Bonds Europe: le marché se stabilise

AWP

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Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasi stable à 0,404% contre 0,396% mercredi soir.

Le marché de la dette s'est stabilisé jeudi, profitant de la tonalité très rassurante adoptée par le président de la Banque centrale européenne (BCE), à l'issue d'une réunion dénuée de surprise.

«La BCE a encore une fois rassuré, en ne manifestant aucune volonté de vouloir bouger dans l'immédiat», a observé auprès de l'AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

«Dans la matinée, le dénouement surprise positif de la rencontre entre Jean-Claude Juncker et Donald Trump avait un peu éloigné les investisseurs du havre de sécurité du marché obligataire», a-t-il détaillé.

Le président américain et le chef de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker ont annoncé mercredi soir une série de mesures dans l'agriculture, l'industrie et l'énergie pour apaiser leur conflit commercial.

«Mais la tonalité très accommodante du président de la BCE Mario Draghi leur a redonné un peu d'appétit pour le marché de la dette» qui s'est du coup stabilisé, a complété M. Stefanetti.

«En ne donnant pas plus d'éléments sur la date précise envisagée pour remonter les taux directeurs de l'institution, M. Draghi dit en substance que c'est encore loin», selon l'expert.

M. Draghi est restée sur la formule adoptée jusqu'ici, que les taux vont rester à leur plus bas niveau «au moins jusqu'à l'été 2019».

Clé de répartition

Globalement, cette réunion n'a pas réservé de surprises, comme le prévoyait les investisseurs, a souligné M. Stefanetti, en relevant toutefois une information «intéressante sur le fait que la clé de répartition entre les pays ne changerait pas pour les réinvestissements» que ferait l'institution à la fin de son programme de rachat d'actif en décembre.

La distribution des achats par pays reflètera la clé de répartition du capital de la BCE, elle-même fonction du poids de chaque économie dans le bloc monétaire.

La BCE restera active sur le marché après fin 2018 car elle va renouveler les titres arrivant à échéance. Elle le fera «pendant une période prolongée après la fin des achats nets d'actifs», a-t-elle confirmé jeudi et si M. Draghi a affirmé que le conseil des gouverneurs n'avait pas discuté des modalités de cette phase-là, il a toutefois indiqué cette clé de répartition seront toujours observée.

«Certains investisseurs pensaient que la BCE pourrait dévier de cette règle, notamment pour venir en aide à un pays particulièrement sous tension», a analysé M. Stefanetti.

Selon lui, certains acteurs attendaient par ailleurs «une planification plus claire» des étapes de normalisation monétaire, à l'image de la Fed qui indique à l'avance le nombre de relèvements qu'elle envisage. «Mais, comme la grosse inconnue reste la situation italienne et surtout son budget qui sera dévoilé à l'automne, une telle annonce semblait tout à fait improbable aujourd'hui».

Au sujet de la guerre commerciale, le président de la BCE est également resté très prudent en jugeant que la rencontre entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker était un "bon signe" pour résoudre le conflit, mais qu'il était «trop tôt» pour juger des résultats.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a fini quasi stable à 0,404% contre 0,396% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a également peu bougé à 0,700% contre 0,696%, tout comme celui de l'Espagne à 1,363% contre 1,351%. Celui de l'Italie est légèrement monté à 2,704% contre 2,678%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans a clôturé sans grand changement à 1,278% contre 1,274%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans des États-Unis baissait à 2,958% contre 2,975% mercredi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,086% contre 3,103%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,674% contre 2,669%.

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