Bonds Europe: le marché voit déjà au-delà de l’accord commercial

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,20% contre -0,17% mardi à la clôture.

Le marché de la dette s’est détendu mercredi, attirant des investisseurs déjà soucieux des complications à venir entre la Chine et les États-Unis au-delà de la signature d’un premier accord commercial attendue dans la soirée.

«Pendant longtemps, les investisseurs ont vu positivement la signature de ce premier volet, mais beaucoup d’entre eux ont désormais l’impression qu’il s’agit d’un trompe l’oeil et que le plus important se jouera à la phase 2 ou 3», a expliqué à l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«Or le président américain a déjà prévenu que ces phases-là seraient signées une fois sa réélection assurée et les vraies baisses de tarifs douaniers n’interviendront pas avant la deuxième partie», a-t-il développé.

«Donc cette signature paraît réjouissante sur le papier mais dans les faits elle ne change pas grand-chose» sans compter que «la fête sera peut-être gâché par la procédure de destitution contre Donald Trump».

Donald Trump doit parapher mercredi un accord synonyme de trêve à la guerre commerciale avec la Chine.

Entamé au printemps 2018 pour mettre fin aux pratiques commerciales chinoises jugées «déloyales», ce conflit s’est matérialisé par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises qui a durement affecté le monde agricole et l’industrie manufacturière aux États-Unis.

Cette victoire politique pourrait en outre être éclipsée mercredi par les démocrates de la Chambre des représentants, qui doivent transmettre au Sénat l’acte d’accusation retenu contre Donald Trump.

l’inflation britannique flanche

L’aversion pour le risque a également été alimentée par deux statistiques, selon M. Vanraes, une croissance allemande au plus bas depuis six ans et une inflation britannique à son plus faible niveau depuis trois ans.

«Le Royaume-Uni était un des rares grands pays à avoir un peu d’inflation et ce n’est pas un bon signe pour le reste de l’Europe. Ce recul ouvre en outre un boulevard à la Banque d’Angleterre pour baisser ses taux», ce qui explique que le rendement britannique baisse plus que les autres, a souligné l’expert.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,20% contre -0,17% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi le même cheminement à 0,05% contre 0,08%, tout comme celui de l’Espagne à 0,45% contre 0,47%, tandis que celui de l’Italie a fait du surplace à 1,39%.

La baisse a été plus prononcée pour celui du Royaume-Uni à 0,65% contre 0,72%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans ne faisait pas exception et reculait à 1,79% contre 1,81%, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,25% contre 2,27%. Celui à deux ans s’établissait à 1,56%, contre 1,57%.

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