Gonet: l'actualité des marchés au 7 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,37%, Dow +0,93%, SPX +0,82%, Russell flat, SOX +0,77%, Eurostoxx -0,08%, SMI +0,02%.

Wall Street clôture au plus haut du jour, sans véritable raison à cela. Les volumes d’échanges relèvent la tête, avec 11,2 milliards de titres traités sur le NYSE. Le Dow Jones poste son 4ème record historique de la semaine, rien que ça! Le S&P500 (SPX) termine la séance au-dessus des 4200 points et le Nasdaq100 (NDX) rebondit enfin, après 4 séances consécutives de baisse. Le Russell2000 (RTY), des petites capitalisations américaines, réalise un come-back impressionnant en fin de séance et parvient à terminer la journée à l’équilibre, il se bat avec sa moyenne mobile à 50 jours. Du côté des transports, l’indice TRAN poste son 32e record historique de l’année, c’est surréaliste. Rappelons ici que le TRAN est considéré par de nombreux professionnels comme un indicateur avancé. Personne ne s’étonne dans un tel contexte que la volatilité recule, le VIX abandonne 4% sur la séance, pour clôturer à 18,39.

Hier ne déroge pas à la règle, la grande rotation se poursuit. On se débarrasse des actions dites spéculatives, à Beta élevé, tout ce qui a trait de près ou de loin aux robinhooders en somme. On vend les titres de momentum et les actions «work from home» et on recherche la qualité et la valeur. Les investisseurs brûlent leurs idoles de 2020, notamment les sociétés qui ont bénéficié de la distanciation physique et celles qui sont perçues comme les bénéficiaires de la transition énergétique. Sans discernement d'ailleurs, puisque de belles entreprises sont emportées avec l'eau du bain. Le podium du jour des secteurs du SPX se compose des financières, des produits de consommation courante et des titres de la communication.

Quelques points en vrac: Angela Merkel s'opposerait au projet de Joe Biden de renoncer aux brevets du vaccin COVID. L'administration Biden maintiendra probablement la pression sur la Chine en préservant les limites imposées par Trump aux investissements américains dans certaines sociétés chinoises. Le président de la SEC déclare que le Congrès pourrait se pencher sur les protections des échanges de crypto-monnaies. Au chapitre macro-économique, la situation s’améliore avec 498’000 demandes d'allocations de chômage contre 538’000 attendues et 3,69 millions de demandes d'allocations continues contre 3,62 millions prévues.

Après la clôture de New York, la Fed déclare (dans son rapport semestriel sur la stabilité financière) que «les prix des actifs peuvent être vulnérables à des baisses significatives si l'appétit des investisseurs pour le risque diminue, si les progrès réalisés pour contenir le virus sont décevants, ou si la reprise stagne». La Fed met en garde contre les effets de levier cachés dans le système financier. La banque centrale ajoute que l'effondrement d'Archegos montre qu'elle n'a pas les outils nécessaires pour voir toute l'étendue de la prise de risque. Le marché ignore totalement cette forme d’avertissement, il semble bien loin le discours d’Alan Greenspan sur l’exubérance irrationnelle…

Le dollar n’y arrive toujours pas, le Dollar Index (DXY) repasse en-dessous des 91, la paire eur/usd traite à 1,2062 ce matin. Les cambistes sont probablement en train de se positionner en vue de l’importante statistique de l’emploi, qui sera publiée cet après-midi. On sait que la Fed y prête une grande attention. Le discours récent de tous les membres de la Réserve Fédérale est consistent et dovish (colombe). D’ailleurs les taux longs restent dans le rang, pour l’instant. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 1,56% et empêche probablement le billet vert de rebondir. Dans ce contexte, l’or tente une échappée et repasse au-dessus des 1800 dollars par once (1817 dollars ce matin). Le métal jaune confirme donc la cassure de sa tendance baissière entamée il y a 8 mois et regarde désormais en direction de sa moyenne mobile à 200 jours, qui se situe à 1851 dollars.

Le Royaume-Uni envisage de proposer aux moins de 40 ans une alternative au vaccin d’Astra-Zeneca, en raison des risques de caillots sanguins. La France retarde l'approbation par l'UE de 1,8 milliard de doses supplémentaires du vaccin Pfizer, selon die Welt. Le Japon est prêt à prolonger l'urgence virale jusqu'à la fin du mois de mai. Hong Kong va réduire les séjours obligatoires en quarantaine pour les voyageurs entièrement vaccinés, selon le SCMP. Un modèle mathématique préparé par les conseillers de Narendra Modi suggère que l'épidémie en Inde pourrait atteindre son pic dans les prochains jours.

La production industrielle de l'Allemagne (en nette progression) et de la France (en progression mais les attentes sont manquées) lancent  la journée, avant les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis en avril (14h30) et les stocks des grossistes américains de mars (16h00). Ce matin, la Chine a fait état d'exportations plus solides que prévu en avril, tandis que l'indice PMI Caixin des services d'avril s'est révélé être particulièrement dynamique.

Les résultats de Crédit Agricole ont très fortement progressé au T1. Il s'agit du meilleur trimestre du groupe depuis 2012. AIG baisse légèrement après la séance, après la publication des résultats du premier trimestre. Encore une déception sur les résultats de Beyond Meat, dont le titre décroche de 7% après la séance. Enel a vu ses revenus reculer de 14,4% au T1, ce qui amputé de 5,7% son bénéfice net, qui atteint toutefois 1,17 milliard d’euros. En marge de ses résultats du T1, Siemens relève ses prévisions 2021. IBM dévoile une nouvelle puce miniature économe en énergie. Sonova rachète la division Consumer de Sennheiser. Walmart Health va racheter MeMD. Adidas augmente ses prévisions de résultats.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,09% à la cloche, Hong Kong traite à l’équilibre, Shanghai recule de 0,53% et Séoul avance de 0,58%. Le future SPX traite autour de son point d’équilibre et l’Europe est indiquée en progression de 0,7% à l’ouverture de 9 heures.

Un million, c’est le chiffre du jour. Les économistes s'attendent à ce qu'un million d'emplois aient été créés en avril aux Etats-Unis et que le taux de chômage soit passé de 6,0% à 5,8%, selon Dow Jones. Un grand nombre d'emplois ont probablement été créés dans les secteurs de la restauration et des loisirs, car davantage d'Américains ont repris leurs activités normales et dépensé les fonds de relance. Les économistes s'attendent à une forte croissance de l'emploi au cours des prochains mois, mais notent que cela pourrait servir de catalyseur à la Fed pour envisager le moment où elle s'apprêtera à infléchir sa politique monétaire. Tout le monde sur le pont à 14h30 donc pour le plus important chiffre de la semaine!

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