La BCN réalise un résultat semestriel en repli, conformément à ses projections

Communiqué, Banque Cantonale Neuchâteloise

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Le résultat opérationnel recule de 8,1 millions de francs, essentiellement en raison d’une baisse des produits des opérations d’intérêt et d’une augmentation des autres charges d’exploitation.

La BCN réalise un bénéfice semestriel de 20 millions de francs, en baisse de 13,9% par rapport au premier semestre 2021. Ce résultat est conforme aux prévisions établies en début d’exercice. Le résultat opérationnel recule de 8,1 millions de francs, essentiellement en raison d’une baisse des produits des opérations d’intérêt et d’une augmentation des autres charges d’exploitation. Le résultat des opérations de commissions et des prestations de service ont quant à eux augmenté et les charges de personnel sont stables.

La banque alloue 10,5 millions de francs dans ses réserves pour risques bancaires généraux à l’issue de ce premier semestre. Elle attend une seconde partie d’année dans la même ligne que la première, avec toutefois des variations entre ses différentes sources de revenus.

Contexte économique incertain

Malgré les difficultés de recrutement, d’approvisionnement et l’augmentation du coût de l’énergie, la situation économique a évolué favorablement dans le canton de Neuchâtel durant les six premiers mois de l’année. Les entreprises font état d’un niveau d’activité satisfaisant et les chiffres de l’emploi se sont sensiblement améliorés, signe clair d’une augmentation marquée de l’utilisation des capacités de production. Le brusque retour de l’inflation fait toutefois peser une menace sur la rentabilité des entreprises, alors que pour les ménages, le renchérissement est déjà ressenti de façon très concrète, sur certains produits de bases et sur l’essence tout particulièrement. Pour l’heure, les risques de récession paraissent faibles et la solvabilité des entreprises et des particuliers est considérée comme bonne. Cela se traduit par des corrections de valeur pour risques de défaillance individuels qui restent tout à fait contenues.

Apparues au niveau mondial, les craintes liées au renchérissement, couplées au développement d’un conflit armé en Ukraine, ont généré une très grande instabilité sur les marchés financiers. Les principaux d’entre eux ont  connu des corrections significatives, renforcées par l’augmentation du niveau des taux d’intérêts dans la plupart des monnaies, y compris en Suisse.

En ce qui concerne le marché immobilier, on observe une accalmie dans la tendance haussière qui est à l’œuvre depuis plusieurs années. L’évolution des taux d’intérêt aura un impact sur les actifs immobiliers. La hausse observée depuis le début de l’année a contribué à stabiliser le marché, mais si elle devait s’accentuer, alors des corrections pourraient intervenir au cours des prochains mois.

Bilan

Comparé au 31.12.2021, le total du bilan recule de 0,9% pour s’établir à 11,5 milliards de francs. A l’actif, les postes qui enregistrent la plus forte progression sont les créances hypothécaires, avec 43,5 millions de francs, ainsi que la valeur de remplacement des instruments financiers dérivés permettant la couverture du risque de taux d’intérêt, avec 35,3 millions de francs. La décision d’augmenter les taux, prise par la BNS en juin, était accompagnée d’une réduction du seuil d’exonération qu’elle offre aux banques. Cela explique le recul des liquidités de 70,2 millions de francs. Les créances sur la clientèle diminuent de 60,7 millions de francs, dont 21,3 millions de remboursement des crédits Covid, qui ont commencé à être amortis à partir du 31 mars 2022.

Au passif, les engagements résultant des dépôts de la clientèle reculent de 268,5 millions de francs, les comptes à terme de certains clients institutionnels n’ayant pas été renouvelés, compte tenu de la nouvelle situation des taux. Ils ont été remplacés par des engagements envers les banques, qui augmentent de 164,5 millions de francs, et par les emprunts et prêts des centrales d’émission des lettres de gage, qui croissent de 42 millions. Les autres formes de dépôt de la clientèle sont stables.

En ce qui concerne les corrections de valeur pour risques de défaillance des créances non compromises dans le domaine des crédits, la banque applique le principe des provisions pour risques inhérents. Elle publie pour la première fois au 30 juin 2022 ses résultats sur la base d’une approche plus complète qui sera détaillée dans son prochain rapport de gestion. Avec cette nouvelle approche, 22,4 millions de francs de réserves pour risques bancaires généraux changent d’affectation et sont portés en déduction des avances faites à la clientèle. Ce transfert n’a pas d’impact sur le compte de résultat, conformément aux dispositions transitoires adoptées par l’autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA).

Compte de résultat

Le résultat brut des opérations d’intérêt a été particulièrement sous pression au cours du premier semestre, et ce malgré la hausse des taux observée depuis le début de l’année. En effet, les financements basés sur les nouvelles conditions n’entreront en vigueur que progressivement au cours des prochains mois. A relever que la croissance des volumes hypothécaires n’a cette fois-ci offert qu’une compensation partielle dans ce domaine. Les variations de correction de valeur pour risque de défaillance présentent une différence de 2,2 millions de francs, ce qui porte la baisse du résultat des opérations d’intérêts à 12,1%.

Le résultat des opérations de commissions et des prestations de service augmente quant à lui de 7,8% à 14,9 millions de francs. Toutes les composantes des produits des commissions ont contribué à cette hausse.

Au niveau du résultat des opérations de négoce, des résultats sur devises favorables ne compensent pas totalement la correction enregistrée dans le portefeuille de négoce, correction directement liée à l’évolution des principaux marchés financiers. Avec un résultat de 4 millions de francs, la baisse s’établit à 0,3 million.

Enfin, les autres résultats ordinaires sont également touchés par la faiblesse des marchés financiers au cours du premier semestre, avec une diminution de 0,6 million de francs. A noter que le produit des participations est en hausse de 0,3 million.

Au chapitre des charges, celles liées au personnel sont stables d’une année sur l’autre. Les autres charges d’exploitation sont en hausse. Elle est en partie liée au retour à la situation qui prévalait avant le Covid dans le domaine des évènements et du sponsoring des manifestations. Le remplacement de l’ensemble des cartes de paiements des clients avec des cartes de nouvelles génération et les investissements dans le domaine de l’informatique en constituent l’autre partie. Les amortissements sur immobilisations corporelles sont stables.

Le résultat opérationnel se monte ainsi à 30,2 millions de francs, contre 38,3 millions pour le premier semestre 2021. Ce résultat est conforme aux prévisions. Le recul des opérations d’intérêts, plus marqué qu’attendu, a été compensé par des revenus supplémentaires, avant tout dans le résultat des opérations de commissions et des prestations de service. Il permet, après attribution de 10,5 millions de francs aux réserves pour risques bancaires généraux, d’arrêter le bénéfice semestriel à 20 millions de francs, soit un recul de 13,9%.

Pour rappel, ces résultats ne sont pas touchés par le cas de fraude dont la banque a été victime et dont elle a fait état le 8 juin 2022.

Perspectives

La banque s’attend à un second semestre stable en termes de résultat, avec des opérations de commissions et prestations de service qui pourraient, en fonction des conditions de marché, marquer le pas, mais avec une compensation par des produits des opérations d’intérêt en légère hausse par rapport au premier semestre. Pour l’ensemble de l’année, le résultat attendu est dans la ligne des résultats enregistrés antérieurement à 2021.

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