Gonet: l'actualité des marchés au 25 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +0,69%, Dow +0,95%, SPX +0,58%, Russell +1,31%, SOX +1,77%, Eurostoxx +1,14%, SMI +0,80%.

Wall Street écoute les Whispers. And the beat goes on… Comme il semble loin ce mercredi soir de la semaine… passée. Les Cassandres de service sont rangées au placard, Nouriel Roubini est porté disparu et le marché américain des actions se remet à cumuler des records. Les indices S&P500 (SPX) et Nasdaq100 (NDX) sont dans cet état d’esprit, le NDX n’a pas réalisé une seule séance de baisse cette semaine. Les statistiques économiques du jour sont mauvaises, ce qui est bon, du moins pour ce retord de marché, qui se dit du coup que tout ce qui est susceptible de freiner la Fed dans son envie de refermer le robinet des liquidités est bon pour lui. Regardez du côté du Dow Jones et du Russell2000 (RTY), qui passent une fort belle journée, le plan d’infrastructures de Joe Biden est passé par là, j’y reviens. Il se murmure à ce propos dans les salles de marchés que, non seulement ce plan est une bonne chose, mais aussi qu’il pourrait repousser le dossier de l’imposition minimum des sociétés dans le monde à 15% après les élections de mi-mandat. Vous l’aurez compris, hier rien ne semble susceptible de faire dérailler l’optimisme de Wall Street, même pas des petits détails insignifiants comme le nécessité de faire passer le plan de Joe Biden devant le Congrès…

Le marché obligataire est stable, le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite à 1,49%. Les gouverneurs de la Fed Robert Kaplan et James Bullard s’expriment. Kaplan: «il y a un risque à la hausse pour ma prévision de base d'une inflation de 3,4% cette année et de 2,4% en 2022». Bullard: «Le nouveau risque est que l'inflation continue de surprendre à la hausse; le risque «tangible» est que l'inflation soit encore plus forte que prévu». La réaction du marché? Devinez… rien à faire! Ces messieurs auraient pu annoncer une hausse pour demain le résultat eût été le même, le marché semble insubmersible, j’insiste sur le mot «semble». Dans un tel contexte, la volatilité est envoyée au tapis. Le VIX (volatilité du SPX) recule de 2% supplémentaires et passe en-dessous des 16. Attention à ne pas se laisser aller à trop de complaisance, on assiste d’ailleurs à des achats de protection dans le marché des options hier. Le VIX ne baisse quasiment jamais en-dessous de 10 points, on s’en approche un peu plus chaque jour.

On parlait de statistiques macro-économiques décevantes. Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage repartent à la hausse alors que les commandes de biens durables ressortent en-dessous des attentes.

Une observation quant au SPX, qui traite donc au plus haut de tous les temps. Seulement 48% de ses membres traitent au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours, on n’avait plus vu cela depuis 1999, cette chouette année qui précéda trois ans de marché baissier… Ce phénomène suggère que la hausse de l’indice S&P500 est dépourvue de momentum. Et pour les amateurs d’histoire boursière, une divergence de ce type ne s’est produite que deux fois dans l’histoire de la bourse, en décembre 1999 et en juin 1998. La bulle dot.com a éclaté en mars 2000 et, en 1998 c’est LTCM qui s’est effondré. Dans une moindre mesure, la France est devenue championne du monde de foot cette année-là…

Quittons le passé, ce n’est pas là que nous allons, pour nous concentrer sur aujourd’hui, qui laisse de nombreux investisseurs frustrés d’idées d’investissement, tellement tout cela semble manquer d’oxygène aux niveaux actuels. L’excellent Anthony Bondain apporte un commentaire fort éclairé quant à l’état d’esprit actuel des chasseurs d’idées en citant Nike, qui publie ses résultats hier soir après la clôture «voilà qu'hier soir après la clôture, la société a publié les résultats de son premier trimestre fiscal (qui court de mars à mai), lesquels sont non seulement en très vive hausse, ce qui est plutôt logique avec une base de comparaison marquée par les confinements, mais largement supérieurs à tout ce qui était attendu. Bilan? L'action s'envole de 14% hors séance parce que tout le monde se rue sur le dossier comme sur une vulgaire startup fraîchement entrée en bourse. Il reste donc du potentiel de surprise, et d'inspiration, sur les marchés. Les amateurs de chemins détournés iront peut-être voir dès ce matin en Europe ce qui se passe du côté de l'héritage des frères Dassler, Adidas et Puma, pour surfer la vague… même si les ratios de valorisation du secteur paraissent déjà très généreux.» Anthony Bondain résume parfaitement la situation actuelle, les convictions d’investissement se font de plus en plus rare, alors on se jette sur la première bonne nouvelle venue.

