Premières négociations
Si certains signes d’apaisement sur le front commercial ont permis un rebond des indices boursiers en fin de semaine, les tensions géopolitiques, des choix monétaires prudents des banques centrales et la volatilité des indicateurs macroéconomiques rappellent la fragilité de la dynamique en cours.
Les tensions commerciales initiées par l’administration Trump demeurent le principal catalyseur des mouvements de marché. La semaine a débuté sous le signe de la crispation, avec l’annonce de nouveaux droits de douane américains sur les films étrangers et les médicaments. Toutefois, deux évolutions majeures ont redonné espoir aux investisseurs. D’abord, la signature d’un accord commercial pragmatique entre les États-Unis et le Royaume-Uni a été saluée comme un geste d’ouverture. Ensuite, la rencontre bilatérale entre représentants américains et chinois en Suisse a débouché sur une réduction temporaire des droits de douane. Passant de 145% à 30% pour les Etats-Unis et de 125% à 10% pour la Chine, les tarifs douaniers ne sont toutefois pas encore réglés et les détails de cette première phase de négociations seront scrutés. Au-delà de l’impact immédiat, ces compromis sont interprétés comme une volonté de l’administration Trump à démontrer sa capacité à conclure des accords bilatéraux malgré la rhétorique agressive de ces derniers mois, mais ne signifient pas encore un véritable tournant libéral.
Sur le plan macroéconomique, l’économie américaine affiche une certaine résilience, mais les tensions s’accumulent. Le déficit commercial de mars a atteint un record de 140,5 milliards de dollars, conséquence directe de la stratégie tarifaire. Face à cette situation, la Fed a choisi de maintenir ses taux inchangés dans la fourchette 4,25-4,50%, optant pour une posture attentiste. Le maintien de la croissance et la solidité du marché de l’emploi restent des points d’ancrage, mais l’inflation encore élevée incite la Fed à la prudence.
En Europe, l’Allemagne a surpris positivement avec une hausse de 3% de sa production manufacturière en mars. Les exportations ont également progressé, suggérant une anticipation des entreprises face à un contexte commercial plus restrictif. Cependant, les tensions politiques internes — illustrées par la difficile nomination de Friedrich Merz comme chancelier — soulignent la fragilité de la coalition au pouvoir et pourraient freiner les réformes.
La banque centrale chinoise baisse ses taux
Confrontée à un ralentissement de sa demande intérieure et à la pression tarifaire américaine, la Chine a déployé des mesures d’assouplissement monétaire. La Banque populaire de Chine a abaissé son taux directeur et le taux de réserve obligatoire pour stimuler le crédit. Ces mesures ont coïncidé avec un bond de 8,1% des exportations en avril, preuve d’ajustements logistiques des entreprises chinoises face aux obstacles tarifaires.
Les marchés actions ont profité de ces signaux d’apaisement pour rebondir en fin de semaine, notamment dans le secteur technologique, soutenu par des spéculations autour d’un allègement des restrictions liées au Chip-Act. Toutefois, ce mouvement haussier pourrait n’être qu’un sursaut technique. Les marges des entreprises restent sous pression et l’incertitude politique américaine limite la visibilité pour les mois à venir.
Dans ce contexte les indices du S&P500 et du Nasdaq ont terminé la semaine en baisse de 0,47% et 0,2% respectivement. Le Stoxx Europe 600 a pris 0,29% et le SMI a perdu 1,36%.
L’essentiel en bref