La chronique des marchés de Vontobel au 22 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -0.22%, SPX -0.55%, Dow -0.67%, Russell +0.12%, SOX -1.2%, Eurostoxx-0.14%, SMI +0.08%.

Wall-Street reste inquiète de la remontée des taux d‘intérêts. Les minutes de la réunion de la Fed en janvier, publiées hier soir, indiquent clairement qu’une hausse de taux de 25 points de base le 21 mars est acquise. La Réserve Fédérale estime qu’il y a des signes évidents d’une tendance à la hausse de l’inflation et elle pense que la cible des 2% sera atteinte, tout en ne craignant pas de surchauffe. Les minutes n’envoient pas de signal clair que 4 hausses au total seraient dans les cartes cette année mais le marché semble y croire de plus en plus, d’où la baisse de fin de séance. Et cette baisse est déclenchée par la hausse du rendement de l’emprunt US à 10 ans, qui passe de 2.89%, à 20h, à 2.95% une heure plus tard. Wall-Street elle réagit en deux temps et c’est surtout dans la dernière demi-heure de trading que la pression vendeuse s’installe. Cela dit, la faiblesse d’hier est principalement due au marché des futures, il n’y a pas panique à bord. La forte hausse des taux obligataires bénéficie aux valeurs bancaires alors que les industrielles célèbrent la confiance de la Fed en l’économie des Etats-Unis.

Le côté obscur de la cote se déplace logiquement vers les titres de l’immobilier, très sensibles aux hausses de taux, mais aussi vers l’énergie. Il faut dire que le dollar poursuit sa hausse, ce qui pénalise les matières premières, l’or glissant à 1323$ l’once et le pétrole (WTI Light Crude) revenant à 61.10$ le baril. La volatilité, qui s’était assoupie, se réveille brutalement, l’indice VIX (volatilité du SPX) passant de 17 à 20.26 en clôture. Enfin, notons que l’émission par le Trésor US de 35 milliards de dollars de bons à 5 ans relève de l’anecdote, contrairement à la précédente (2 ans) qui avait secoué les marchés suite à la faible demande rencontrée.
 
On le savait déjà mais cela fait toujours bizarre, le Wall Street Journal nous rappelle que Amazon, à elle seule, a contribué à 27% de la hausse du SPX cette année. Si l’on ajoute Microsoft et Netflix, ces trois valeurs ou plutôt ce triumvirat, ont participé à près de 50% de la hausse…Cela laisse songeur et nous indique cependant que, tant que les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) se porteront bien, l’éventualité d’une très forte baisse de la bourse US relèvera de la chimère. Elles ont tout simplement un poids trop important dans le marché. Ça rappelle un peu Nokia à sa grande époque…
 
Ce matin les bourses européennes ouvrent dans le rouge, l’Eurostoxx 50 abandonnant 0.6%, pénalisées surtout par les secteurs de l’énergie, industriel et de la technologie. Le marché du vieux continent continue de considérer Wall-Street comme son chef d’orchestre. En parallèle, chaque jour depuis quelques sessions maintenant, le dollar monte contre euro, ça ne peut pas faire de mal à la bourse européenne, bien au contraire. Les résultats d’Axa, de Deutsche Telekom et de Bouygues sont solides alors que le parlement Grec décide d’une commission d’enquête sur l’affaire des pots de vin présumés versés par le groupe Novartis à des responsables politiques, l’action Novartis en baisse de 0.2%. C’est bien simple, la seule chose qui monte sur mes écrans ce matin, c’est le Bitcoin et le dollar. Rappelons que, depuis la correction de 11.6%, l’indice SPX a récupéré 6.4% et fait du surplace depuis quelques sessions. Les années bohèmes 2016 et 2017 ne sont plus, le retour à la « normalité » s’opère et la situation globale, macro, micro et géopolitique est franchement bonne. La patience de l’actionnaire paie très souvent, il est temps de s’en souvenir.

 

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