Emancipé de Novartis, Sandoz fait des premiers pas timides sur SIX

AWP

2 minutes de lecture

Après un premier cours à 24 francs, la nominative de la spin-off bâloise a grimpé jusqu’à 25,20 francs avant de chuter brutalement - glissant même sous les 23 francs - pour se reprendre et clôturer à 24,35 francs.

Sandoz a concrétisé mercredi sa scission du géant pharmaceutique Novartis en faisant ses premiers pas sur SIX Swiss Exchange en tant qu’entité à 100% autonome. Après des échanges prometteurs en début de séance, le titre de l’ex-filiale génériques a rapidement glissé nettement en dessous de son cours d’ouverture avant de se reprendre.

Le nouveau venu à la Bourse suisse y a fait son entrée par la grande porte, étant d’emblée coté au Swiss Leader Index (SLI) qui regroupe les 30 plus importantes cotations de la place zurichoise. Ses certificats de dépôts américains (ADR) sont également négociés indépendamment de ceux de la maison-mère à compter de ce jour sur la plateforme OTCQX de gré à gré.

«Aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère pour Sandoz en tant qu’entreprise indépendante, mais notre objectif reste inchangé: être un pionnier de l’accès aux médicaments pour les patients», a déclaré Gilbert Ghostine, récemment désigné président du conseil d’administration de la spin-off bâloise, cité dans un communiqué.

Sandoz revendique un profond ancrage dans son patrimoine scientifique et dans l’héritage des innovations médicales depuis sa fondation en 1886. Et de rappeler le développement du calcium Sandoz en 1929, le lancement de la première pénicilline orale en 1951 et du premier biosimilaire au monde en 2006.

Le capital de l’émanation de Novartis a été distribué aux actionnaires de l’ex-maison mère à raison d’un titre ou ADR Sandoz pour cinq actions Novartis détenues à la clôture de la séance boursière du 3 octobre (mardi).

Avec cette opération, Novartis achève son recentrage stratégique vers les médicaments innovants, quatre ans après avoir procédé à l’autonomisation d’Alcon, une autre de ses entités spécialisée dans les produits ophtalmiques, devenue depuis une composante du Swiss Market Index (SMI), l’indice phare de la place zurichoise.

Accueil mitigé

Après un premier cours à 24 francs, la nominative Sandoz a d’abord pris l’ascenseur, grimpant jusqu’à 25,20 francs avant de chuter brutalement - glissant même sous la barre des 23 francs - pour se reprendre et terminer la séance à 24,35 francs.

Au cours actuel, la valorisation boursière de Sandoz se monte à environ 10,5 milliards de francs, sensiblement moins que les 15 à 20 milliards attendus par la communauté financière, qui prédisait au titre une valeur comprise entre 25 et 30 francs.

Autre élément à prendre en considération: tous les fonds se basant exclusivement sur l’indice phare SMI doivent mettre leurs actions Sandoz sur le marché, indépendamment de leur cours, car ils ne peuvent pas les conserver dans leur portefeuille. Au vu des cessions observées la veille sur Novartis, les courtiers partent du principe que de nombreux acteurs ont pris les devants.

«Nous avons l’impression que de nombreux investisseurs de Novartis n’ont que peu d’intérêt pour une action Sandoz indépendante», pouvait-on lire dans une note de Jefferies. Une attitude que les experts expliquent par la valorisation généralement faible des autres actions de fabricants de génériques.

En quête de rentabilité

«Dès le départ, Sandoz a peiné à soutenir la comparaison avec la croissance de la division pharmaceutique et ses marges se sont de surcroît détériorées ces dernières années», abonde Stifel dans un commentaire.

Les médicaments génériques demeurent pour l’heure de loin la première source de revenus de Sandoz avec 3,72 milliards de dollars (3,41 milliards de francs) sur les six premiers mois de l’année, loin devant les biosimilaires avec 1,05 milliard (environ 962 millions de francs), nettement plus rentables et sur lesquels l’entreprise entend s’appuyer pour atteindre les ambitieux objectifs qu’elle s’est fixés à l’horizon 2028.

«Je suis ravi d’accueillir sur notre plateforme Sandoz, une autre entreprise mondiale leader dans son secteur», s’est pour sa part réjoui le directeur général de SIX, Jos Dijsselhof, souhaitant à l’ex-filiale de Novartis «beaucoup de succès dans la poursuite de son parcours en tant que société indépendante cotée».

A lire aussi...