Barclays arrête de financer de nouveaux projets pétroliers et gaziers

AWP

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Le groupe bancaire indique «se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique».

La banque britannique Barclays a annoncé vendredi cesser de «financer directement les nouveaux projets pétroliers et gaziers des clients du secteur de l’énergie», un engagement aussitôt dénoncé comme insuffisant par plusieurs ONG, car il ne coupe pas les financements aux clients existants.

Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une «déclaration révisée sur le changement climatique pour faire progresser sa stratégie» en la matière, a précisé la banque dans un communiqué, disant vouloir «se concentrer sur les clients activement engagés dans la transition énergétique».

Concrètement, la banque, importante source de financement pour les énergies fossiles, ne fournira «aucun financement de projet, ni aucun autre financement direct aux clients du secteur de l’énergie, pour les projets d’expansion de production pétrolière et gazière ou les infrastructures connexes».

Plus largement, Barclays annonce des «restrictions» pour ses clients engagés dans une expansion dans les hydrocarbures et dit aussi «attendre des clients du secteur de l’énergie qu’ils élaborent des plans de transition ou des stratégies de décarbonation d’ici janvier 2025».

La banque fixe encore des exigences pour ses clients du secteur, comme celui d’avoir des objectifs de réduction des émissions de méthane pour 2030 et «des objectifs de neutralité carbone de court terme d’ici 2026» pour les émissions directes et opérationnelles (scope 1 et 2 des bilans carbone).

«La nouvelle politique de Barclays contient des éléments pertinents, notamment concernant la réduction des fuites de méthane ou l’adoption de ‘plans de transition’ à 2025», a réagi Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, dans une déclaration reçue par l’AFP.

Mais alors que les restrictions s’appliquent aux nouveaux projets, «la banque britannique passe une fois de plus à côté de l’urgence première: stopper l’expansion pétrolière et gazière» et «continuera de financer les entreprises diversifiées du secteur dès lors qu’elles sont déjà clientes», poursuit-elle.

L’annonce de Barclays, premier financier européen des énergies fossiles selon l’ONG, s’inscrit dans la ligne d’annonces similaires d’autres banques européennes comme ING, Société Générale, HSBC, Crédit Agricole et BNP Paribas.

«Barclays ne parvient pas à se placer en véritable chef de file avec cette nouvelle politique énergétique» car celle-ci «laisse la porte grande ouverte pour continuer à financer des milliards à Shell, Exxon et TotalEnergies», abonde dans un communiqué Joanna Warrington, de l’ONG Fossil Free London.

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