Gonet: l'actualité des marchés au 8 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,88%, Dow +1,91%, SPX +1,74%, Russell +2,14%, SOX +2,09%, Eurostoxx inchangé, SMI -0,44%.

Wall Street reste d’humeur versatile et évolue au gré de l’état de santé du président Trump et des péripéties politiques entourant l’adoption du très désiré plan de relance. Donald Trump fait volte-face hier et rassure les marchés en affirmant désormais son soutien, non pas à un plan global d’au moins 2200 milliards de dollars mais à des aides ciblées, notamment pour les PME et les compagnies aériennes, ainsi qu’à de nouveaux chèques d’aide directe aux Américains. «Je suis prêt à signer de suite. Entendez-vous Nancy?», lance-t-il à l’attention de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants. Une façon pour le président républicain de mettre les élus Démocrates au pied du mur, ces derniers ayant jusqu’ici refusé ce plan de la Maison Blanche, jugé trop partiel. Les marchés sont aussi soutenus par la publication du compte-rendu («Minutes») de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, qui montre que la banque centrale américaine maintiendra une politique monétaire très accommodante à long terme, même si ses membres sont divisés sur la durée prévisible du maintien des taux directeurs proches de zéro.

Nancy Pelosi tient de nouvelles discussion avec le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, et se montre favorable au plan de soutien de 25 milliards de dollars aux compagnies aériennes, dont l’activité est particulièrement sinistrée par la crise sanitaire. Les autres sujets restent en suspens, Mme Pelosi estimant devant la presse que «tout ce que veut Donald Trump, c’est son nom sur les chèques d’aide que recevront les Américains». Interrogé sur le gel des négociations annoncé mardi soir par Donald Trump, le chef de cabinet de la Maison Blanche, Mark Meadows, estime sur ‘Fox News’ qu’il n’y avait «pas de soutien au Sénat» (dominé par les Républicains) pour un plan global tel que présenté par les Démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants.

Pour en revenir au marché, hier est une journée de bonne humeur pour Wall Street, qui clôture proche des plus hauts du jour. On observe de la rotation des obligations vers les actions avec une préférence marquée pour les titres de valeurs, par rapport à ceux dits de croissance. Le sentiment s’améliore, Joe Biden creuse encore un peu plus l’écart dans les sondages et le revirement de Donald Trump quant à un plan d’aide aux Américains fait grand bien à la psyché collective. Les shorts (positions vendues à découvert) se couvrent massivement, dans des volumes d’échanges assez faibles (9 milliards de titres traités sur le NYSE). Sans grande surprise la volatilité recule mais peu, l’indice VIX clôturant à 28.06. Tous les principaux indices récupèrent leurs pertes de mardi avec une mention spéciale au Russell2000, qui récupère le niveau de 1600 points et clôture à son plus haut niveau depuis la chute du mois de mars. L’indice S&P500 (SPX) revient au-dessus des 3400 points et récupère sa désormais célèbre moyenne mobile à 50 jours, tout comme le Nasdaq100 (NDX).

Dans un tel contexte, le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 0,78%. A ce propos, l’ETF TLT (iShares 20+ Year Treasury Bond), qui réplique l’évolution des bons du trésor US ayant une maturité supérieure à 20 ans, revient se poser pile sur sa moyenne mobile à 200 jours, à suivre de près. Le dollar recule à nouveau, la paire eur/usd à 1,1777 ce matin et l’or reste stable, à 1892 dollars par once. Le pétrole est scotché au niveau de 40 dollars le baril de WTI Light Crude. Attention tout de même à ne pas se laisser aller à de la complaisance, les indices rebondissent certes mais le ratio put/call baisse à son plus bas niveau en 5 semaines, ce qui nous indique que les intervenants se sont récemment débarrassés de leur options puts (protections à la baisse). En parallèle, l’indice Smart Index atteint un plus bas niveau en 7 mois, qui nous indique quant à lui que les investisseurs institutionnels vendent le marché.

La nuit passée a lieu le débat des candidats à la vice-présidence des Etats-Unis. Kamala Harris condamne la gestion de la pandémie par l’administration Trump comme le pire échec de l’histoire du gouvernement américain, dans un débat largement cordial entre les vice-présidents, nettement différent du match présidentiel. Mike Pence approuve l’ensemble de la réponse de Trump contre le virus tout en attaquant Harris sur les plans de Joe Biden en matière de fiscalité et de changement climatique. Selon un sondage CNN, Harris remporte le débat à 59% contre 38%.

Les fonctionnaires européens affirment que les négociations commerciales post-Brexit avec le Royaume-Uni se poursuivront probablement jusqu’à la seconde moitié du mois d’octobre, malgré les divergences qui subsistent. Le négociateur en chef du bloc, Michel Barnier, déclare aux ambassadeurs qu’il ne s’attend pas à ce que la Grande-Bretagne se retire le 15 octobre.

Emmanuel Macron annoncera de nouvelles restrictions aujourd’hui après qu’un pic de nouvelles infections ait poussé la moyenne mobile de sept jours en France à un record. La Grande-Bretagne envisagerait également de nouvelles restrictions, notamment la fermeture des pubs et des restaurants dans les points chauds. Londres a élaboré des plans de sauvetage pour les entreprises qui ont du mal à faire face dans les zones contraintes à un verrouillage local, bien qu’aucune date précise n’ait été fixée pour le déploiement de ces mesures.

Le principal événement macro-économique de la séance aura lieu à 14h30 avec la publication des inscriptions hebdomadaires au chômage américain. Plus tôt en matinée, auront été publiés le taux de chômage suisse (3,2% en septembre contre 3,3% attendus) et la balance commerciale allemande (12,8 milliards d’euros en août contre un consensus de 16 milliards).

L’investisseur activiste Dan Loeb demande à Disney de renoncer au dividende versé aux actionnaires pour utiliser les fonds afin de renforcer sa plateforme de streaming. Samsung annonce que son bénéfice au troisième trimestre devrait avoir augmenté de 58% pour s’établir à un plus haut en deux ans, battant les estimations des analystes. La Fed inflige une amende de 400 millions de dollars à Citigroup pour sa mauvaise gestion des risques. Eli Lilly a déposé une demande d’autorisation en urgence pour un traitement aux anticorps de synthèse contre la Covid-19. Regeneron grimpe en bourse après que son traitement Covid-19 a été encensé par Donald Trump. Coty va lancer Kylie Skin en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. L’Oréal va bientôt nommer son nouveau CEO. Les ventes de Givaudan ratent les attentes au troisième trimestre. Le titre est indiqué en recul de 1,5% à l’ouverture.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent majoritairement en hausse avec Tokyo qui progresse de 0,96% à la cloche, Hong Kong qui recule de 0,67%, Shanghai qui est toujours fermée et Séoul qui grappille 0,2%. Le future SPX avance de 18 points et l’Europe est indiquée en hausse d’un peu plus de 0,5%.

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