Hausses de taux conformes aux attentes – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Pierre-François Donzé, Karine Patron, David Zahnd et Bertrand Lemattre, Banque Bonhôte & Cie SA

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Aux Etats-Unis, l’activité économique se tasse et l’inflation reflue lentement. L’accélération des prix à la consommation en France a conforté la BCE dans sa détermination à poursuivre ses hausses de taux.

Les marchés actions ont poursuivi leur rebond après l’annonce de hausses de taux conformes aux attentes et les commentaires faisant état d’un prochain ralentissement dans le processus de remontée des taux directeurs. Les banquiers centraux ont également souligné la résilience de l’activité économique malgré les politiques restrictives.

Les rendements obligataires en baisse dans un premier temps sont restés stables finalement. Le taux 10 ans américain se situe autour de 3,5% et le taux 10 ans allemand proche de 2,20%.

Aux Etats-Unis, l’activité économique se tasse et l’inflation reflue lentement. Cependant, en ce qui concerne le marché du travail, l’économie américaine a créée 517’000 emplois non agricoles au mois de janvier, un nombre largement supérieur aux attentes. Les créations de postes dans le secteur privé sont toutefois ressorties en ralentissement à 106’000 contre 180’000 attendues. Les demandes d’allocations chômage ont reculé lors de la semaine du 23 janvier, à 183’000 contre 186’000 la semaine précédente. Finalement, le taux de chômage s’effrite de 0,1 point à 3,4%, et le revenu horaire moyen a progressé à un rythme annuel de 4,4%, légèrement plus élevé que prévu.

Les commandes de biens durables (hors transport) ont enregistré une baisse de -0,2% au mois de décembre.

En Europe, les incertitudes économiques et la pression sur le pouvoir d’achat des ménages ont entraîné une baisse marquée des ventes au détail allemandes en décembre, soit un recul de 5,3%, contre une hausse de 0,2% attendue.

Quant à l’inflation, l’accélération des prix à la consommation en France, de 6,7% en décembre à 7% en janvier en données harmonisées de l’Union européenne, après celle annoncée par l’Espagne a conforté la BCE dans sa détermination à poursuivre ses hausses de taux lors des prochaines réunions.

Dans ce contexte, l’indice du S&P 500 finit la semaine en hausse de +1,62% alors que l’indice technologique du Nasdaq, rebondit de +3,31%. L’indice Stoxx 600 Europe progresse quant à lui de +1,23%.

Cette semaine les publications de résultats d’entreprises vont se poursuivre et pourraient entraîner un retour de la volatilité.

L’essentiel en bref

Les banques centrales en tête d’affiche

 

La déconnection entre les marchés financiers et le discours des banques centrales s’est illustrée mercredi et jeudi, après les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE).

La Fed a, comme attendu, relevé ses taux directeurs de 25 points de base, situant les fed funds dans la fourchette de 4,50-4,75%. Son président, bien qu’il ait reconnu que la lutte contre l’inflation faisait son effet, a souligné que les récents progrès n’étaient pas suffisants pour mettre fin à la hausse des taux et qu’un pivot était à l’heure actuelle inenvisageable.

Les investisseurs n’ont pas voulu croire qu’un cycle de deux hausses était encore envisagé et ont continué à parier sur une baisse des taux dans l’année.

Même scénario du côté de la BCE, qui a relevé de nouveau ses taux de 50 points de base jeudi, comme annoncé en décembre, et indiqué prévoir une hausse de même ampleur en mars. Lagarde a mis en avant la bonne tenue de l’économie européenne, qui a mieux résisté qu’attendu, et que malgré un ralentissement de la hausse des prix, du chemin restait à parcourir. Autre point, la BCE va lancer en mars son programme de réduction de bilan (9’000 milliards d’euros) par 15 milliards d’euros par mois. Quant aux réinvestissements, ils seront orientés prioritairement vers les émetteurs présentant de meilleures performances climatiques.

Les marchés ont immédiatement interprété ces décisions comme le signe d’une fin proche du cycle de resserrement monétaire et propulsé les marchés dans le vert et les taux se sont fortement détendus. A la suite de ses réactions le Fonds monétaire international est intervenu pour rappeler aux investisseurs que les taux d’intérêts resteront élevés un long moment afin de ramener durablement l’inflation sous la cible des banques centrales.

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