Wall Street réalise son pire Black Friday en 70 ans. La faute au nouveau variant du virus annoncé par l’OMS, en provenance d’Afrique du Sud et apparemment en pleine forme. L’OMS jette un sacré pavé dans la marre vendredi, elle indique que le nouveau variant présente des risques de réinfection plus élevés que les autres variants et le vase du marché déborde. Bien qu’on n’en sache guère plus, on se met à bazarder tout ce que l’on peut dans les salles de marchés, les volumes d’échanges du NYSE atteignent 9 milliards de titres, ce qui est énorme vu que le marché traite une demi-séance ce vendredi. Tous les secteurs du SPX reculent avec la palme à l’énergie (-4%), suivie par les financières (-3,2%) et les industrielles (-2,73%). Et que dire de la volatilité, qui se met en orbite en décollant de 54%, le VIX revient à 28,6 points à la cloche, ça nous rappelle le 20 septembre. Quant au breadth (l’écart entre les titres clôturant en hausse et ceux en baisse), 470 des 500 valeurs du SPX terminent leur séance dans le rouge.

C’est sans surprise que les secteurs de la pharma et de la biotech passent une bonne journée, vendredi on revit d’une certaine façon le cauchemar de février 2020, en mode édulcoré certes, mais dans un tout autre état d’esprit. L’écrasante majorité des intervenants de ce marché s’était convaincue que le covid était plus ou moins maitrisé, l’annonce de l’OMS de vendredi résonne comme une douche glacée, le ras-le-bol est général, on vend d’abord, on réfléchira ensuite.

Les rendements obligataires se prennent les pieds dans le tapis, aversion au risque oblige. Le 10 ans US passe de 1,60% à 1,47% vendredi soir, pour revenir à 1,52% ce matin. Le dollar rend du terrain, il faut dire qu’il était beaucoup monté récemment, la paire EUR/USD traite à 1,1267 ce matin. L’or tente de profiter du chaos ambiant pour repasser au-dessus de 1800 dollars par once mais cela ne dure pas et la relique barbare revient tester son niveau de support de 1791 dollars, elle traite actuellement à 1796 dollars. Le pétrole quant à lui passe une très vilaine journée, le baril de WTI Light Crude chute de 13%, l’annonce du nouveau variant fait simplement craindre aux intervenants que le curseur demande/offre se déplace rapidement du côté de l’offre. Résultat, le baril de WTI Light Crude revient à 68 dollars vendredi soir, ce matin il évolue à 71,38 dollars.

Hier l’OMS publie une annonce expliquant qu’elle ne sait pas encore si Omicron est plus transmissible ou si il entraine des maladies plus graves que les infections des autres variants. Il faudra donc du temps, que les marchés n’accordent pas en l’état des choses et de leur fatigue nerveuse. On apprend que les premières infections ont été signalées sur des étudiants, jeunes donc, et présentent des formes bégnines. Moderna, Pfizer ou Encore AstraZeneca passent leur weekend à rassurer tout un chacun, nous expliquant avec fort altruisme et empathie qu’ils seront capables d’adapter rapidement leurs vaccins si nécessaire.

Et donc ce matin, le marché est en mode rebond. Le future SPX gagne 0,90% et l’Europe est indiquée en hausse de 1,6%. Les rendements obligataires se détendent, le pétrole reprend le chemin de la hausse et l’or rentre dans le rang. Le billet vert n’en fait qu’à sa tête et reprend sa marche en avant, probablement plus préoccupé par l’inflation que ce nouveau variant. Les marchés vont donc tenter un rebond ce matin mais ils sont nerveux, assisterons-nous à un «dead cat bounce»? Seul l’avenir le sait. Ceci dit la volatilité est enfin revenue à des niveaux très intéressants pour qui souhaite investir dans des produits structurés, c’est probablement là que les opportunités se présentent ce matin.

Le Black Friday a ramené les acheteurs américains dans les magasins, mais le trafic était inférieur de 28% aux niveaux pré-pandémiques, selon Sensormatic Solutions. Les visites ont augmenté de 48% par rapport à 2020. Quant aux dépenses en ligne : Adobe estime qu'elles ont totalisé 8,9 milliards de dollars, ce qui se situe dans la fourchette basse des attentes et est légèrement inférieur à l'année dernière. Les consommateurs devraient dépenser jusqu'à 11,3 milliards de dollars pour le «cyber Monday».

L'Iran souhaite une levée totale, garantie et vérifiable des sanctions lorsque les négociations sur son programme nucléaire reprendront aujourd'hui, selon le négociateur en chef du pays. «L'Occident doit payer un prix pour avoir échoué à respecter sa part du marché», écrit Ali Bagheri Kani dans une tribune publiée dans le FT, en référence à la décision de Donald Trump d'abandonner l'accord nucléaire en 2018. Elle veut également pomper plus de pétrole qu'avant le renforcement des restrictions par l'administration Trump, déclare un haut responsable.

L'OPEP+ adoptera probablement une position prudente lorsqu'elle se réunira cette semaine pour décider si elle procédera aux augmentations de production prévues, indique Vitol Group. Les deux réunions techniques de l'alliance ont été déplacées plus tard dans la semaine afin de donner à ses comités plus de temps pour évaluer l'impact de la nouvelle souche du virus. Une décision politique devrait être prise jeudi.

Le Royaume-Uni renforcera demain ses règles en matière de pandémie, le gouvernement cherchant à donner du temps aux scientifiques pour déterminer les risques posés par le variant omicron. Anthony Fauci déclare à Joe Biden que les vaccins existants pourraient offrir un certain degré de protection contre l'omicron. New York voit peut-être déjà les signes d'un pic hivernal.

L'estimation préliminaire de l'inflation allemande de novembre sera publiée à 14h00, juste avant les données sur l'immobilier ancien d'octobre aux Etats-Unis (14h30).

Holcim: Jefferies reste à conserver avec un objectif abaissé de 59,30 à 50,30 francs. Saint-Gobain: Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 63,50 à 64,10 euros. Sika: Jefferies reste à l'achat avec un objectif relevé de 353 à 422 francs. Sulzer: Credit Suisse reprend le suivi à l'achat. Volkswagen: Citigroup passe d'acheter à conserver. Le CEO de Telecom Italia, Luigi Gubitosi, démissionne. Nissan va investir 17,6 milliards de dollars supplémentaires dans l'électrique. Les sites d'Amazon en Europe ciblés par des actions contre le «Black Friday». Stadler Rail reprend la société BÄR Bahnsicherung, spécialiste de la signalisation.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices s’ajustent à Wall Street, dans des proportions plutôt mesurées, rebond de ce matin oblige. Tokyo recule de 1,63% à la cloche, Hong Kong perd 0,86%, Shanghai traite à l’équilibre et Séoul perd 0,92%.