Gonet: l'actualité des marchés au 2 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,42%, Dow +0,13%, SPX +0,53%, Russell +1,56%, SOX +2,12%, Eurostoxx +0,02%, SMI +0,50%.

Wall Street passe une journée calme, les volumes d’échanges restent faibles, les indices montent, surtout les valeurs technologiques, semi-conducteurs en tête et on espère toujours un peu plus dans le marché qu’un plan de relance économique sera annoncé sous peu depuis le Capitole. Tous les indices prennent leurs distances avec leur moyenne mobile à 50 jours, techniquement c’est encourageant. Je pourrais aussi vous dire que le Nasdaq100 (NDX) a désormais terminé dans le vert 5 des 6 dernières séances, vous dire que, malgré la bonne tenue des indices actions, la volatilité progresse également, l’indice VIX en hausse de 1,3% hier, vous dire enfin que le pétrole se reprend les pieds dans le tapis après un rapport indiquant que l’Irak est un mauvais élève et ne fait pas se devoirs de réduction de production. Le baril de WTI light Crude traite à 37,33 dollars ce matin.

Tout cela est bien beau, mais ça c’était avant, avant que le président des Etats-Unis n’annonce ce matin à 6h56 qu’il a contracté le Covid-19. Je vous passe les détails de son annonce, vous les avez déjà tous lus sur vos smartphones.

Posons le contexte qui nous occupe: la tension  monte chaque jour un peu plus aux Etats-Unis, les craintes de guerre civile augmentent, surtout après le débat de mardi. Le miracle tant attendu du vaccin qui tomberait juste avant le 3 novembre n’existe que dans la tête de Donald Trump, les statistiques économiques récentes montrent un repli des revenus des ménages aux Etats-Unis, alors que le chômage ne recule pas tant que ça. Quant au plan de relance fantasmé par un nombre croissant de citoyens et d’entreprises aux Etats-Unis, il se fait toujours attendre, les démocrates veulent 2200 milliards de dollars, les républicains proposent 1600 milliards, il ne reste donc plus qu’un gap de 600 milliards à combler… Wall Street va perdre patience alors que en face, sur Mainstreet, les firmes licencient à tours de bras, elles n’ont plus le choix. Et gardons en tête que la saison des résultats de sociétés US au troisième trimestre va débuter d’ici une petite quinzaine de jours, tout un chacun s’attend à une amélioration mais le virus n’a probablement pas dit son dernier mot, qui pourrait inciter les capitaines d’entreprises à une communication prudente quant au futur. Le virus, parlons-en, deux anciens points chauds qui avaient réussi à aplatir la courbe pendant l’été sont à nouveau brûlants: New York et l’Italie ont enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas depuis mai et avril, respectivement. Du côté des entreprises, Amazon indique que près de 20’000 de ses  employés ont été testés positifs jusqu’à présent.

Et donc, dans ce contexte ô combien serein, Donald Trump contracte le virus lui aussi. Il ne manquait plus que ça. Le future SPX prend la tangente et chute de 51 points, on recherche quelque peu le dollar et les bons du trésor US, le Dollar Index (DXY) revient à 93,79, la paire eur/usd traite à 1,1724. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans revient à 0,66%. L’or est recherché et traite à 1908 dollars par once. Grosse demande sur le yen, qui revient à 105 contre le dollar alors que le franc suisse remonte à 0,9189 contre le billet vert. Les intervenants ne paniquent pas mais reviennent clairement dans les valeurs dites refuges.

Nous sommes vendredi, le marché doit encore passer par l’étape de la statistique des créations d’emplois aux Etats-Unis, cet après-midi à 14h30, l’Europe se réveille un peu sonnée et le future SPX casse sa moyenne mobile à 50 jours vers le bas. Il traite actuellement à 3315 points, à très court terme son support se situe à 3290 points, s’il est cassé alors il faudra envisager sa moyenne mobile à 200 jours, qui se situe actuellement à 3107 points. Je rappelle que nous parlons ici du future SPX, pas du cash. Bien malin qui peut prédire ce que le marché va faire aujourd’hui, en revanche il pourrait probablement offrir de belles opportunités aux investisseurs capables de garder la tête froide, notamment en saisissant au vol le rebond annoncé de la volatilité.

Sur le plan macro-économique, les indicateurs du jour ressortent mitigés aux Etats-Unis: d’une part, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont moins nombreuses que prévu, mais d’autre part, l’indice d’activité manufacturière indique un certain tassement de la reprise. L’indice Markit PMI manufacturier ressort à 53,2 en septembre, contre un consensus de 53,5. L’ISM manufacturier ressort quant à lui à 55,4, contre 56,3 de consensus. Les revenus personnels des ménages reculent  plus que prévu, de 2,7% en août. Les dépenses augmentent en revanche plus qu’attendu. Les dépenses de construction grimpent de 1,4% en août par rapport à juillet, le consensus était à 0,7%.

Le rapport sur l’emploi américain de septembre sera le point d’orgue de la journée à 14h30, même si les commandes de biens durables et l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan ne laisseront pas les investisseurs indifférents à 16h00.

Carnival annule la plupart de ses croisières jusqu’à la fin de l’année. Vous l’avez rêvé? Hugh Hefner l’aurait peut-être fait. Playboy va revenir en bourse en fusionnant avec Mountain Crest, déjà inscrit à la cote. Tesla baisse de 8% le prix d’entrée de sa Model 3 en Chine. Moody’s ramène la dette de Vale en catégorie d’investissement.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge. Tokyo abandonne 0,67% à la cloche, Hong Kong, Shanghai et Séoul sont fermées, l’Australie recule de 1,4% et Singapour traite en repli de 1%. Le future SPX est en baisse de 52 points et l’Europe est indiquée en recul de 1% à l’ouverture.

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