Gonet: l'actualité des marchés au 6 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,17%, S&P 500 -0,84%, Nasdaq -1,92%, Russell 2000 -2,13%, SOX -0,16%, Eurostoxx -0,68%, SMI -0,01%.

Wall Street fait la part belle à ses émotions. Le variant Omicron est entré dans la tête des intervenants et semble y prendre ses aises. L’inquiétude prévalait en fin de semaine quant à la dangerosité de cette nouvelle version du covid, ce matin on est un peu plus optimiste, des informations en provenance d’Afrique du Sud indiquent qu’Omicron est très contagieux mais avec des symptômes moins fort que ses grands frères les plus virulents. Quoi qu’il en soit, les indices d’actions se sont récemment éloignés de leurs récents records. L’indice S&P500 (SPX) traite désormais 4,3% en-dessous du sien, ce qui reste tout à fait acceptable si l’on prend un peu de recul. En Europe, le CAC40 a rendu 5,8% depuis son top. L'indice de référence des petites et moyenne capitalisations US Russell2000 (RTY)  a chuté de 7,4% depuis Thanksgiving, lorsque Omicron a commencé à faire les gros titres. Notons que la semaine passée le RTY est entré en mode correction, reculant de plus de 10% par rapport à son record de novembre.

Vendredi les indices se reprennent quelque peu en fin de séance et c’est du côté des géants de la technologie qu’il faut chercher les coupables du jour. Les FANMAG (Facebook, Amazon, Netflix, Microsoft, Apple, Google (Alphabet)) appuient fort sur la tête de la cote, on préfère se tourner vers les actions dites de valeur. La volatilité rebondit de 10%, le VIX revient à 30,65 en clôture après être grimpé à 35 en séance, on semble s’approcher doucement d’un état de «selling exhaustion» sur les indices, patience… Du côté du marché obligataire, les intervenants recherchent les bons du Trésor US, le rendement du 10 ans recule à 1,38%, le 30 ans passe en-dessous de 1,70% mais c’est du côté du 2 ans qu’il faut se concentrer, son rendement se situe à 0,61%, en septembre il était à 0,20%. La courbe des taux s’aplatit de plus en plus et c’est là que le marché peut laisser perplexe, il prévoit désormais 55% de probabilités que la première hausse de taux de la Fed intervienne au mois de mai, tout en s’inquiétant du variant Omicron et son impact potentiel sur la croissance mondiale. Il faut probablement intégrer la progression récente de l’inflation pour mieux comprendre ces prévisions. Dans ce contexte, la publication de l’indice US des prix à la consommation à venir ce vendredi devient de facto le principal événement macro-économique de la semaine.

Techniquement, le SPX se bat actuellement avec sa moyenne mobile à 50 jours, il clôture vendredi à 4538 points contre 4544 points à la 50 dma. S’il casse à la baisse, ensuite il devrait regarder sa 100 jours, qui se situe à 4491 points.

Au chapitre des secteurs, les biens de consommation discrétionnaire sont affaiblis par TSLA (-6,5%) et AMZN (-1,5%), tandis que la vente au détail et les titres de la réouverture renversent la tendance (allez comprendre)… Les financières sont à la traîne, les banques, les fonds et les gestionnaires d'actifs étant plus faibles. L’aplatissement de la courbe des taux est passé par là. Les services de communication sont en tête, les télécoms et les médias compensant quelque peu la faiblesse des méga capitalisations de l'Internet et du divertissement. L'industrie surperforme, avec une hausse relative des colis et de la logistique ainsi que des chemins de fer.  Le secteur de la santé est soutenu par les distributeurs et la pharmacie. Les biens de consommation de base se distinguent avec les détaillants discount et l'alimentation parmi les meilleurs groupes.

Les actions chinoises cotées au NYSE souffrent de l’annonce de Didi qu’il va sortir de la cote US. Didi chute de 22% et entraine le KWEB (ETF sur les actions internet chinoises), qui recule de 7%.

