Credit Suisse a essuyé une très sérieuse perte au deuxième trimestre

AWP

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Reflet d'un environnement de marché exigeant, la division de banque d'affaires a affiché une perte avant impôts de 1,11 milliard de francs. L’action clôture toutefois en hausse.

Attendu, le débours essuyé par Credit Suisse au deuxième trimestre s’est révélé bien pire que prévu. Plombé notamment par son activité de banque d’affaires et un environnement de marché difficile, le numéro deux bancaire helvétique a subi une perte nette de 1,59 milliard de francs, contre un bénéfice de 253 millions un an auparavant. La suite de l’exercice s’annonce tout aussi exigeante.

Reflet d’un environnement de marché exigeant au deuxième trimestre, la division de banque d’affaires, Investment Bank, a affiché une perte avant impôts de 1,11 milliard de francs, a indiqué mercredi Credit Suisse. Le résultat du deuxième trimestre a également été affecté par des provisions plus élevées pour litiges juridiques et autres positions.

Mais le rouge est aussi de mise, certes de peu, dans la gestion de fortune, coeur de métier de l’établissement. Sa division principale a essuyé une perte avant impôts de 96 millions de francs. Pour cette activité, les engagements moindres de la clientèle et des volumes réduits en raison de l’évolution des marchés ont pesé sur la performance.

Les affaires helvétiques ont quant à elles échappé à la curée, la banque tirant notamment profit de produits d’intérêts plus élevé, mais aussi de l’embellie affichée par l’émetteur de cartes de crédit Swisscard. Le bénéfice avant impôts s’est élevé à 402 millions de francs. En revanche, la division Asset Management a également souffert de la réticence des clients à investir. Son bénéfice avant impôts s’est effondré de 75% à 30 petits millions.

Nettement moins bien qu’attendu

A l’échelle du groupe, les revenus se sont eux contractés de 29% à 3,64 milliards de francs. Au regard des trois premiers mois de l’année, ils se sont tassés de 17%. Le montant comprend une perte de 168 millions liée à la valorisation de la part de 8,6% détenue par Credit Suisse dans Allfunds Group, laquelle avait déjà pesé à hauteur de 353 millions au 1e trimestre

En parallèle, les charges ont augmenté de 10% à 4,75 milliards de francs sur une base annuelle, tout en présentant un recul séquentiel de 4%. Les nouvelles provisions destinées à couvrir les litiges juridiques se sont montées à 434 millions, après avoir atteint 703 millions trois mois auparavant. La perte avant impôts s’est ainsi inscrite à 1,17 milliard, contre un gain de 813 millions au 2e trimestre 2021.

Les conditions de marché défavorables se sont également traduites par un repli des avoirs sous gestion à 1454 milliards de francs, contre 1632 milliards douze mois auparavant. Entre avril et fin juin, les reflux nets de fonds se sont établis à 7,7 milliards, effaçant quasiment l’afflux de 7,9 milliards affiché trois mois plus tôt. Au 2e trimestre 2021, la banque avait subi des sorties de capitaux à hauteur de 4,7 milliards.

La contre-performance a pulvérisé les attentes des analystes. Sondés par AWP, ces derniers avaient en moyenne anticipé une perte nette de 254 millions de francs. Les revenus étaient quant à eux attendus à 4,12 milliards.

En juin, la banque aux deux voiles avait prévenu que le 2e trimestre se terminerait également dans le rouge, des conditions de marché particulièrement difficiles affectant les activités de banque d’affaires. Credit Suisse boucle ainsi un 3e partiel d’affilée sur une perte, après avoir achevé le premier sur un débours de 273 millions de francs.

Toujours dans l’ornière

La perte nette semestrielle s’est ainsi creusée à 1,87 milliard de francs, contre un maigre bénéfice de 1 million à fin juin 2021. Les revenus se sont réduits de plus d’un tiers (-36%) à 12,68 milliards.

Multipliant les déboires depuis la rocambolesque affaires des filatures liées au départ d’Iqbal Kahn, la banque a essuyé un perte nette de 1,6 milliard de francs l’an dernier, dans le sillage des scandales Archegos et Greensill, mais également de multiples correctifs de valeur.

Pour la suite de l’exercice, Credit Suisse anticipe des conditions de marché toujours exigeantes. Dans cette optique, l’établissement prévoit une nouvelle perte avant impôts pour sa banque d’affaires.

A la bourse, l’action Credit Suisse a terminé en hausse de 1% à 5,21 francs, après un plus bas du jour à 5,08 francs, dans un SMI en baisse de 0,4%.

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