UniCredit/Commerzbank: Berlin réitère son opposition

AWP/AFP

1 minute de lecture

«Adopter des méthodes hostiles et sans coopération pour une prise de contrôle agressive d’une banque systémique comme Commerzbank est inapproprié», a fustigé Jörg Kukies, ministre social-démocrate entré en fonction la semaine dernière.

Le nouveau ministre allemand des Finances a dénoncé mardi l’intrusion de la banque italienne UniCredit au capital de sa rivale allemande Commerzbank, reprenant la position du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, candidat à sa réélection.

«Adopter des méthodes hostiles et sans coopération pour une prise de contrôle agressive d’une banque systémique comme Commerzbank est inapproprié», a fustigé Jörg Kukies, ministre social-démocrate entré en fonction la semaine dernière.

«Les acquisitions hostiles ne sont pas ce dont nous avons besoin pour des banques stables, que ce soit en Europe ou en Allemagne», a ajouté M. Kukies, ancien banquier d’affaire jusqu’alors conseiller d’Olaf Scholz.

M. Kukies a remplacé au pied levé le libéral Christian Lindner, limogé au terme d’une énième dispute au sein du gouvernement.

Son mandat sera de courte durée puisqu’un nouveau gouvernement allemand doit voir le jour après des législatives anticipées qui seront convoquées le 23 février.

UniCredit avait pris de court les marchés et le gouvernement allemand en annonçant en septembre d’abord l’acquisition de 9% de sa rivale Commerzbank - dont un bloc de 4,5% racheté à l’Etat actionnaire depuis 2008 -, puis sa montée à 21% du capital, sous réserve des autorisations requises.

Berlin, qui détient encore 12% des parts du groupe, a décidé de ne pas vendre d’autres actions Commerzbank pour l’instant.

«Les attaques hostiles, les prises de contrôle forcées ne sont pas bonnes pour les banques», avait déclaré fin septembre Olaf Scholz. Une antienne que le désormais candidat à sa réélection devrait reprendre lors de la brève campagne électorale à venir.

L’exécutif allemand soutient la stratégie défendue par Commerzbank axée sur l’indépendance.

Jörg Kukies a également annoncé une «initiative franco-allemande» pour «combler le manque de fonds propres» bancaires et soutenir les objectifs de la Commission européenne sur les marchés de la titrisation et de l’épargne.

La titrisation permet à une banque de libérer une partie de ses fonds propres - qui aurait sinon servi à couvrir les risques liés aux prêts qu’elle va céder à des investisseurs - en vue de prêter davantage à l’économie.

L’Allemagne et la France souhaitent aussi oeuvrer ensemble pour «réduire de 25% les obligations en matière de publication d’informations en Europe» comme s’y est engagée la présidente de l’exécutif bruxellois Ursula von der Leyen, a ajouté le ministre.

«Nous allons consulter nos industries respectives afin de déterminer comment cette réduction peut se réaliser concrètement à l’échelle européenne», a-t-il conclu.

A lire aussi...