Le réassureur Scor en négatif au deuxième trimestre

AWP

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Le réassureur français a essuyé une perte nette de 136 millions d’euros. À la même période en 2019, il avait dégagé un bénéfice net de 155 millions d’euros.

Peu affecté par le Covid-19 au premier trimestre, le réassureur français Scor a annoncé jeudi être passé dans le rouge au deuxième trimestre à cause de la crise sanitaire, économique et financière provoquée par l’épidémie.

Au deuxième trimestre, Scor, dont le métier consiste à être l’assureur des assureurs, a essuyé une perte nette de 136 millions d’euros (146 millions de francs). À la même période en 2019, il avait dégagé un bénéfice net de 155 millions d’euros, rappelle-t-il dans un communiqué financier.

Son bénéfice net pour les six premiers mois de l’année a été quasiment réduit à néant, avec un petit surplus de 26 millions d’euros là où il avait engrangé 286 millions un an plus tôt.

La perte nette du deuxième trimestre porte la marque de la crise sanitaire, économique et financière dont le coût total est estimé pour le groupe à 456 millions d’euros, lesquels ont été «entièrement enregistrés dans les comptes au deuxième trimestre», précise-t-il.

Dans le détail, ce chiffre se décompose en 248 millions d’euros d’expositions attendues en réassurance de dommages et de responsabilités, 194 millions en matière de réassurance vie et 14 millions en matière d’investissements.

Poids de la mortalité aux États-Unis

En réassurance dommage, le groupe explique être principalement exposé via ses portefeuilles de risques crédit, caution et risques politiques et sur la couverture des pertes d’exploitation, principalement en Europe de l’Ouest. Ses autres lignes de métier sont en revanche peu affectées.

En ce qui concerne l’exposition en réassurance vie, Scor s’attend essentiellement à devoir couvrir le risque de mortalité aux États-Unis. Dans cette branche, il considère que l’effet de la crise «sur son portefeuille de risques au cours des douze prochains mois est gérable», même si l’évolution de la pandémie reste sujette à des «incertitudes significatives».

Du point de vue de son activité commerciale, le groupe revendique un niveau de primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, globalement stable (+0,3%) pour le deuxième trimestre et en progression de 2,3% sur les six premiers mois de l’année.

Cette activité a été portée à parts à peu près égales entre les réassurances dommage et vie.

Crise sanitaire oblige, le groupe a sans surprise vu se dégrader au deuxième trimestre son ratio combiné en réassurance dommage, à 102%. Cet indicateur, crucial pour le secteur, se situe sous la barre des 100% lorsque l’activité est rentable.

Outre les affres de la crise du Covid-19, le réassureur a été confronté à diverses catastrophes naturelles au premier semestre, principalement en raison des tornades aux États-Unis, des tempêtes en Italie, des tempêtes de grêle en Australie (Nouvelle-Galles du Sud) et du cyclone Amphan en Inde.

Opportunités en réassurance vie

Corrigé de l’effet des catastrophes naturelles et des effets de la pandémie, le ratio combiné net normalisé s’est établit à 96%, «conformément aux hypothèses du plan stratégique».

Dans la réassurance dommages, l’ensemble des dynamiques de marché «continuent d’évoluer en faveur des réassureurs, la pandémie de Covid-19 jouant un rôle de catalyseur dans ce +durcissement+, comme le montre l’augmentation tarifaire de 8,2 % observée en juin-juillet», pointe le groupe.

En réassurance vie, «à chaque fois que se produit un grand risque, on voit monter une nouvelle demande supplémentaire de couverture. Je pense que ce sera une demande de couverture de la part des entreprises, qui ont découvert qu’en cas de pandémie elles ont des difficultés à opérer. Ça va donner lieu à de nouveaux produits et demande de couverture supplémentaire», a par ailleurs souligné Denis Kessler, le PDG du groupe, lors d’une conférence de presse.

Quant à sa solidité financière, le ratio de solvabilité du réassureur s’élevait à 205% fin juin, «dans la zone de solvabilité optimale de 185% - 220%» définie dans son plan stratégique, souligne-t-il, précisant que la baisse de ce ratio par rapport au 31 décembre 2019 est principalement imputable aux mouvements de marché au cours du premier semestre et, dans une moindre mesure, aux effets attendus de la pandémie de Covid-19.

Sur le marché parisien, le titre Scor perdait 1,27% à 24,8 euros à 11h00 (09h00 GMT).

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