Les taux d'emprunt de la zone euro se sont détendus mardi, dans un mouvement qui a surtout profité à l'Italie, les investisseurs étant moins inquiets vis-à-vis de la situation politique du pays, dans un contexte dominé par la guerre commerciale.

«L'Italie sort des radars, nous observons une normalisation des taux italiens, à des niveaux certes plus élevés qu'avant la crise politique, mais il ne s'agit plus d'un sujet de préoccupation immédiat des marchés», a commenté auprès de l'AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

En outre, le gouvernement italien, eurosceptique, «tente de rassurer les investisseurs sur les sujets qui les préoccupaient», a-t-il complété.

Par ailleurs, le marché n'a pas été déstabilisé par les déclarations du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a affirmé mardi que l'institution avait l'intention de tenir le cap de sa politique monétaire, en relevant graduellement les taux, malgré les incertitudes liées aux bras de fer commerciaux.

«Il était probable qu'il confirme ce scénario étant donné que la situation de l'emploi est très tendue aux Etats-Unis, qu'il y a une montée de la pression inflationniste et que les indicateurs économiques restent de très bonne facture», a souligné M. Bourguignon.

La Banque centrale américaine qui a déjà remonté deux fois son taux directeur cette année, prévoit de les relever encore deux fois d'ici décembre.

Les acteurs de marché attendaient également les commentaires de M. Powell au sujet de la guerre commerciale menée par les Etats-Unis. Le président de la Fed a admis qu'il était «difficile de prévoir l'issue finale des discussions en cours sur la politique commerciale».

«Les marchés sont préoccupés, ils se demandent si nous allons assister à une intensification de cette guerre entre les Etats-Unis et la Chine, à une extension au-delà de ces deux grands acteurs et surtout quel sera l'impact de cette situation sur la croissance chinoise, qui se trouve en première ligne», souligné M. Bourguignon.

La Chine a notamment publié lundi des statistiques mitigées, la croissance du PIB chinois ayant ralenti au deuxième trimestre par rapport au premier et la production industrielle s'étant tassée en juin.

«Les derniers indicateurs dénotaient un certain ralentissement de la Chine, mais le pire est certainement devant nous puisque les Etats-Unis ont mis en place leurs premières mesures le 6 juillet», a précisé directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a légèrement reculé à 0,346% contre 0,363% lundi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a également un peu baissé à 0,628% contre 0,650%, à l'instar de celui de l'Espagne à 1,250% contre 1,279%.

Le mouvement a été plus marqué sur celui de l'Italie à 2,468% contre 2,577%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a clôturé à 1,258% contre 1,280%.