Raiffeisen soutient son CEO, mais exige en enquête approfondie

AWP

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Suite à l’arrestation de l’ex-directeur Pierin Vincenz, Patrik Gisel affirme n’avoir eu «à aucun moment donné d’indication sur une activité illégale».

Patrik Gisel, CEO de Raiffeisen

Le président intérimaire de Raiffeisen, Pascal Gantenbein, a apporté vendredi son soutien au directeur général (CEO) de la banque Patrik Gisel, alors que l’établissement st-gallois se trouve en pleine tourmente judiciaire. M. Gantenbein a été nommé la veille au pied levé pour remplacer Johannes Rüegg-Stürm, éclaboussé par les agissements de l’ex-patron Pierin Vincenz.

M. Gantenbein, jusqu’à présent vice-président de l’organe de surveillance, a par ailleurs annoncé, lors d’une conférence de presse, le lancement d’une enquête approfondie sur les activités passées de la banque. Une société externe sera mandatée pour éclairer les zones d’ombres de ce dossier.

Johannes Rüegg-Stürm a démissionné de son plein gré, sans intervention du régulateur des marchés financiers Finma, a assuré le président intérimaire. Son prédécesseur n’est pas impliqué dans l’enquête des autorités judiciaires lancées contre l’ex-patron Pierin Vincenz.

Le président sortant a quant à lui affirmé qu’avec sa démission il acceptait de prendre une part de responsabilité dans la tourmente qui a saisi la banque, disant regretter la situation à laquelle l’établissement est confronté.

Revenant sur les soupçons qui pèsent sur le CEO Patrik Gisel, le nouveau président a dit ne pas voir d’élément incriminant le patron de la banque dans l’affaire.

Quant à M. Gisel, il a affirmé n’avoir eu «à aucun moment donné d’indication sur une activité illégale». Le directeur général s’est déclaré convaincu que les initiatives sur la transparence des activités et les désinvestissements lancées sous son égide étaient les bonnes.

PLAINTE PÉNALE ET DÉTENTION PRÉVENTIVE

Pierin Vincenz était patron de Raiffeisen de 1999 à 2016 et détenait plusieurs mandats auprès de conseils d’administration, notamment en tant que président (1999 à 2017) du prestataire de services financiers Aduno, détenu à plus de 25% par Raiffeisen. M. Vincenz fait l’objet d’une procédure pénale du Ministère public zurichois pour gestion déloyale lorsqu’il présidait Aduno. Il a été placé début mars en détention préventive.

A l’origine de cette enquête se trouve une plainte déposée en décembre 2017 par Aduno. Ce dernier reproche notamment à M. Vincenz de s’être enrichi personnellement lors de plusieurs acquisitions et notamment la société d’investissement Investnet, revendue depuis par Raiffeisen. Le Grison conteste les accusations portées à son encontre.

M. Vincenz affirme avoir toujours défendu les intérêts des entreprises pour lesquelles il a travaillé et se dit convaincu de n’avoir rien à se reprocher. L’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) enquête quant à elle sur la participation de 60% détenue par la banque dans Investnet. Le régulateur a par contre clos la procédure «d’enforcement» à l’encontre de M. Vincenz.

La coopérative bancaire a pour sa part porté plainte contre Pierin Vincenz, l’accusant de gestion déloyale.

 

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