Gonet: l'actualité des marchés au 13 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,60%, S&P 500 +0,95%, Nasdaq +0,73%, Russell 2000 -0,38%, SOX +0,91%, Eurostoxx -0,22%, SMI inchangé.

Wall Street se hisse à des niveaux inexplorés. Vendredi consacre une semaine cauchemardesque pour les ours, dont les rares représentants encore suffisamment courageux pour arpenter les salles de marchés font peine à voir. Navré chers ours, le sentiment de ce marché est solide, vendredi l'illustre une fois de plus à merveille, avec les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis qui montrent que les prix à la consommation ont progressé de 6,8% au mois de novembre par rapport à l'an passé. 6,8% mazette! c'est plus encore que l'Allemagne et je ne me souviens pas avoir déjà vu une telle progression annuelle. Dans un tel contexte, on comprend aisément que le marché s'attende à ce que la Fed accélère le rythme du tapering, ce qui aurait pu faire tanguer un marché fragile mais pas celui-ci, au contraire. On prend acte dans la communauté financière, l'inflation est forte en ce moment, mais le marché semble se dire aussi que le pic est proche, d'ailleurs si vous êtes suffisamment curieux pour observer les perspectives d'inflation pricées par le marché pour ces dix prochaines années (je sais, dix ans c'est long...), vous constaterez que Mr Market la voir baisser dès l'an prochain. Ce même Mr Market voit les taux réels obligataires rester négatifs durant les dix prochaines années, n'en jetez plus, la voie semble royale pour les actions, qui semblent bien esseulées dans la grande famille des classes d'actifs.

On revient à la séance de vendredi, avec un indice S&P500 qui réalise sa plus forte hausse hebdomadaire depuis le début du mois de février en progressant de 3,82%. Le Nasdaq progresse de 3,6% sur la même période, tandis que le Dow Jones fait encore mieux avec 4%.

Sur les marchés obligataires vendredi, le rendement du bon du Trésor à 10 ans reste stable à 1,48%. Le pétrole reste stable également, le baril de WTI Light Crude évolue ce matin à 72,76 dollars. L'or reste à 1784 dollars l'once et le dollar se maintient à 1,1292 sur la paire EUR/USD, rien ne bouge hormis les actions en fait. Ah non! La volatilité s'écrase encore un peu plus vendredi, le VIX chute de 13% à 18,69, il a de la place jusqu'à en tout cas 15.

Les indices terminent leur journée quasiment au plus haut de la séance, on recherche les actions dites de croissance avec la plupart des FANMAG en hausse. En termes de secteurs, le podium du jour du SPX se compose de la technologie, des biens de consommation de base et de l'énergie. Si l'on considère les performances hebdomadaires des cadors de la technologie, on réalise aisément combien ce marché ne pouvait pas baisser la semaine passée, tellement leur poids dans les indices est lourd: Apple +10,9%, Microsoft +6,1% ou encore Oracle +16,3%. Les 11 sous secteurs du SPX progressent sur la journée mais le breadth (l'écart entre les titres clôturant en hausse et ceux en baisse) est de piètre qualité.

Oracle (ORCL +15,6%), Broadcom (AVGO +8,3%) et Costco (COST +6,6%) se sont toutes trois nettement redressées à la suite de résultats positifs, ORCL et AVGO ayant également annoncé leur intention de racheter pour 10 milliards de dollars d'actions.

On s'inquiète de moins en moins au sujet d'Omicron dans les salles de marchés. Selon des données fédérales, le nouveau variant a jusqu'à présent provoqué des cas bénins de Covid-19 dans un petit groupe de personnes largement vaccinées aux États-Unis. Ces dernières semaines, les actions ont oscillé entre des titres contradictoires sur la variante Omicron et des signaux contradictoires sur la santé de l'économie. Certaines sociétés pharmaceutiques, dont Pfizer et GlaxoSmithKline, indiquent la semaine passée que leur vaccin et leur traitement par anticorps, respectivement, semblent fonctionner contre Omicron dans les premières études.

Il y aura quatre décisions de politique monétaire entre mercredi et vendredi, par les quatre banques centrales les plus suivies au monde, si l'on excepte la représentante chinoise (PBOC), qui fonctionne un peu différemment. La Réserve fédérale américaine ouvrira le bal mercredi, suivie de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre jeudi puis de la Banque du Japon dans la nuit de jeudi à vendredi.

Boris Johnson avertit que le Royaume-Uni est confronté à un «raz-de-marée» d'infections à omicron. Il fixe une date limite de fin d'année pour le programme de rappel du pays. Anthony Fauci déclare à ABC que le variant semble capable d'échapper aux vaccins mais qu'un rappel peut aider. Tous les cas d'omicron pour lesquels des informations sont disponibles sont asymptomatiques ou légers, annoncent les autorités sanitaires européennes. L'Australie enregistre sa première hospitalisation due au nouveau variant.

Les ministres des affaires étrangères du G7 mettent en garde la Russie contre une escalade de son dispositif militaire près de l'Ukraine, sous peine de «conséquences massives». Antony Blinken déclare que le gazoduc Nord Stream 2 vers l'Allemagne donne aux alliés occidentaux un moyen de pression car Vladimir Poutine a intérêt à ce que le gaz circule. Le nouveau gouvernement allemand subit des pressions pour lier le sort du gazoduc au retrait de la Russie, mais le chancelier Olaf Scholz n'aborde pas directement la question hier lors d'un voyage en Pologne.

Aucun indicateur majeur n'est en vue aujourd'hui. Au Japon, l'indice manufacturier Tankan a atteint 18 points, légèrement en-deçà des attentes.

General Motors prévoit d'investir plus de 3 milliards de dollars pour fabriquer des véhicules électriques dans le Michigan. Unicredit n'est pas intéressé par Assicurazioni Generali ou Mediobanca, assure son CEO. Crédit Suisse fait évoluer son conseil d'administration.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices évoluent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 0,71% à la cloche, Hong Kong recule de 0,06%, Shanghai gagne 0,40% et Séoul perd 0,28%. Le futur SPX avance de 9 points et l’Europe ouvre en hausse de 0,2%.

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