Les limites temporaires imposées aux paiements de dividendes et aux rachats d'actions par les plus grandes banques de Wall Street prendront fin le 30 juin, après que celles-ci ont passé sans encombre les tests de résistance de la Fed. Cela ouvre la voie à un déluge de versements après que les résultats ont montré que le secteur a constitué une réserve de liquidités pendant la pandémie. Les premières estimations indiquent que les six plus grands prêteurs, dont JPMorgan, BofA et Citi, pourraient rendre plus de 140 milliards de dollars aux actionnaires. Wells Fargo mène les gains dans les échanges prolongés, avec une hausse de 1,4%.

«Nous avons un accord». Le président Biden a donc conclu un accord avec un groupe bipartisan de sénateurs sur un plan d'infrastructure de 579 milliards de dollars, bien que son adoption ne soit pas assurée. Le projet de loi se déplacera en tandem avec un paquet de réconciliation plus important, réservé aux démocrates, contenant des mesures fiscales et de dépenses auxquelles les républicains s'opposent. Nancy Pelosi déclare que la Chambre n'examinerait pas le premier paquet sans prendre en compte le second.

Il est peu probable que l'UE accorde aux entreprises financières basées au Royaume-Uni un accès automatique au marché dans tous les domaines, déclare le ministre britannique du Brexit, David Frost. «Il est réaliste de penser que nous n'obtiendrons probablement pas d'équivalences dans tous les domaines, étant donné l'atmosphère qui règne à Bruxelles», ajoute-t-il. «Mais je pense que la City est assez confiante à ce sujet».

Les dirigeants de l'UE rejettent l'appel de l'Allemagne et de la France à engager des discussions formelles avec Vladimir Poutine, infligeant à Angela Merkel une rare défaite publique lors de ce qui pourrait être son dernier sommet européen en tant que chancelière. La proposition est retirée du communiqué final à l'issue de discussions qui se sont prolongées jusqu'aux petites heures du matin, déclare Mme Merkel. Des diplomates de l'UE avaient auparavant déclaré que certains pays d'Europe de l'Est étaient prêts à opposer leur veto au plan, tant leur opposition était forte.

Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont inquiétés du fait que des pays dépendant du tourisme, comme la Grèce, acceptent des visiteurs qui ont reçu les vaccins chinois ou russes, selon des personnes familières. Plus de 500 000 habitants de Sydney seront confinés pendant au moins une semaine, l'Australie tentant de maîtriser une épidémie de la variante delta. Joe Biden met en garde contre les risques posés par la propagation de cette variante aux États-Unis et exhorte les Américains à se faire vacciner. L'empereur du Japon est "extrêmement inquiet" que les Jeux olympiques de Tokyo puissent accélérer la propagation du coronavirus.

Aux Etats-Unis, les revenus et dépenses des ménages de mai (14h30) et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan de juin (16h00) sont sur les tablettes.

Logitech: Goldman Sachs passe d'acheter à neutre en visant 135 francs. Fedex déçoit avec ses trimestriels, l'action perd 4% hors séance. Les actionnaires de Toshiba rejettent le renouvellement du mandat du président Nagayama. Microsoft présente son système Windows 11, qui gère mieux les interactions avec Android. Les parlementaires américains attaquent de front les géants de la tech, Apple, Facebook, Alphabet et Amazon. Panasonic a cédé la totalité de ses actions Tesla, selon Nikkei, mais maintient son partenariat avec le constructeur américain. Pfizer dit que son vaccin anti-covid est très efficace contre le variant Delta. La FDA autorise l'Actemra de Roche pour traiter les patients hospitalisés atteints du covid-19. Le CEO de Vifor Pharma Stefan Schulze laisse sa place à Abbas Hussain. Le laboratoire revoit en baisse le potentiel de son Veltassa.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo progresse de 0,71% à la cloche, Hong Kong avance de 1,34%, Shanghai s’adjuge 1,13% et Séoul 0,44%. Le future SPX et son alter ego européen traitent tous deux en très légère hausse, le marché navigue sur un long fleuve tranquille, en apparence du moins. Pas grand-chose à signaler du côté des matières premières, le pétrole stagne légèrement au-dessus des 73 dollars par baril de WTI Light Crude et l’or reste en embuscade, actuellement à 1778 dollars par once, la prochaine résistance se situe à 1793 dollars. Quant au billet vert, il fait du surplace mais semble bien fragile, la paire eur/usd à 1,1942.

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