C’est un marché totalement dépourvu d’inspiration qui revient aux affaires ce lundi. Les principaux indices oscillent entre gains et pertes tout au long de la séance avant d'afficher des résultats mitigés à la clôture. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, parvient à tirer son épingle du jeu, courtesy of… Nvidia (NVDA +4,08%). On ne boude pas le plaisir d’une séance calme, qui permet aux investisseurs de souffler un peu après les montagnes russes de la semaine dernière, au cours de laquelle un effondrement massif a finalement fait place à un rebond. Aujourd'hui, de nombreux analystes tentent de déterminer si les actions peuvent surmonter l'incertitude économique aux Etats-Unis et reprendre leur ascension. Les statistiques macro-économiques des prochains jours donneront des indices sur l’état de forme du consommateur américain et de l'économie en général. L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis est attendu demain après-midi, un rapport sur les ventes au détail suivra le lendemain. Les investisseurs obtiendront également des informations sur les entreprises lors de la publication des résultats trimestriels de Home Depot et de Walmart. Ça se calme donc dans les chaumières financières. Le marché de la dette publique est un signe important de cette stabilité apparemment retrouvée. Le rendement du 10 ans US n’a guère évolué ces derniers jours, ce matin il évolue à 3,91%, ce qui indique que les investisseurs ne se précipitent pas pour acheter massivement cette valeur refuge par excellence.

Les volumes d’échanges réalisent l’exploit de se casser la figure, ils ne tombent pas de très haut rassurez-vous. La volatilité reprend 1,67%, le VIX clôture à 20,71. On en sait un peu plus sur la folle journée de lundi passé, qui a manifestement vu des couvertures massives de positions shorts sur des calls VIX se produire. Le spread entre le VIX et le future VIX atteint son niveau le plus élevé depuis 2008 lundi passé. On peut envisager que les stratégies de vente à découvert de volatilité ont enregistré des pertes massives à cette occasion et que les intervenants vont probablement éviter de tels positionnements à court terme. On reste dans le domaine des options avec le ratio puts / calls des actions américaines, qui retombe à 0,68, incorrigibles intervenants qui baissent leur garde à nouveau, si peu de temps après que l’alarme ait retenti. D’ailleurs l’indice MOVE, le grand frère obligataire du VIX, bondit discrètement de près de 10% hier, il ne traite pas à un niveau inquiétant mais cela mérite un suivi. On sait que le marché des obligations est bien souvent plus réaliste et mature que son petit frère des actions.

Les monnaies somnolent, le Dollar Index (DXY) et la paire eur/usd sont aux abonnés absents. On évolue ce matin à 1,0932. Il se murmure sur les parquets de trading que la BNS serait en train de vendre du franc, la paire EUR/CHF est remontée à 0,9485, elle avait atteint 0,9210 lundi passé.

On s’ennuie donc ferme à nouveau au joyeux royaume des actions, du coup on s’intéresse de plus près à la Chine, qui semble ne plus savoir comment faire pour sortir de l’ornière économique. La PBOC (banque populaire de Chine) s’inquiète de la baisse des rendements de ses obligations gouvernementales. Elle essaie donc de freiner les ardeurs des investisseurs, bien souvent locaux, qui ne savent pas vraiment où placer leurs économies à de meilleures conditions. La PBOC a donc demandé à des banques de ne pas livrer les obligations achetées par des clients, sympa non? Mieux! Elle fait comprendre aux petits porteurs qu’ils sont suivis, qu’elle sait qu’ils achètent des bons du Trésor. Souriez, vous êtes filmés…

À court terme, le dossier géopolitique préoccupe le monde de la finance à nouveau, comme l’illustre la poussée de fièvre du pétrole, le baril de WTI Light Crude remonte à 79,71 dollars sur fond de craintes accrues d'une guerre plus étendue au Moyen-Orient. Les États-Unis estiment qu'une attaque iranienne contre Israël est de plus en plus probable et qu'elle pourrait avoir lieu dès cette semaine. Antony Blinken devrait se rendre au Moyen-Orient ce soir, selon Axios. La note d'Israël est revue à la baisse par Fitch.

Au menu macro-économique du jour, le sondage ZEW de confiance des financiers allemands (11h00) précèdera les prix à la production aux Etats-Unis (14h30). 

Novartis a échoué devant la justice américaine à empêcher le fabricant de médicaments génériques MSN Pharmaceuticals de lancer sa propre version de l'Entresto. Porsche Automobil Holding prend une participation dans le groupe de services de bus Flix. Universal Music Group et Meta signent un nouveau contrat pluriannuel. Starbucks est en train de discuter d'un accord avec Elliott, pour donner au fonds activiste un siège au conseil d'administration. Johnson & Johnson a rallié suffisamment de plaignants pour un accord transactionnel de 6,5 milliards de dollars dans le cadre de l'affaire du talc pour bébé.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à l’exception du Nifty50 qui égare 0,26%. Tokyo décolle de 3,45% à la cloche, Hong Kong prend 0,37%, Shanghai grappille 0,15% et Séoul monte de 0,12%. Le future SPX gagne 17 points et l’Europe ouvre en progression de 0,5%. On notera que l’or a progressé, l’once traite ce matin à 2465 dollars.