L’association pour un actionnariat responsable Actares demande une adaptation des statuts de Credit Suisse fin d’y ancrer la stratégie climatique et l’obligation de faire un rapport. L’institut déplore le peu d’actions concrètes de la deuxième banque helvétique, secouée régulièrement par des scandales, afin de promouvoir une économie plus verte.

«Selon un nouvel article, Credit Suisse doit indiquer dans son rapport annuel comment il entend réduire le financement des énergies fossiles en accord avec l’objectif du 1,5°C», écrit lundi Actares dans un communiqué.

L’association exige que les efforts en matière de protection du climat doivent être mis en oeuvre avec «la plus grande vigueur» et être «impérativement» validés par une source externe.

Credit Suisse figure parmi les grands bailleurs de fonds pour les combustibles fossiles, indique Actares. La banque aux deux voiles a financé le secteur à hauteur de plus de 90 milliards de francs depuis la signature en 2015 de l’accord de Paris sur le climat, et occupe ainsi la 19e place mondiale dans le classement des banques.

«Il est révélateur que Credit Suisse n’ait annoncé que sous pression, en particulier celle des actionnaires, de nouvelles promesses climatiques», affirme Actares. Ainsi la banque s’est engagée à réduire les émissions provenant des opérations de crédit dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon de 49% d’ici 2030 (par rapport à 2020) et de 97% d’ici 20250.

Actares s’interroge aussi sur le bien-fondé de la nomination de la professeure d’économie chinoise Keyu Jin au conseil d’administration de Credit Suisse. «L’élection de cette candidate proche du régime chinois, qui légitime l’internement attentoire aux droits humains du peuple des Ouïghours, irait même à l’encontre des valeurs portées par l’entreprise», selon le communiqué.