UBS promet l’entrée dans un «nouveau monde»

Emmanuel Garessus

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Le scénario de base de la grande banque anticipe un indice S&P 500 à 4700 points et un rendement des bons du Trésor à 3,5%. Un scénario alternatif est très haussier. Avec Mark Haefele.

L’année prochaine marquera l’entrée dans «un nouveau monde», déclare Mark Haefele, Chief Investment Officer d’UBS GWM, lors d’une vidéoconférence, jeudi matin, à la présentation d’une étude sur les perspectives économiques et financières. Le CIO explique que cet environnement «sera caractérisé par l’incertitude économique géopolitique, l’instabilité géopolitique et un profond bouleversement technologique». Ce nouveau monde pourrait influer sensiblement l’évolution macroéconomique. Son impact dépendra, selon l’établissement, de «l’évolution des «cinq D»: démondialisation, démographie, digitalisation, décarbonation et dette».

L’investisseur devra adapter sa stratégie. Il devra en particulier limiter les positions en liquidités, privilégier la qualité tant dans les obligations que les actions, exploiter des fluctuations très modérées des devises – le dollar devrait rester assez stable – et des matières premières, couvrir les risques avec l’aide des placements alternatifs, du pétrole et de l’or ainsi qu’en diversifiant son portefeuille.

Pour 2024, la grande banque privilégie le scénario de l’atterrissage en douceur (probabilité de 60%). Il se traduit par un objectif de 4700 points pour l’indice S&P 500 (4515 actuellement) et un rendement des bons du Trésor de 3,5% (4,5% actuellement). Ce scénario est caractérisé par un ralentissement de l’économie américaine (hausse du PIB de 1,1%), donc l’absence d’une récession prononcée, une économie européenne atone, une croissance très modérée de la Chine, et une baisse significative des taux d’intérêt. Les banques centrales tenteront avant tout à stabiliser les taux d’intérêt réels.

Le deuxième scénario le plus probable (20%) est celui du «décollage». Il prévoit un indice S&P à 5100 points.
Un scénario alternatif très haussier

Le deuxième scénario le plus probable (20%) est celui du «décollage» économique. Il prévoit un indice S&P à 5100 points. Les obligations seraient sous pression puisque le rendement des bons du Trésor à 10 ans grimperait à 5%.

La grande banque présente aussi un scénario baissier, celui de «l’atterrissage brutal», avec une probabilité de 15%, lequel conduit à un indice S&P 500 à 3500 points et à une chute des rendements obligataires (2,75% pour le 10 ans). Un quatrième scénario, avec une probabilité de 5%, mène à une baisse des actions et des obligations (S&P 500 à 3800 points et un rendement du 10 ans de 6%).Il traduirait un dérapage du budget, une hausse de l’inflation et des matières premières.

La grande banque imagine enfin des scénarios pour la décennie à venir, mais sans indiquer de probabilités respectives:. Il en ressort que les actions seront la classe d’actifs offrant le meilleur rendement.

Le premier scénario pour les 10 prochaines années est celui des «années folles» (inflation modérée et forte croissance), qui bénéficieraient des investissements dans la numérisation, la défense et la décarbonations. Il serait nettement plus favorable aux actions qu’aux obligations.

Le deuxième est appelé «meilleur des mondes», et profite tant aux actions qu’aux obligations. Il est caractérisé par un retour de la mondialisation et la prépondérance de l’intelligence artificielle. Le troisième scénario est celui du retour à la stagnation, avec une économie soumise aux pressions du vieillissement et de l’incapacité des énergies renouvelables à répondre aux promesses. Les obligations en seraient les premiers bénéficiaires. Le quatrième est celui de la stagflation et d’une baisse tant des actions que des obligations.

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