Affecté par la pandémie, Aevis Victoria plonge dans le rouge en 2020

AWP

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«Dans l’hôtellerie, nous avons fait une très mauvaise performance, puisque nous avons réalisé le même chiffre d’affaires qu’en 2019 avec deux fois plus d’hôtels», admet l’administrateur délégué Antoine Hubert.

La société de participation Aevis Victoria a essuyé une perte en 2020, marquée par la pandémie de coronavirus, et ne prévoit pas de verser un dividende. Le groupe fribourgeois compte cependant rebondir dès cette année et poursuivre l’ouverture de son capital.

«Dans l’hôtellerie, nous avons fait une très mauvaise performance, puisque nous avons réalisé le même chiffre d’affaires qu’en 2019 avec deux fois plus d’hôtels, alors que nous aurions dû doubler notre chiffre d’affaires en 2020», a admis l’administrateur délégué Antoine Hubert. Ce secteur a été durement touché par l’absence de touristes et la clientèle suisse n’a pas permis de combler ce manque à gagner.

Dans l’ensemble, l’hôtellerie tourne environ à 50% de ses capacités, a indiqué vendredi à AWP le dirigeant. Mais les taux d’occupation sont très variés, les hôtels de ville comme celui de Berne souffrant le plus de l’absence de réunions, de congrès et d’autres événements. Seul La Réserve Eden au Lac à Zurich, rouvert l’année dernière après de longs travaux, fonctionne bien.

Aevis Victoria a mis en place des mesures d’économies, avec la réduction de l’horaire de travail et une baisse de 30% des équivalents temps plein, en renonçant notamment à réembaucher des saisonniers.

Au niveau des hôpitaux, la situation est revenue à la normale. «Les 45 jours d’interdiction d’opérer en 2020 sont le seul facteur qui pèse vraiment sur la division», a souligné M. Hubert, ajoutant que le groupe avait recruté de nombreux médecins.

«Le mois de décalage pour les opérations électives va demeurer, ce qui n’est pas grave pour les opérations non-urgentes. C’est plus grave au niveau de l’oncologie, avec des cancers qui ont été dépistés en retard», a averti l’administrateur délégué.

Possibilité de dividende exceptionnel

Dans l’ensemble, le groupe a inscrit une perte nette de 30,9 millions de francs en 2020, contre un bénéfice net de 173,7 millions en 2019. La perte d’exploitation (Ebit) s’est élevée à 23,3 millions, après un gain opérationnel de 179,1 millions un an plus tôt. La marge afférente a chuté à -3,6%, contre 21,2%.

L’entreprise a également confirmé son chiffre d’affaires total, dévoilé début mars, à 733,02 millions de francs, en recul de 21,5% sur un an. En 2019, le groupe avait profité de la vente de participations dans Infracore et Générale Beaulieu Immobilière, qui lui avaient rapporté 221,4 millions. L’année dernière, la société n’a effectué aucune opération de ce genre.

Le segment hospitalier a quasiment maintenu ses recettes stables (+0,5%) à 625,7 millions de francs, alors que la branche hôtelière a vu ses revenus augmenter de 4,7% à 72,7 millions, grâce à l’intégration des établissements Seiler et Intercontinental, ainsi que la réouverture de La Réserve Eden au Lac à Zurich. Nonobstant ces éléments, le chiffre d’affaires a chuté de 41,9% en raison des restrictions de voyage et les mesures sanitaires.

En raison des difficultés rencontrées en 2020, le conseil d’administration propose de renoncer encore une fois à verser un dividende aux actionnaires.

Aevis Victoria relève cependant que l’année a bien débuté. Selon M. Hubert, le groupe devrait renouer dès cette année avec les bénéfices et rétribuer ses actionnaires. Ces derniers pourraient même bénéficier à l’avenir de dividendes extraordinaires, notamment suite à des cessions.

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