Atteindre la neutralité climatique en Suisse et dans le monde d’ici 2050 nécessite d’agir, et ce bien au-delà du seul secteur financier.
Le 12 avril 2022, l’Association suisse des banquiers (ASB) a été l’une des premières associations au monde à obtenir le statut de supporter au sein de la Net-Zero Banking Alliance. En parallèle, elle recommande à ses membres d’adhérer aux alliances internationales «zéro émission nette» ainsi qu’aux initiatives concernant le développement durable dans le secteur bancaire. Elle souligne ainsi l’importance des alliances «zéro émission nette» pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux et met en lumière le rôle du secteur financier dans la transition vers une économie et une société durables et respectueuses du climat.
L’ASB, consciente du rôle et de la responsabilité qui incombent aux banques et à la place financière pour atteindre les objectifs climatiques nationaux et internationaux, va de l’avant avec ses membres. En avril 2022, elle a rejoint la Net-Zero Banking Alliance avec le statut de supporter. En parallèle, elle recommande à ses membres d’adhérer aux alliances «zéro émission nette» ainsi qu’à d’autres initiatives internationales concernant le développement durable. Les alliances «zéro émission nette» prescrivent de se fixer des objectifs pour atteindre la neutralité climatique, tout en favorisant la coordination internationale et la publication dans le domaine de la protection du climat. «En rejoignant la Net-Zero Banking Alliance et en recommandant à nos membres d’adhérer à leur tour à de telles alliances, nous apportons une contribution importante à la réalisation des objectifs mondiaux en matière climatique et de développement durable», affirme August Benz, Responsable Private Banking & Asset Management et vice-CEO de l’ASB.
La Suisse a signé l’Accord de Paris sur le climat en 2017 puis, en 2019, elle s’est fixé pour objectif d’arriver à zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050. A cet effet, le secteur financier a un rôle important à jouer, notamment en ce qui concerne le financement de la transition de l’économie suisse vers la neutralité carbone. C’est ce que montre une étude réalisée l’année dernière par l’ASB en collaboration avec le Boston Consulting Group. Atteindre l’objectif «zéro émission nette» nécessitera des investissements à hauteur de CHF 387,2 milliards d’ici 2050. Environ 91 % de ce montant pourra être financé par l’octroi de crédits ainsi que sur le marché des capitaux. Les établissements financiers, en tant qu’intermédiaires de flux financiers, peuvent donc contribuer de manière non négligeable à ce que les objectifs fixés soient atteints.
Au cours des dernières années, de nombreux établissements financiers ont pris à titre individuel des mesures ambitieuses afin de contribuer au développement durable. Une autre approche possible pour participer à la réalisation des objectifs mondiaux en matière climatique et de développement durable consiste à adhérer à des alliances internationales «zéro émission nette», comme la Net-Zero Banking Alliance et l’initiative Net Zero Asset Managers. Ces dernières sont regroupées avec plusieurs autres au sein d’une organisation faîtière, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), créée dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui s’est tenue à Glasgow (COP26). En adhérant à une alliance «zéro émission nette», les membres s’engagent à se fixer des objectifs concrets en matière de neutralité climatique ainsi qu’à élaborer un plan pour les atteindre. Les objectifs formulés doivent en outre être publiés ainsi que et les progrès réalisés rapportés doivent en outre être publiés chaque année. Les différentes alliances et initiatives peuvent être plus ou moins pertinentes selon le modèle d’affaires de l’établissement concerné. Ainsi, la Net-Zero Banking Alliance est particulièrement adaptée dans le domaine du placement et du crédit, tandis que l’initiative Net Zero Asset Managers s’adresse aux gérants de fortune.
Atteindre la neutralité climatique en Suisse et dans le monde d’ici 2050 nécessite d’agir, et ce bien au-delà du seul secteur financier. D’ores et déjà, en diffusant des informations, les banques effectuent un travail de sensibilisation aux problématiques du développement durable et de la protection du climat auprès de différents acteurs. En s’engageant au sein d’alliances «zéro émission nette», elles se fixent en outre un cadre. Mais elles ne disposent pas librement des avoirs qui leur sont confiés. Le système financier reflète avant tout ce qui se passe dans l’économie réelle à un moment donné. Les décisions sont prises en général par les investisseuses et les investisseurs. Afin d’accroître à long terme la durabilité des flux financiers et par là même, indirectement, de l’économie, il faut donc que toutes les parties prenantes se mobilisent.