La chronique des marchés de Vontobel au 17 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,91%, SPX +0,71%, Dow +0,36%, Russell +0,73%, SOX +0,96%, Eurostoxx +1,12%, SMI +1,08%.

Wall Street plane et se laisse porter plus haut. La résolution partielle de la guerre commerciale entre Pékin et Washington fait toujours effet, on est rassuré quant au Brexit et une statistique économique chinoise encourageante (production industrielle) sert d’excuse aux acheteurs. À Londres l’indice Footsie progresse de 2,2%, en réaction à retardement aux élections générales. Aux Etats-Unis, les indices S&P500 (SPX), Nasdaq100 (NDX) et Dow Jones postent tous trois de nouveaux records historiques à la cloche, je ne compte plus combien ils en ont réalisés cette année. Le NDX se rapproche du niveau de 8600 points alors que le SPX traite très près des 3200. Au chapitre des secteurs, l’énergie et les grands magasins mènent la charge alors que les industrielles peinent, pénalisées notamment par Boeing (BA), qui chute de 4% en séance et de 3% supplémentaires après la clôture après que l’avionneur américain a annoncé suspendre momentanément la production de son modèle 737 Max. Le sentiment général reste serein, la volatilité baisse encore, l’indice VIX en recul de 3,9% à 12,14. L’or ne bouge plus, l’once à 1474 dollars. Notons au passage que le cuivre est monté de 8% depuis le 4 décembre, les inventaires fondent à des niveaux plus observés depuis 2015. Même phénomène avec le café, l’Arabica est en hausse de 29% depuis le 19 novembre. Le Brésil en produit moins, les statistiques récemment publiées par ICE (Intercontinental Exchange) indiquent que les inventaires de café brésilien dans ses entrepôts ont fondu à 975 sacs lundi contre un total de 2 millions de sac. En observant le marché des options sur indices, on constate que les investisseurs nettoient désormais leurs positions avant l'échéance de vendredi et ajustent leurs opérations avant la fin de l'année sans mettre en place de positionnements radicalement nouveaux. Et bien que la raison suggère de prendre ses profits et de se concentrer sur ses cadeaux de Noël, dans l'ensemble, le chemin semble dégagé pour aller plus haut en cette fin d’année et personne ne semble souhaiter trop secouer le bateau avant 2020.

Le dollar reste stable, la paire eur/usd à 1,1143, le pétrole dépasse les 60 dollars le baril de WTI Light Crude et aujourd'hui nous aurons droit à une jolie grappe de banquiers centraux avec les discours de Kaplan, Rosengren et Williams pour la Fed et Olli Rehn, pour la BCE. Sur le front des statistiques économiques nous suivrons la production industrielle et les mises en chantier aux États-Unis, le chômage au Royaume-Uni, les ventes manufacturières au Canada et la décision des taux en Hongrie. Quelques résultats de sociétés seront publiés: FedEx (FDX), Cintas Corp (CTAS), Jabil Inc (JBL), Navistar Intl (NAV), Worthington (WOR) et Steelcase Inc (SCS).

C’est historique, l’indice Stoxx Europe 600 poste un nouveau record hier, cela faisait plus de quatre ans que ça ne s’était pas produit. Le Stoxx Europe 600 réplique l’évolution des actions de sociétés du vieux continent ainsi que du Royaume-Uni. Cela fait deux décennies que l’Europe est le vilain petit canard du marché des actions. La psyché générale s’est tellement détériorée à son sujet que la réflexion de base de tout un chacun au sujet des actions du vieux continent peut se résumer à «qu’est-ce qui peut mal tourner?». Si l’on regarde en arrière, la performance des actions européennes a regardé dans le blanc des yeux celle des actions américaines de 1993 à l’émergence du problème de la dette souveraine grecque en 2009. Depuis lors, l’indice S&P500 (SPX) a gagné 345% alors que le Stoxx Europe 600 n’a progressé «que» de 209%...20 ans de frustrations c’est long certes. Cela dit rien ne dure éternellement…

Amazon a interdit à ses vendeurs tiers de faire appel à Fedex pour les abonnés Prime, jugeant les performances de son compatriote insuffisantes. L'antitrust américain, au lendemain de son homologue britannique, a finalement autorisé le rachat de Spark Therapeutics par Roche, après des mois d'attente pour le laboratoire suisse. Tim Leissner, ancien banquier de Goldman Sachs impliqué dans le scandale de détournements du fonds malaisien 1MDB, a été banni à vie du secteur financier par la SEC. Des élus américains ont critiqué le régulateur des télécoms de leur pays, la FCC, soupçonné d'avoir adopté un biais trop positif dans le cadre du rapprochement entre Sprint et T-Mobile US, opération toujours incertaine à cause d'enquêtes lancées par les parquets de plusieurs Etats fédérés. Les sept principales banques britanniques ont passé avec succès les tests de résistance de la Banque d'Angleterre, qui souligne qu'elles sont toutes prêtes à faire face à une forte récession au Royaume-Uni, à condition de baisser drastiquement les dividendes les rémunérations variables. Intel rachète la start-up israélienne spécialisée dans l'intelligence artificielle Habana Labs pour 2 milliards de dollars. Unilever avertit, le titre débute sa séance en recul de 4%. Nestlé recule de 1.1%, en sympathie.

Netflix a publié les détails de ses revenus et abonnés par région. L'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique ont plus que doublé d'abonnés depuis le début de 2017. L'Amérique latine a également enregistré une forte croissance, tandis que l'Asie est prometteuse mais reste une petite partie de l'activité globale. Globalement, Netflix compte 158,3 millions d’abonnés dans le monde. La croissance de ses abonnements aux États-Unis a longtemps été un signal clé pour Wall Street et un moteur majeur de l'action. Mais elle a commencé à ralentir et la société devrait faire face à une concurrence accrue à mesure que de nouveaux concurrents en streaming entreront en ligne. Le mois dernier, Walt Disney Co. et Apple Inc. ont lancé de nouveaux services de streaming direct au consommateur. L'année prochaine, WarnerMedia d'AT&T lancera son nouveau service de streaming HBO Max et NBCUniversal de Comcast Corp déploiera sa plate-forme Peacock. Aux États-Unis, la concurrence en matière de prix sera également intense. Le service Disney+ coûte 6,99 dollars par mois, contre 12,99 dollars par mois pour le plan le plus populaire de Netflix. Comcast prévoit un service financé par la publicité à faible coût. Les actions Netflix sont en baisse de 16% depuis la mi-juillet, lorsque le rapport du deuxième trimestre de la société montrait la première baisse du nombre d'abonnés américains en près d'une décennie. On comprends donc aisément pourquoi la firme tente de faire réaliser à Wall Street que sa croissance se réalise principalement hors des Etats-Unis.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en dans le vert. Tokyo progresse de 0,47% à la cloche, le dollar/yen se situe à 109,58. A Hong Kong, l’indice Hang Seng avance de 1,08%, Alibaba (9988 HK) se maintient au-dessus des 200 HKD. Shanghai gagne 1,27% et à Séoul l’indice Kospi progresse de 1,27%. En Europe, l’indice Eurostoxx débute sa journée en léger recul alors que le future SPX traite à l’équilibre.

AMS traite en recul de 3,2% après avoir été dégradée à «sous-pondérer» par Barclays Capital. À 42,50 francs, le titre donne vraiment envie.

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