La rentabilité 2020 de Zurich Insurance écornée par le coronavirus

AWP

2 minutes de lecture

Le groupe zurichois a vu ses primes brutes quasiment stagner à 48,22 milliards de dollars. Les objectifs 2022 sont toutefois confirmés.

L’assureur Zurich Insurance a fait les frais l’année dernière des coûts provoqués par la pandémie de coronavirus, mais aussi des catastrophes naturelles, qui ont pesé sur sa rentabilité. Malgré une situation mondiale difficile, le groupe s’est déclaré optimiste pour la nouvelle année et a confirmé jeudi ses objectifs à l’horizon 2022.

Impacté par les débours liés aux assurances voyages et aux interruptions d’activité des entreprises, mais aussi à l’assurance vie, le groupe des bords du lac de Zurich a inscrit une charge de 852 millions de dollars sur l’ensemble de ses activités. Dans l’assurance dommages et accidents, ces coûts ont atteint 450 millions, un montant escompté par la direction.

Les coûts assurés des catastrophes, naturelles et d’origine humaine, ont également pesé sur la rentabilité. Ces derniers ont atteint l’année dernière entre 1,4 et 1,5 milliard de dollars, en hausse de 588 millions comparés à 2019, a précisé le directeur financier George Quinn lors d’une conférence de presse téléphonique.

En 2021, ces montants ne devraient plus être aussi élevés, a estimé M. Quinn. Les interruptions d’activité de sociétés ne devraient plus peser autant, tandis que la couverture voyage risque encore d’être sollicitée ainsi que l’assurance vie, avec le surcroît de mortalité dû au virus.

Malgré un environnement difficile, le groupe zurichois a vu ses primes brutes quasiment stagner à 48,22 milliards de dollars (42,9 milliards de francs). L’activité s’est rétablie en seconde partie d’année, après avoir subi au premier semestre les aléas de la crise pandémique. Cette tendance positive devrait se poursuivre en 2021, a estimé George Quinn.

Zurich Insurance a été en mesure de fortement relever ses primes dans les activités non-vie avec la clientèle d’entreprises. En Amérique du Nord, la hausse des prix a ainsi atteint 17% pour les affaires renouvelées l’année dernière. Et cette tendance devrait perdurer, selon le responsable des finances.

Côté rentabilité, le résultat opérationnel (BOP) s’est contracté de 20% à 4,2 milliards. Le bénéfice net a quant à lui atteint 3,8 milliards, en repli de 8% comparé à 2019.

Le groupe zurichois versera un dividende de 20,00 francs au titre de l’exercice écoulé, un niveau stable par rapport à l’année dernière. L’assureur veut maintenir ses promesses en matière de dividende, l’objectif étant de maintenir au moins les reversements au niveau de l’année précédente ou de les relever.

Ces résultats sont mitigés comparés aux prévisions des analystes interrogés par AWP. Alors que les résultats opérationnel et net sont ressortis supérieurs aux attentes du marchés, le dividende est très légèrement inférieur aux 20,36 francs anticipés en moyenne.

Objectifs confirmés

Dans l’assurance dommage et accident, les primes brutes ont augmenté de 4% à 35,52 milliards de dollars, mais la rentabilité (BOP) a chuté de 27% à 2,08 milliards. L’activité a subi l’impact des coûts liés à la pandémie et aux catastrophes naturelles. Son ratio combiné, qui mesure le rapport entre les primes encaissées et les frais déboursés, s’est dégradé de 2 points à 98,4%, se rapprochant dangereusement du seuil de rentabilité (établi à 100%).

L’assurance vie a quant à elle enregistré une contraction des primes brutes de 18% à 27,62 milliards de dollars, tandis que le BOP s’est contracté de 4% à 1,42 milliard.

Quant aux activités aux Etats-Unis avec le partenaire Farmers Exchanges, les primes brutes se sont contractées de 3% à 20,11 milliards de dollars et le BOP a reculé de 12% à 1,5 milliard.

Concernant les perspectives, le groupe vise d’ici 2022 un rendement des capitaux au niveau du résultat opérationnel après impôts supérieur à 14%, contre 11% en 2020. Le ratio du test de solvabilité suisse (SST) doit dépasser 160%, après avoir atteint 182% l’année dernière.

A la clôture, le titre a cédé 1,1% à 375,30 francs dans un marché de référence SMI en hausse de 0,25%.

A lire aussi...