Baisse des livraisons russes et craintes de récession: le pétrole fléchit et le gaz flambe

AWP

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Tandis que le baril de brut clôture en baisse de 1,77% à 94,98 dollars à New York, la référence du gaz naturel en Europe s’envole à 202,45 euros le mégawattheure, son niveau du début de l’invasion russe de l’Ukraine.

Les prix du gaz européen ont poursuivi leur envol mardi, atteignant un plus haut depuis le record historique de mars, après l’annonce la veille de nouvelles coupes drastiques des livraisons russes, quand ceux du pétrole ont baissé, minés par les craintes de récession.

Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a conclu à 202,45 euros le mégawattheure (MWh), 26 euros de plus que la veille, renouant ainsi avec ses niveaux du début de l’invasion russe de l’Ukraine.

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi qu’il réduirait dès mercredi drastiquement à 33 millions de m³ quotidiens, les livraisons de gaz russe à l’Europe via Nord Stream, arguant de la nécessité de maintenance d’une turbine.

Cela représente environ 20% de la capacité du gazoduc, contre quelque 40% actuellement, alors que les nations européennes s’efforcent de reconstituer leurs réserves avant l’hiver.

«Les stocks européens sont loin d’avoir atteint le niveau requis de 90% et l’on craint de plus en plus que la Russie n’utilise le gaz naturel comme une arme pour obtenir des concessions de la part de l’Occident» dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine, rappelle Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Les ministres de l’Énergie de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, se sont accordés mardi pour réduire leur consommation de gaz de façon coordonnée et voler ainsi au secours de l’Allemagne, qui achetait toujours début juin 35% de son gaz en Russie.

Moscou représentait jusqu’à l’an dernier quelque 40% des importations gazières de l’UE.

Côté pétrole, les perspectives maussades de l’économie mondiale ont pesé sur les cours.

«Les inquiétudes croissantes liées à la récession l’emportent actuellement sur la tension sur l’offre», soulignait Edward Moya, d’Oanda. Les prix du brut «ont chuté après d’innombrables avertissements (sur résultats) des entreprises américaines et après que la confiance des consommateurs est tombée à son plus bas niveau depuis février 2021», a-t-il ajouté.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,71% à 104,40 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a baissé de 1,77% à 94,98 dollars.

«L’économie mondiale, encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines», a observé mardi l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) Pierre-Olivier Gourinchas.

La croissance mondiale n’est désormais plus attendue qu’à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de moins qu’anticipé en avril.

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