Sanctionné par la Finma, Leonteq voit son bénéfice s’effondrer en 2024

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Le bénéfice net de Leonteq a dégringolé de 72% sur un an à 5,8 millions de francs. Le conseil d’administration propose néanmoins un dividende légèrement raboté à 0,25 franc par titre, contre 0,29 franc précédemment.

Le spécialiste des produits structurés Leonteq a dû constituer d’importantes prévisions l’année dernière suite aux sanctions infligées par le gendarme financier Finma, ce qui a fait chuter son bénéfice net. Le groupe zurichois annonce la nomination d’un nouveau directeur général.

Le bénéfice net de Leonteq a dégringolé de 72% sur un an à 5,8 millions de francs, indique un communiqué publié jeudi. Le conseil d’administration propose néanmoins un dividende légèrement raboté à 0,25 franc par titre, contre 0,29 franc précédemment.

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a sanctionné en décembre le groupe financier pour avoir collaboré avec des distributeurs douteux et non contrôlés. Des gains financiers à hauteur de 9,3 millions ont été confisqués par la Finma, qui a également soumis Leonteq à un régime règlementaire plus strict. En conséquence, l’émetteur de produits structurés a constitué pour 11,0 millions de francs de provisions, un montant en hausse de 49% sur un an.

Le bénéfice avant impôts s’est étiolé de 57% à 7,9 millions de francs. Les dépenses opérationnelles hors provisions ont pris 6% à 219,6 millions. Les recettes ont atteint 238,5 millions, ce qui représente un recul de 8% sur un an.

L’entreprise revendique une forte activité sur l’exercice écoulé, en témoignent l’émission de plus de 46’600 produits structurés, en hausse de 22%, pour un volume total de 27,6 milliards (+30%). Dans un contexte de marché difficile, la marge brute réalisée sur ces affaires s’est cependant repliée à 70 points de base, contre 90 points de base l’exercice précédent.

Objectifs mis à la poubelle

Les chiffres sont mitigés et ne satisfont que partiellement les attentes du consensus AWP. Les recettes et le résultat net s’inscrivent dans le bas de la fourchette des prévisions, alors que les charges et le bénéfice avant impôts sont meilleurs qu’escompté. Leonteq avait publié un avertissement sur résultats dans le sillage de la sanction de la Finma.

Pour 2025, la direction veut réduire sa base de coûts jusqu’à 10 millions de francs. Les dépenses opérationnelles devraient ainsi s’inscrire à 220 millions cette année, alors que 10 millions de charges uniques sont attendues en lien avec le programme d’économies. Leonteq devrait cependant boucler sur un bénéfice, non précisé.

La feuille de route 2026 est retirée. De nouveaux objectifs seront annoncés après l’adoption intégrale des nouvelles lignes réglementaires, précise le communiqué.

Dans la tourmente, la société a trouvé un successeur à son patron Lukas Ruflin, qui avait annoncé son départ en juillet dernier. Né en 1967, Christian Spieler reprendra les rênes de l’entreprise en mars. Ce spécialiste des produits structurés a notamment travaillé pour Lehman Brothers avant la faillite du groupe, puis pour le géant américain Citigroup, où il a siégé à la direction générale de l’unité Global Markets.

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