Syz aborde 2022 avec une dynamique entrepreneuriale intacte

Anne Barrat

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«Start-up et boutique, Syz est un groupe nouveau. Mais toujours mené par des entrepreneurs et l’esprit de famille». Avec le CEO Yvan Gaillard.

Création de Syz Capital, vente de la suite de fonds Oyster, rachat de BAH Partners AG à Zurich, l’agenda de Syz a été très chargé ces dernières années, à tel point que le profil du groupe familial qui a fêté son 25e anniversaire l’année dernière est bien différent. Ce qui n’a pas changé, et qui explique d’ailleurs ces véritables choix stratégiques, c’est le double esprit entrepreneurial et familial, au cœur d’une ambition de boutique «investment led» consciente que sa taille moyenne (26 milliards de francs d’actifs sous gestion au 31 décembre 2020) nécessite de faire des choix. Les bons choix. Explications avec Yvan Gaillard, CEO de la banque Syz.

Le groupe Syz d’aujourd’hui est bien loin de celui d’il y a seulement quelques années, quels sont les points forts du nouveau groupe Syz?

Le groupe d’aujourd’hui est fondé sur trois piliers: les deux piliers historiques depuis la création en 1996, la banque privée et la gestion d’actifs, et le dernier né, lancé en 2018, Syz Capital, dédié aux investissements alternatifs. Une architecture qui permet de couvrir toute la palette de besoins de nos clients, privés et institutionnels, sans pour autant se disperser. Ce choix offre tous les avantages de la diversification et ceux de la spécialisation. Un groupe de notre taille ne peut se disperser, doit au contraire se concentrer sur la performance, notre marque de fabrique, et un service irréprochable. Les points forts du positionnement du groupe sur 3 métiers clés, c’est d’abord de pouvoir offrir à nos clients un «hub» où ils trouveront en un seul point des solutions de gestion patrimoniale et d’investissements. Ce sont également les fortes synergies fortes entre les trois piliers, qui permettent à chacun d’entre eux de croître, ensemble mais aussi indépendamment les uns des autres. La croissance qu’ils ont connue en 2021 est la preuve que ces synergies fonctionnent. Le pilier de la banque privée, et qui pesait pour 14,1 milliards fin 2020, est aujourd’hui plus près de 16 milliards de francs. Un autre point fort, et non des moindres, tient aux talents qui ont rejoint le groupe, Charles-Henry Monchau comme Chief Investment Officer, Antoine Denis qui a pris la tête de l’équipe «advisory», Valérie Noël comme responsable du trading ou encore Dominik Staffelbach, nouveau responsable du marché suisse pour ne parler que de 2021. Ce n’est pas nouveau, Syz comme toutes les sociétés menées par de vrais entrepreneurs, cherche à accueillir en son sein les meilleurs pour croître avec eux. 

«Lorsque j’ai rencontré Eric Syz, j’ai été fasciné par sa fibre entrepreneuriale, sa capacité à s’adapter et à décider.»
Est-ce cet esprit d’entrepreneur familial qui vous a attiré chez Syz après 18 ans passés chez Pictet?

Absolument: lorsque j’ai rencontré Eric Syz, j’ai été fasciné par sa fibre entrepreneuriale, sa capacité à s’adapter et à décider. Il a sans doute réveillé le rêve que je caressais enfant de devenir ingénieur aérospatial et de visiter l’espace – il n’y avait pas de navettes touristiques à destination de l’espace à l’époque! Par ailleurs les longues années passées dans un groupe bancaire non coté m’avaient convaincu que les groupes privés offraient une gouvernance adéquate, prévenir les conflits d’intérêt du modèle actionnarial et l’agilité pour construire sur le long terme.

La dimension familiale est l’autre point qui m’a séduit, pour une raison simple: la question de passage générationnel est essentielle dans le métier de banquier privé. Travailler dans une structure où le CEO co-fondateur organise en toute transparence la transmission à la génération future, quel meilleur exemple pour nos collaborateurs et nos clients externes? Rien de mieux pour créer une connivence avec eux, une proximité, un référentiel commun, une crédibilité. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un «people business». Les exemples que l’on donne, les messages que l’on passe ont des implications sur nos relations avec nos clients. D’où l’importance d’avoir un leader qui fasse des choix.

Comment voyez-vous les choix stratégiques faits ces dernières années servir les ambitions du groupe en 2022?

Outre le repositionnement déjà évoqué, avec les synergies qui continueront à produire leurs effets cette année et longtemps encore, la grande réorientation stratégique concerne le positionnement géographique de la banque privée, 1er pilier du groupe en termes de revenus. Nous avons revisité notre présence physique, en même temps que nos partenariats stratégiques, pour nous concentrer sur quatre régions clés. La Suisse d’abord, en rachetant en décembre 2021 BHA Partners AG basée à Zurich et à la tête d’un milliard de francs d’encours. Asseoir l’empreinte de Syz à Zurich, d’où est originaire la famille Syz, nous a conduit également à renforcer les équipes avec la nomination de Dominik Staffelbach aux côtés de Nicolas Syz. L’Amérique du Sud ensuite. Nous avons remplacé le bureau de Miami, héritage du rachat des activités de Royal Bank of Canada (RBC) en 2015 par un bureau à Montevideo, qui sera opérationnel courant 2022 et nous permettra de servir la clientèle sud-américaine. L’Afrique anglophone par ailleurs, là encore héritée de la RBC, qui nous offre une exposition idéale à une clientèle locale d’entrepreneurs et que nous envisageons de consolider d’une part en développant notre bureau de Johannesburg, et d’autre part à travers une présence à Londres. Le Moyen-Orient enfin, avec un bureau à Istanbul qui nous ouvre les portes d’une belle clientèle que nous projetons de développer à travers une croissance organique d’équipes dédiées. Tout un programme!

Qu’est-ce qui serait à vos yeux une année 2022 réussie pour le nouveau groupe Syz?

Trois parmi d’autres objectifs me semblent particulièrement importants: l’accroissement de notre visibilité et de notre empreinte dans nos régions clés, que ce soit par le renforcement  des équipes, la conclusion de partenariat ou le rapprochement avec des entités domestiques. Un autre sujet de satisfaction, et non des moindres, serait d’avoir pu apporter à notre clientèle privée la meilleure performance ajustée au risque, celle dont peuvent profiter les investisseurs institutionnels de très long terme. Enfin, voir que les retours des enquêtes de satisfaction réalisées auprès de nos clients ont encore progressé. Nous faisons tout pour.

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