Bonds Europe: tension sur les taux après les propos de Draghi

AWP

1 minute de lecture

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,510% contre 0,462% vendredi.

Les taux d’emprunt européens se sont tendus lundi, dans la foulée d’un discours du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui a un peu surpris les marchés.

M. Draghi a évoqué jeudi devant le Parlement européen une «reprise relativement vigoureuse de l’inflation sous-jacente» (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui exclut par conséquent les produits particulièrement volatils).

«Il l’avait déjà mentionné précédemment mais le fait de le souligner a fragilisé le Bund», le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne, a commenté auprès de l’AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire de Natixis.

Celui-ci a entraîné dans son sillage les taux d’emprunt de la France et de l’Espagne.

Ces déclarations ont également renforcé le mouvement de tension qui affectait le taux d’emprunt italien, fragilisé par des propos de Rocco Casalino, porte-parole du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte.

Dans un enregistrement sonore révélé ce week-end, M. Casalino menace «d’éliminer une marée» de fonctionnaires des finances s’ils empêchent la réalisation des engagements électoraux.

«Les propos du porte-parole du chef du gouvernement mettent bien en lumière les tensions qu’il y a en interne», a souligné M. Regnat. Le mouvement de tension «n’est pas forcément étonnant dans la mesure où nous sommes très proches de l’annonce du budget», a-t-il ajouté.

Le projet de loi de finances, qui doit être présenté jeudi, fait l’objet d’âpres débats au sein de la coalition gouvernementale, composée du M5S et de la Ligue (extrême droite).

Les leaders des deux partis, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, vice-Premier ministres, affirment vouloir mettre en oeuvre de coûteuses promesses électorales au premier rang desquelles la «flat tax», un impôt aux taux de 15% et 20%, pour le premier, et un revenu de citoyenneté de 780 euros, pour le second.

De son côté, le ministre de l’Économie Giovanni Tria (sans étiquette politique mais proche de la Ligue), très sourcilleux sur la question du déficit, ne souhaite pas le voir dépasser 1,6% du PIB l’an prochain.

Par ailleurs, «il ne faut pas oublier que nous approchons de la fin du trimestre, or, vendre des actifs risqués fait partie des choses habituelles pour cette période», a rappelé l’expert.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,510% contre 0,462% vendredi, à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, s’établissant à 0,830% contre 0,779%.

Le mouvement a été très marqué sur celui de l’Italie, qui est monté à 2,949% contre 2,830%.

Il a été moins notable sur celui de l’Espagne, qui a légèrement progressé à 1,524% contre 1,495%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a également progressé à 1,613% contre 1,553%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis progressait très légèrement à 3,076% contre 3,063% vendredi, à l’instar de celui à 30 ans à 3,215% contre 3,200%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,809% contre 2,800%.

A lire aussi...