BNP Paribas dépasse les attentes des analystes et grimpe en bourse

AWP

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A 2,8 milliards d’euros, le bénéfice net entre avril et juin ressort en repli de 9,2% sur un an, mais souffre de la comparaison avec un deuxième trimestre record en 2022.

Moins bon qu’il y a un an mais meilleur qu’attendu: le géant bancaire français BNP Paribas a rendu jeudi au deuxième trimestre une copie qui a convaincu analystes et investisseurs, en dépit de l’impact de la politique monétaire et du ralentissement de son métier actions.

La banque «réalise au second trimestre une très bonne performance qui reflète la solidité de notre modèle diversifié», s’est félicité le directeur général Jean-Laurent Bonnafé, cité dans un communiqué.

A 2,8 milliards d’euros, le bénéfice net entre avril et juin ressort en repli de 9,2% sur un an, mais souffre de la comparaison avec un deuxième trimestre record en 2022.

Il dépasse les attentes des analystes interrogés par le fournisseur de données Factset et l’agence financière Bloomberg qui tablaient sur environ 2,5 milliards d’euros de résultat net.

Depuis janvier, le bénéfice de BNP Paribas s’élève déjà à 7,2 milliards d’euros (+46,9%), en comptant les 4,4 milliards d’euros records enregistrés entre janvier et mars grâce notamment à la cession de la filiale américaine Bank of the West.

Selon les analystes de RBC, l’«amélioration du contrôle des coûts est rare et rassurante». Quant à ceux de Jefferies, ils n’ont vu «rien d’inquiétant» dans les chiffres dévoilés jeudi.

La Bourse applaudissait: l’action BNP Paribas gagnait 3,32% à 60,05 euros vers 14H05, dans un marché en hausse de 1,70%.

Malgré un PNB stable sur les six premiers mois de l’année, la banque a fait une bonne partie du chemin pour égaler voire dépasser une année 2022 record, avec 10,2 milliards d’euros de bénéfices.

Fin des prêts géants

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, s’affiche en baisse de 1,5% au deuxième trimestre, à 11,4 milliards d’euros.

La hausse des taux d’intérêts mais surtout la fin des prêts géants bon marché accordés par la Banque centrale européenne (BCE), ont pesé dans les comptes de la première banque française.

«L’impact extraordinaire de l’ajustement des couvertures» liées à ce type de prêts, dits TLTRO, ampute le résultat avant impôts de 430 millions d’euros entre avril et juin, met en avant BNP Paribas.

La banque de financement et d’investissement a vu de son côté son chiffre d’affaires reculer de 2,3% à 4 milliards d’euros sur le trimestre, du fait d’un «environnement plus normalisé sur les marchés de taux et de change» et d’une «activité plus réduite sur les marchés d’actions».

Le revenu des métiers d’investissement, d’assurance et d’épargne a stagné (+0,3%) à 1,4 milliard d’euros, pénalisé par un «net ralentissement des activités transactionnelles et de promotion» immobilière.

Ce sont finalement les banques commerciales (France, Belgique, Italie...) rassemblées avec les métiers spécialisés tels que le leasing automobile avec Arval ou le paiement avec Nickel et Floa, qui font meilleure figure avec une hausse de 3,3% de leur activité, à 6,8 milliards d’euros.

Le coût du risque, c’est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est à «un niveau toujours bas», assure BNP Paribas, à 689 millions d’euros, intégrant un «dossier spécifique» non divulgué.

«Litiges»

La banque, qui termine la première moitié de son programme de rachat d’actions de 5 milliards d’euros, précise qu’elle a reçu l’autorisation pour la deuxième moitié qui devrait commencer début août.

BNP Paribas a par ailleurs provisionné au deuxième trimestre une ligne de 125 millions d’euros pour «litiges», sans préciser quelles affaires cela concernait.

Celles-ci ne manquent pas depuis le début d’année.

La banque a été par exemple perquisitionnée fin mars dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier (PNF) sur le dossier «cumcum», une combine fiscale sur les dividendes qui pourrait avoir coûté plus d’un milliard d’euros au fisc.

Sa filiale Personal Finance et sa branche gestion d’actifs font également l’objet d’enquêtes.

Dans ses états financiers consolidés publiés en marge des résultats, BNP Paribas fait par ailleurs mention d’une enquête de l’autorité américaine de régulation des produits financiers, la CFTC, et du régulateur américain des marchés, la SEC. Celle-ci porte «sur le respect des exigences de conservation de documents dans le cadre de l’utilisation de plateformes de messagerie électronique non approuvées pour les communications professionnelles».

De nombreux établissements de Wall Street, tels Citigroup, Goldman Sachs, Deutsche Bank ou UBS, ont accepté de payer des pénalités à ce titre.

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