Les technologies durables

Salima Barragan

2 minutes de lecture

La solution ultime pour résoudre la question de durabilité. Avec Richard Clode de Janus Henderson.

Quel est le point commun entre Tesla, Microsoft, et Nvidia? Plus de 50% de leurs revenus sont liés à la durabilité. Indissociables, la digitalisation, l’électrification et la décarbonisation seront au cœur des bouleversements à venir. Janus Henderson y répond avec le lancement en septembre d’un fonds pour les technologies durables. Cette stratégie s’appuie sur son équipe d’investissement qui gère depuis 2005 un premier fonds sur l’univers des entreprises techs. Pour le gestionnaire d’actifs présent au Geneva Sustainable Forum for Investment (GSFI), cette nouvelle approche apportera aux clients des avantages environnementaux et sociaux positifs grâce au développement d'une économie mondiale durable. Entretien avec Richard Clode, gérant de portefeuilles au sein de l’équipe Global Technology Leaders.

Pourquoi ajouter une nouvelle stratégie sur les sociétés technologiques durables à votre offre existante qui inclut déjà un portefeuille d’entreprises techs?

La technologie est ce qui résoudra les problèmes de durabilité. Nos connaissances approfondies dans ce secteur nous permettent de naviguer dans le cycle afin d'identifier les opportunités de croissance persistantes et sous-estimées qui apportent les solutions aux défis mondiaux auxquels l'humanité est confrontée. Les planètes sont alignées pour le boom des thématiques telles que la digitalisation de l’économie, la Cleantech ou encore la Healthtech.

Comment ce fonds se différencie-t-il de votre premier portefeuille lancé en 2005 et géré par la même équipe d’investissement?

Ce fonds se distancie de la technologie traditionnelle pour chercher des entreprises émergentes et peu visibles qui répondent à un critère de durabilité rigoureux. La technologie a la capacité de délivrer des résultats à travers toutes les composantes ESG, contrairement à la classification mondiale qui ne visait initialement que la durabilité environnementale.

Face aux défis mondiaux à venir, les investisseurs réfléchissent aux technologies qui apporteront les solutions.
Pourquoi le lancez-vous maintenant?

Depuis 18 mois, les investisseurs ont tous assisté à des changements sans précédent: la pandémie a accéléré certaines technologies. Nous avons observé certains points d’inflexion: davantage de personnes ont accès à la digitalisation, ce qui logiquement, réduit la pollution et les inégalités sociales. Nous avons également vu les gouvernements répondre à la pandémie avec des nouvelles régulations climatiques. Les démocrates s’affairent aussi à réduire les inégalités sociales qui ont surgi durant la crise. Nous pouvons atteindre ces objectifs grâce au potentiel de la technologie qui permettra d’accélérer la transition climatique et réduire les inégalités dans le monde.

A l’époque, l’arrivée d’internet avait complétement bouleversé les flux d’investissement. Vous attendez-vous à un tournant de la même ampleur?

Nous avions déjà vu ces mouvements de plaques tectoniques et comment ils se répercutent sur les investissements ces dernières années. Pensez à Amazon. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil au rendement des actions de Tesla pour comprendre qu’une nouvelle ère commence. Face aux défis mondiaux à venir, les investisseurs réfléchissent aux technologies qui apporteront les solutions. Mais il y a aussi des défis sociaux à ne pas négliger et auxquels la Fintech pourra par exemple répondre.

Quelle est la stratégie de ce nouveau fonds?

Nous nous appuyons sur notre connaissance approfondie des sociétés technologiques pour sélectionner les best-in-class qui répondent également à nos critères de valorisation raisonnable. Selon un processus de sélection de type ascendant, combiné à de la recherche fondamentale pour la gestion durable, nous investissons sur des sociétés dans un univers global dont plus de 50% des revenus proviennent d’activités durables. Cela nous assure que les sociétés ont bel et bien un impact positif. Nous avons ainsi identifié six thèmes durables tels que les véhicules électriques, mais aussi des thèmes plus généraux pour le bien-être de la société comme la démocratisation digitale, ce qui nous permet d’être en avance sur la taxonomie de l’Union Européenne.

Pouvez-vous nous parler de Chegg, Impinj et Trimble que vous avez dans votre portefeuille ainsi que de leur impact sur la société?

Près de 33% des étudiants de Chegg sont des étudiants de première génération, c'est-à-dire que personne dans leur famille n'a jamais été à l'université alors que 34% ont un revenu familial inférieur à 25'000 dollars. Enfin, 59% sont des femmes. Chegg, qui correspond à notre thème d'investissement de la démocratisation numérique, est aligné sur les ODD 4 et 10. La société Impinj a inventé la technologie RFID, utilisée pour la gestion des stocks dans le commerce de détail qui a connu un tournant pendant la pandémie, lorsqu'une stratégie d'omnicanaux est devenue essentielle à la survie. Elle offre une plus grande efficacité de la chaîne d'approvisionnement, moins de réapprovisionnement et de gaspillage, ainsi que moins de transport et d'empreinte carbone associés. Cette technologie novatrice est désormais déployée dans les secteurs de l'alimentation et des soins de santé afin de rendre les chaînes d'approvisionnement plus efficaces et, surtout, de garantir l'origine et la conformité de ces produits. Enfin, la société Trimble collecte et analyse des données à l'aide de solutions logicielles avancées basées sur la localisation dans des secteurs clés tels que la construction et l'agriculture. Son logiciel d'architecture 3D permet de construire des bâtiments durables, avec une consommation d'énergie moindre et une réduction du gaspillage grâce à l'optimisation de l'espace et à des lieux de travail plus agiles. Leur logiciel a été également utilisé pour concevoir le premier système ferroviaire à grande vitesse de Suède.

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