Didactique pour la transition climatique

Salima Barragan

2 minutes de lecture

Selon Léa Dunand-Chatellet de DNCA, les secteurs clés sont l’énergie, le transport, le bâtiment et l’industrie.

DNCA, présent au Geneva Forum for Sustainable Investments (GFSI) du 4 septembre à Genève, y a expliqué la méthodologie de sa stratégie Engagement Climat. Des industries bas carbone aux green tech, Léa Dunand-Chatellet, directrice du Pôle Investissement Responsable de DNCA explique comment elle découpe les catégories d’entreprise et accompagne les secteurs en transition.

Concrètement, comment accompagnez-vous les secteurs en transition?

La contribution à l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris ne peut passer que par une approche sophistiquée qui cherche à investir dans les acteurs leaders et moteurs de la décarbonation des secteurs clés que sont l’énergie, le bâtiment, le transport et l’industrie, plutôt que le désinvestissement de ces secteurs naturellement intensifs en carbone, qui a sous-tendu la construction de nombreux indices et fonds climat «bas carbone». Ainsi, nous soutenons une approche climat qui doit aller bien au-delà de la simple mesure de l’empreinte carbone pour nous intéresser aux notions de risques climat, de trajectoire de décarbonation et de contribution positive à la décarbonation des activités les plus intensives. C’est à la fois un exercice d’analyse en profondeur des activités et des actifs des entreprises investies ainsi qu’une évaluation prospective d’intention et de moyens qui ne peut, selon nous, passer que par une approche Bottom-up.

Comment mesurez-vous la performance de vos actions auprès des entreprises accompagnées?

Pour chaque entreprise, nous nous attachons tout d’abord à identifier les principaux enjeux carbone en analysant une série d’indicateurs liés à la transition tels que l’empreinte carbone, et l’intensité carbone avec si possible des mesures économiques et physiques en procédant à une évaluation fine de ses marchés finaux. Nous regardons également les éléments de stratégie et les objectifs climat de l’entreprise qui nous servent à modéliser sa trajectoire de décarbonation. 

«Nous avons construit au sein de notre méthodologie propriétaire une classification
des entreprises selon les enjeux climat auxquels elles font face.»

Pour ce qui concerne la contribution des activités, c’est-à-dire en quoi les produits et services de l’entreprise contribuent ou non à la transition bas carbone d’un ou plusieurs secteurs, nous nous attachons à plusieurs éléments d’analyse comme la «part verte» climat de l’entreprise, c’est-à-dire la part de ses produits et services qui contribuent à la transition bas carbone, ce qui nous permet de définir le périmètre d’analyse. 

Quels sont pour vous les secteurs clés de la transition et à quels éléments vous attachez-vous?

Les secteurs clés sont l’énergie, le transport, le bâtiment et l’industrie. La contribution positive de leurs produits et services sont évaluées en termes d’économie d’énergie ou de CO2.Nous calculons également la part des investissements et des innovations dédiées à ces produits et services bas carbone, ce qui nous permet d’évaluer si cette contribution est pérenne ou devrait s’accélérer. Aussi, la part des investissements d’innovation dédiée aux technologies identifiées comme des «innovation gaps» par l’AIE nous permet de valoriser les entreprises qui investissent dans des solutions pas forcément encore rentables mais qui seront indispensables pour atteindre un monde carbone neutre.

Comment différenciez-vous les différents types d’activités en fonction de leur empreinte carbone?

Nous avons construit au sein de notre méthodologie propriétaire une classification des entreprises selon les enjeux climat auxquels elles font face. En effet, l’analyse de l’alignement avec un scénario en ligne avec l’Accord de Paris ne peut être effectuée de la même manière pour un producteur d’énergie et pour une entreprise qui fournit des technologies bas carbone. Nous avons ainsi créé quatre catégories d’entreprise pour lesquelles la méthodologie d’analyse de l’alignement suit la même logique mais avec certains indicateurs spécifiques. Dans le cadre d’une gestion financière, ces différentes catégories s’apparentent à des poches de gestion. Ce pilotage par poche permet ainsi d’adresser toutes les dimensions de la transition bas carbone et de ne pas concentrer la gestion autour des seules entreprises non-carbonées ou des technologies intrinsèquement vertes.

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