Le groupe zurichois rachète pour près de 4 milliards de dollars des activité dommages et accident de son homologue américain Metlife.
L’assureur Zurich Insurance a réalisé une acquisition d’envergure aux Etats-Unis en rachetant pour près de 4 milliards de dollars des activité dommages et accident de son homologue américain Metlife, essentiellement dans l’assurance automobile et habitation. L’opération permet au groupe zurichois de s’étendre largement outre-Atlantique et de récolter rapidement les fruits de son investissement.
Concrètement, le groupe dirigé par Mario Greco a repris, via sa filiale américaine Farmers Group, et son partenaire Farmers Exchanges les activité dommages et accident de Metlife pour 3,94 milliards de dollars (3,5 milliards de francs), selon un communiqué publié vendredi.
Farmers Group va débourser 2,43 milliards de dollars et Farmers Exchanges, société indépendante pour laquelle Zurich Insurance fournit des services, contribuer à hauteur de 1,51 milliard. Le groupe suisse veut financer l’acquisition par ses propres moyens et des lignes de crédit hybrides.
Ce rachat doit permettre au groupe zurichois d’atteindre ses objectifs de croissance à l’horizon 2022, a-t-il précisé. A l’issue de l’opération, qui permet d’accéder à 2,4 millions de polices d’assurance, 3,6 milliards dollars de primes nettes en 2019 et 3500 salariés, Farmers Exchanges deviendra le sixième assureur privé outre-Atlantique.
Dans l’immédiat, cette prise de contrôle devrait coûter environ 145 millions de francs à Zurich Insurance, essentiellement comptabilisés l’année prochaine et la suivante, a précisé le directeur financier George Quinn lors d’une conférence de presse téléphonique. Selon ce dernier, des synergies sont également prévues mais leur montant n’a pas été détaillé. Une importante réduction d’effectifs n’est par contre pas prévue.
Les acquéreurs ont par ailleurs convenu d’un accord sur dix ans prévoyant la distribution de produits d’assurance aux clients privés via la plateforme de Metlife. Cette dernière permet d’atteindre 3800 entreprises et 37 millions de salariés.
«Ce rachat améliore significativement le potentiel de croissance des Farmers Exchanges et va renforcer la part des bénéfices» revenant à Zurich Insurance, a précisé le directeur général de l’assureur helvétique Mario Greco, cité dans le communiqué. Selon le patron, l’opération contribuera à atteindre les résultats du groupe en 2022, grâce à l’augmentation des niveaux de primes de la clientèle d’entreprises.
Pour le directeur général de Farmers Group, Jeff Dailey, cette transaction, devant être clôturée au deuxième trimestre 2021, «représente une opportunité unique d’accélérer la croissance et d’atteindre une présence notable dans les 50 Etats» américains.
Au niveau de Zurich Insurance, le rachat va contribuer aux bénéfices dès la première année pleine suivant l’opération et générer à partir de 2023 un rendement de 10% sur les capitaux. Les fonds propres du groupe helvétique devraient rester solides, après avoir atteint fin septembre un taux de 190% au niveau du test suisse de solvabilité.
Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Zurich Insurance et Farmers pourront nettement accélérer leur croissance dans l’activité avec les particuliers aux Etats-Unis. Les deux assureurs «vont gagner d’un coup une solide position de marché dans l’ensemble des 50 Etats américains» ont estimé les analystes de l’établissement cantonal dans un commentaire.
L’opération devrait permettre à Farmers de générer 230 millions de dollars supplémentaires de recettes de commissions par an, selon la ZKB, qui avertit cependant qu’elle se soldera également par un écart d’acquisition de 2 milliards de dollars inscrit dans le bilan de Zurich Insurance.
Alors que l’acquisition renforce la présence de Zurich Insurance aux Etats-Unis, elle ne contribue pas à compenser la sous-représentation du groupe helvétique en Asie, a pour sa part souligné Vontobel.
A la Bourse suisse, les investisseurs empochaient quant à eux leurs bénéfices. A 14h16, l’action Zurich Insurance baissait de 2,4% à 356,80 francs, faisant nettement pire que l’indice vedette SMI (-0,20%).