Liquidités, plafond de la dette et actifs réels

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les tendances structurelles suggèrent que les investisseurs devraient à nouveau s'intéresser aux «actifs réels», notamment les matières premières, les infrastructures et l'immobilier.

Désormais, les marchés prennent en compte la probabilité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa prochaine réunion. Avec pour résultat, un renforcement de l'attrait des dépôts à court terme et des fonds du marché monétaire. Dès lors, que faire avec ses liquidités?

Les hausses de taux des banques centrales ont renforcé l'attrait des dépôts en espèces pour de nombreux investisseurs. Récemment, en raison du discours plus optimiste de la Fed, le rendement des bons du Trésor américain à un mois et à trois mois a atteint son niveau le plus élevé depuis plus de vingt ans.

Désormais, les marchés s'attendent à une nouvelle hausse des taux de 25 points de base de la banque centrale américaine d'ici juillet. Comme conséquence de données sur l'inflation plus élevées que prévu en avril et de la bonne tenue des dépenses de consommation.

S’assurer des rendements élevés

Aujourd’hui, les taux de dépôt rivalisent avec les rendements obligataires, voire les dépassent. En outre, ils semblent être un refuge contre la volatilité des marchés boursiers. Mais ils peuvent aussi baisser rapidement si le cycle de hausse des taux s'inverse. Il est donc conseillé aux investisseurs de s'assurer progressivement des rendements élevés. Sur le long terme, les portefeuilles équilibrés ont historiquement surperformé les dépôts sur la plupart des horizons temporels.

Malgré la réaction rapide des politiciens US face aux turbulences bancaires et l’accord trouvé sur la dette, la confiance des marchés reste délicate et la volatilité pourrait repartir à la hausse.

Plutôt que de se concentrer sur l'extrémité ultra-courte de la courbe des taux, on décèle des opportunités dans les titres à revenu fixe de haute qualité de moyenne et longue durée. Les investisseurs devraient également trouver des opportunités de revenus attrayantes sur les marchés des actions, à travers des actions à dividendes élevés et de qualité.

Accord sur le plafond de la dette

En 2023, les responsables politiques américains ont réagi rapidement aux turbulences du secteur bancaire par des mesures de liquidité, par des interventions verbales et par des accords de sauvetage. Ils ont aussi trouvé un compromis bipartisan sur l'extension du plafond de la dette.

Mais la confiance des marchés reste délicate et la volatilité pourrait repartir à la hausse. Dans sa stratégie globale, la Recherche d’UBS préfère les obligations aux actions, en privilégiant les titres à revenu fixe des segments défensifs et de meilleure qualité.

Du côté des actions, on peut recommander d'utiliser les titres à dividende élevé et de qualité pour augmenter les revenus, tout en réduisant l'exposition excessive à la croissance et à la technologie. Le dollar américain est susceptible de s'affaiblir et on appréciera l'or à la fois comme diversificateur de portefeuille et comme couverture.

Contribution des actifs réels à la diversification du portefeuille

Dans les principales économies, l'inflation globale n'atteint plus ses niveaux les plus élevés. L'inflation globale de l'indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis a ralenti à 4,9% en glissement annuel en avril 2023, après avoir atteint un pic de 9,1% en juin 2022. Mais elle reste bien supérieure à l'objectif de 2% de la Fed.

L'indice des dépenses de consommation personnelle, bien qu'il indique une légère accélération en avril, est également très en deçà de ses sommets. Toutefois, l'inflation reste élevée et les investisseurs sont confrontés à d'autres risques liés aux rendements, notamment les valorisations élevées des marchés d'actions.

Mais les tendances structurelles suggèrent que les investisseurs devraient à nouveau s'intéresser aux «actifs réels», notamment les matières premières, les infrastructures et l'immobilier. Car ceux-ci peuvent apporter une diversification supplémentaire du portefeuille et des revenus, ainsi qu'un potentiel d'atténuation de l'inflation à long terme.

Depuis 2003, les infrastructures ont généralement enregistré les meilleures performances lorsque l'inflation mondiale était élevée (selon les données de l'indice Cambridge Associates Infrastructure). Entre 1995 et 2020, l'immobilier direct mondial non coté a été un facteur de diversification par rapport aux obligations d'Etat (corrélation de -0,1) et aux obligations d'entreprise (corrélation nulle).

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