Vendredi, le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis accouche d’un gros raté avec 210'000 emplois créés au mois de novembre contre des attentes de 530'000 postes. Le marché  n’en prend pas ombrage, car on constate dans le même temps une amélioration rapide de l'enquête sur les ménages. Le chômage a fortement diminué et le ratio emploi-population a augmenté de manière significative. Les progrès réalisés sur ces mesures pourraient soutenir la décision de la Fed d'accélérer le rythme du tapering et augmentent le risque d'un relèvement anticipé des taux l'année prochaine.

Le pétrole n’y arrive plus, l’or noir recule pour la sixième semaine consécutive, impacté par le variant Omicron et l’OPEP+, qui continue de vouloir augmenter sa production. Ce matin le baril de WTI Light Crude traite à  67,88 dollars.

Les alliés de l'UE et de l'OTAN soutiennent l'évaluation américaine selon laquelle la Russie pourrait être prête à envahir l'Ukraine, rapporte le FT. Ce changement fait suite à un partage sans précédent de renseignements américains sur les préparatifs militaires de Moscou. Même les capitales sceptiques, dont Berlin, ont été convaincues. Joe Biden et Vladimir Poutine tiendront une vidéoconférence demain, au cours de laquelle on devrait voir Biden mettre en garde Poutine contre toute action, soutenue par le plein soutien de l'OTAN et de l'UE. .

Le Royaume-Uni n'envisage pas de rendre les vaccins obligatoires, déclare Dominic Raab à Sky News. Le pays doit rester prudent jusqu'à ce que les responsables connaissent les effets de l'omicron, car il est si facile à transmettre, prévient aujourd'hui le scientifique à l'origine du vaccin commun Oxford/AstraZeneca. L'Allemand Olaf Scholz appelle son parti à faire de la lutte contre le Covid la première tâche de son gouvernement.

Téhéran n'arrêtera pas ses travaux nucléaires tant qu'un accord n'aura pas été trouvé sur la manière dont les sanctions américaines seront levées, déclare son ministère des affaires étrangères. Les États-Unis dressent un bilan sombre des pourparlers de Vienne, affirmant que les responsables iraniens ne sont pas sérieux quant à la relance du pacte de 2015. «Nous ne pouvons pas accepter une situation dans laquelle l'Iran accélère son programme nucléaire et ralentit sa diplomatie nucléaire», déclare le département d'État. Les pourparlers reprennent plus tard cette semaine. L'absence de progrès jusqu'à présent a poussé le rial à un plancher record samedi.

Les commandes d'usines allemandes d'octobre sont sorties très nettement en-dessous des attentes ce matin à 8 heures. A part ça, rien à se mettre sous la dent aujourd’hui en termes macro-économiques.

Credit Suisse: UBS passe d'acheter à neutre en visant 9,30 francs. Deutsche Bank: J.P. Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 15 euros. Julius Baer: UBS passe de neutre à acheter en visant 71 francs. Stadler Rail: Citigroup passe d'acheter à neutre en visant 44 francs. China Evergrande Group chute en bourse après avoir averti de possibles défauts croisés sur ses obligations en dollars. AstraZeneca envisage de mettre en bourse sa nouvelle unité de vaccins. Softbank secouée en bourse après des mauvaises nouvelles pour son portefeuille de participations, dont Didi. Un milliard de dollars levés pour le réseau social que Trump veut créer, via Digital World Acquisition et Trump Media & Technology. Pfizer dément les allégations de financement de la désinformation contre le vaccin Covid-19 d'AstraZeneca.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices intègrent la séance du NYSE de vendredi, ainsi que la faiblesse de Didi et les nouvelles tribulations d’Evergrande. Tokyo recule de 0,36% à la cloche, Hong Kong perd 1,77%, Shanghai abandonne 0,50% alors que Séoul grappille 0,17%. Le future SPX progresse de 0,4% et l’Europe ouvre en hausse de 0,90%. Le dollar semble avoir repris le contrôle et être prêt à repartir à la hausse, la paire EUR/USD traite à 1,1277. La statistique des commandes d’usines en Allemagne de ce matin ne peut aider l’euro en rien. L’or évolue à 1782 dollars l’once, son prochain support se situe dans la zone de 1750 dollars.

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