«Le Brexit change la donne. Nous prévoyons de réaliser une acquisition pour y avoir immédiatement la taille nécessaire», indique le nouveau directeur général François Pauly dans un entretien à L’Agefi.
Edmond de Rothschild veut renforcer son empreinte géographique, plus particulièrement en Angleterre où la présence du groupe bancaire genevois est actuellement «limitée». «Le Brexit change la donne. Nous prévoyons de réaliser une acquisition pour y avoir immédiatement la taille nécessaire», indique le nouveau directeur général François Pauly dans un entretien vendredi à L’Agefi.
Selon le banquier luxembourgeois, Londres est une capitale mondiale pour la finance et va le rester. La place continue d’attirer un «certain nombre» de grandes fortunes en provenance d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient ou d’Asie. «Ce sont certainement des opportunités, raison pour laquelle il faut y être», affirme M. Pauly, en fonction depuis le 1er juin.
Le Brexit a un peu affaibli Londres, entraînant le transfert de desks de négoce sur le continent. Les Spac, ces sociétés cotées dont les fusions/acquisitions constituent le seul objectif, ont connu une vague de développement à Amsterdam plutôt que dans la capitale anglaise. François Pauly affirme cependant que le «bain de sang» attendu ne s’est pas produit.
Côté suisse, Edmond de Rothschild souhaite redoubler d’efforts à Zurich, là où l’établissement ne dispose pas la taille souhaitée. «Dans notre projection, l’aéroport de Zurich est très bien relié à l’Asie et au Moyen-Orient où nous souhaitons nous développer», explique le patron de la banque de gestion.
Questionné sur la rentabilité du groupe, inférieure à d’autres établissements genevois, M. Pauly souligne la «base de coûts largement au-dessus» de celle de certains compétiteurs directs. Cela s’explique par une capitalisation très étoffée, Edmond de Rothschild présentant 640 millions de francs de fonds propres excédentaires qui pèsent sur la performance dans un contexte de taux négatifs. «Notre infrastructure nous permettra de gérer des actifs plus importants à l’avenir.»
Ces fonds propres confèrent également une marge de manoeuvre à la banque genevoise afin d’acquérir une maison qui «complète notre positionnement géographique», rappelle le responsable.
A fin 2020, Edmond de Rothschild présentait une masse sous gestion de 167,8 milliards de francs pour un effectif de 2522 équivalents plein temps. La banque, présidée par Ariane de Rothschild, est présente dans 16 pays.