport sur l’emploi suscitait donc l’accélération du mouvement de hausse des rendements observé depuis fin décembre aux Etats-Unis et en zone euro.

Un mouvement qui, rappelle M. Bourguignon, s’inscrit dans une tendance de plus long terme, le point bas du rendement à dix ans américain ayant été atteint en juillet 2016.

Après une année stable en 2017, «le sujet est revenu sur le devant de la scène, avec la force de l’activité et le marché du travail américain quasiment au plein emploi», commente M. Bourguignon.

Cette remontée du marché obligataire est logique, souligne-t-il, car elle correspond à la convergence de plusieurs phénomènes: «la hausse des anticipations d’inflation, une activité ultra performante, et des banques centrales qui ont commencé à faire des discours moins accommodants», détaille-t-il.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne s’est tendu à 0,767%, restant à ses plus hauts niveaux depuis décembre 2015, contre 0,721% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a grimpé pour sa part à 1,018% contre 0,977%.

De son côté, le taux italien à dix ans s’est tendu à 2,050% contre 1,965%, tout comme le taux espagnol de même maturité, à 1,472% contre 1,409%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est apprécié à 1,577% contre 1,531%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se tendait à 2,840%, son plus haut niveau depuis janvier 2014, contre 2,790% jeudi. Celui à 30 ans montait à 3,079% contre 3,024% et celui à deux ans s’établissait à 2,145%, contre 2,160%.

 

 

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