Deutsche Bank confrontée à une pression sur ses coûts

AWP

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Les recettes globales, à 6,7 milliards d’euros, progressent de 7% en étant tirées par la clientèle d’entreprises. Le résultat imposable ressort de son côté à 1,55 milliard.

Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a dû revoir à la hausse ses prévisions de charges annuelles, un indicateur clé de sa performance, dans un environnement difficile qui a éclipsé mercredi ses bons résultats du deuxième trimestre.

D’avril à juin, la banque présidée par Christian Sewing a enregistré son meilleur résultat depuis 2011: le bénéfice net part du groupe a augmenté de 51%, à 1,05 milliard d’euros, en partant de recettes globales en progression de 7% à 6,7 milliards d’euros, tirées par la clientèle d’entreprises, selon un communiqué.

Les recettes dans la banque des entreprises, en hausse de 26%, ont bénéficié d’un relèvement des taux d’intérêt et de commissions plus élevées.

Dans sa division phare de banque d’investissement, les ventes ont grimpé de 11% sur un an grâce au négoce d’obligations et de devises sur fond de forte volatilité des marchés.

La réaction en Bourse était toutefois négative, le titre cédant 1,8% en matinée, dans un Dax progressant de 0,26%

Les investisseurs semblent davantage effrayés par la pression qui pèse sur les charges en raison de litiges en cours, de l’inflation et de la guerre en Ukraine, comme l’explique l’établissement.

L’objectif de coefficient de charges a été revu en hausse sur l’année, pour se situer dans une fourchette entre 70 et 75%, contre 70% initialement. Ce sera toujours mieux que le score de 85% affiché en 2021.

Cette année marque le retour de «pressions sur les coûts dans un environnement plus difficile que prévu», souligne le directeur financier James von Moltke, cité dans le communiqué.

Il s’agit dès lors d’»examiner des mesures pour compenser la pression supplémentaire» sur les coûts, mais sans renoncer à des investissements par exemple dans l’informatique, a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique, sans donner plus de détails.

Relocalisation hors de Russie

La banque fait face aux Etats-Unis à une enquête des régulateurs sur l’utilisation par ses employés de leurs appareils personnels pour des communications professionnelles, en violation des obligations de reporting de ce type d’échange.

Une somme non divulguée a été mise de côté pour couvrir une potentielle amende à venir dans cette affaire, au sein d’une provision globale pour litiges de 165 millions d’euros passée sur le trimestre écoulé.

La guerre menée en Ukraine par la Russie a par ailleurs obligé la banque à relocaliser du personnel technique en dehors de Moscou.

La provision pour risque de crédit s’est elle élevée à 233 millions d’euros au cours du trimestre, contre 75 millions d’euros un an plus tôt.

Sur l’année, la banque a fixé à 0,25% le taux de défaut dans son portefeuille de crédits, ce qui paraît faible au regard de la détérioration attendue de l’horizon économique.

Sous la houlette de Christian Sewing, Deutsche Bank récolte les fruits d’une restructuration profonde lancée à l’été 2019 et qui a conduit à réduire la taille de la banque d’investissement, au passé sulfureux, et à supprimer des milliers d’emplois.

L’objectif d’ici à fin 2022 était alors de porter la rentabilité - nette d’impôt - rapportée aux capitaux propres à 8%, objectif confirmé mercredi.

Les recettes annuelles sont toujours attendues dans une fourchette entre 26 et 27 milliards d’euros, les gains tirés de taux d’intérêts plus élevés étant compensés par de moindres commissions attendues dans les activités de conseil en restructuration.

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