EFG: la vente de l’ancien siège de BSI toujours au point mort

AWP

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L’acheteur du Palazzo Botta à Lugano, soit le canton du Tessin, bute sur des décisions liées au financement du réaménagement du bâtiment, et ne pourra compter sur la contribution de la BNS.

Le rachat par le Tessin du Palazzo Botta - bâtiment historique qui a abrité entre autres le siège de la Banca della Svizzera Italiana (BSI), rachetée depuis par EFG International - peine à se concrétiser, alors que les finances cantonales sont au plus mal, en raison notamment de l’absence de la contribution de la Banque nationale suisse (BNS).

Corapporteur d’un message adopté par le Conseil d’Etat en novembre 2019 chiffrant l’acquisition à 80 millions de francs, auxquels s’ajoutent 50 millions destinés à l’aménagement du bâtiment situé au centre de Lugano, Matteo Quadranti estime qu’il est maintenant crucial de prendre une décision.

«La section logistique (de la justice) doit savoir si ce projet va se réaliser ou non, car elle doit planifier des travaux de câblage et de numérisation assez coûteux», lance le député PLR dans les colonnes de la Regione, mettant en garde contre le gaspillage de millions en l’absence d’une «vision claire des intentions».

Sollicitée mercredi par AWP, la direction d’EFG n’a pas souhaité faire de commentaire, notamment concernant la prise en considération d’autres acheteurs potentiels ou la fixation d’un délai pour parvenir à une décision contraignante.

L’acquisition de l’ancien siège de BSI s’inscrit dans le cadre d’un projet de centralisation des instances judiciaires cantonales porté par le PLR et la Lega, dont le principe même est remis en cause par d’autres formations politiques. «Le Conseil d’État a entre-temps fait plusieurs propositions de médiation, notamment en ce qui concerne le maintien de tribunaux à Bellinzone et à Locarno», fait remarquer Matteo Quadranti.

Au plus mauvais moment

Mais même d’un point de vue strictement budgétaire, les éléments s’accumulent en défaveur de cette acquisition. En mai dernier, la population tessinoise a accepté en votation populaire le «décret Morisoli», qui prévoit le retour à l’équilibre des finances cantonales d’ici fin 2025.

Et ce alors que le gouvernement tessinois a annoncé pas plus tard que la semaine dernière s’attendre pour 2023 à un déficit compris entre 170 et 240 millions de francs - contre 80 millions précédemment - après que la BNS a confirmé qu’elle ne verserait pas les 137 millions initialement inscrits au budget cantonal.

Egalement sollicité par la Regione, Norman Gobbi, en charge du Département des institutions, affirme pour sa part que «le projet conserve toute sa validité, en apportant les solutions logistiques dont la justice tessinoise a cruellement besoin à moyen et long terme». Et de signaler la nécessité d’investir prochainement 10 millions pour des problèmes structurels et une mise à niveau du système informatique.

«La proposition, qui est sur la table du Parlement depuis plus de trois ans, est arrivée à la fin d’une série d’évaluations de nombreuses autres solutions, qui ont été écartées pour une raison ou une autre», rappelle l’élu léguiste. Par rapport au «décret Morisoli», il insiste sur le fait que le projet doit être considéré «comme un investissement et non comme une dépense».

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