L’agence de notation Moody’s a relevé mercredi la notation financière de Deutsche Bank, attestant de la solidité retrouvée du géant bancaire allemand longtemps empêtré dans les ennuis judiciaires et financiers.

Les notes visant la qualité des dépôts des clients et celles de la dette (senior) non garantie ont été relevées de A2 à A1 avec une perspective «stable», soit le meilleur niveau depuis 2012, selon un communiqué de l’agence Moody’s.

La note qui mesure la solidité intrinsèque de la banque en comparaison de ses concurrentes (BCA) a aussi été relevée. Elle figure désormais, selon Deutsche Bank, à son plus haut depuis 2014.

Il s’agit du quatrième relèvement consécutif de la note de Deutsche Bank par les principales agences de notation, et du deuxième par Moody’s au cours des quatorze derniers mois, se félicite Deutsche Bank dans un communiqué distinct.

Ce résultat, qui intervient dans une période pourtant très assombrie pour l’économie, «tient compte des progrès de Deutsche Bank pour atteindre ses objectifs à moyen terme, notamment sa capacité à maintenir une amélioration, encore relativement modeste, de la rentabilité», explique Moody’s.

La banque dirigée par Christian Sewing récolte les fruits d’une restructuration profonde lancée en 2019, avec un recentrage sur ses racines européennes et l’abandon de l’activité risquée de négoce d’actions, faute de pouvoir rivaliser avec les grandes adresses de Wall Street.

Sa banque d’investissement au passé sulfureux a été réduite de taille en conséquence et des milliers d’emplois ont été supprimés.

Une meilleure notation financière est censée offrir à une banque des opportunités supplémentaires d’affaires.

Moody’s s’attend ainsi à ce que «la base de coûts considérablement réduite» de Deutsche Bank lui permette de «préserver son levier d’exploitation en période d’inflation temporairement plus élevée et, par conséquent, de défendre la force retrouvée de ses bénéfices».

En attendant les résultats du troisième trimestre qui seront publiés fin octobre, la banque allemande a affiché d’avril à juin 2022 son meilleur bénéfice net trimestriel depuis neuf ans.

Les efforts salués par Moody’s contrastent avec la crise profonde traversée par le rival Credit Suisse : ébranlé par une série de scandales, son actuelle déroute boursière ravive le spectre de la première victime d’importance de la crise financière de 2008-2009, la banque américaine Lehman Brothers.