Les small caps au défi de faire mieux qu’en 2019

Yves Hulmann

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En 2020, les petites et moyennes capitalisations devront prouver que l’an dernier n’a été que l’exception qui confirme la règle.

©Keystone

C’est un des lieux communs les mieux connus dans le domaine de la recherche financière. Sur le long terme, les petites et moyennes capitalisations réalisent en moyenne des performances significativement supérieures à celles affichées par grandes sociétés, aussi bien en Suisse que sur de nombreux autres marchés. Aux Etats-Unis, une étude de la société de recherche Ibbotson Associates a calculé que le rendement annuel composé pour les petites capitalisations américaines a atteint en moyenne 11,8% depuis 1926, comparé à 10% pour les titres des grandes sociétés. Une petite différence mais qui génère de grands écarts de rendements sur la durée.

2019, une année atypique en comparaison historique

A cet égard, 2019 a fait figure d’exception. Aux Etats-Unis, l’indice Vanguard S&P 600 Small Index, centré sur les petites capitalisations américaines, a progressé d’environ 20% l’an dernier, comparé à quelque 31% pour l’indice S&P 500 qui regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées en bourse aux Etats-Unis.

Petites et moyennes capitalisations
ne sont pas logées à la même enseigne.

Même tendance en Suisse: le SMI, qui regroupe les 20 plus sociétés cotées en Suisse, s’est envolé de 22% en un an (plus de 30% en incluant les dividendes), porté par la bonne performance des trois poids lourds de cote, à savoir Nestlé, Novartis et Roche qui représentent à eux seuls la moitié de l’indice élargi SPI. Il a dès lors été difficile pour les indices qui mettent l’accent sur les petites et moyennes capitalisations de faire mieux. En comparaison, l’indice SPI Small Caps (SPIEX), qui regroupe l’ensemble des actions cotées à la bourse suisse en dehors du SMI, n’a lui progressé «que» de 25% sur douze mois.

Opposer grandes et petites capitalisations ne suffit toutefois pas. En effet, la bourse suisse comprend, à elle seule, plusieurs autres indices qui classent les sociétés en fonction de leur taille. A mi-chemin entre les petites et grandes capitalisations, le SMIM - qui regroupe les trente plus grandes actions de taille moyenne (hors SMI) - est l’indice qui a réalisé à la fois en 2019 (+28%) et au cours de l’ensemble de la décennie écoulée (+181% entre 2010 et 2019) les meilleures performances.

Durant les dix dernières années, l’indice SMI a, lui, progressé de 124%, même en incluant les dividendes. C’est moins aussi que l’indice SPI Small Caps (SPIEX) qui a, pour sa part, progressé de 165% durant cette période. En allant encore plus loin dans la définition des très petites capitalisations, l’indice SPI Small (SSCI), qui exclut les 100 plus grandes sociétés du SPI, n’a crû lui que de 5,5% en 2019, réalisant tout de même une forte progression de 144% entre 2010 et 2019, selon la bourse suisse SIX.

De nombreuses small et mid caps peuvent mieux tirer parti
d’une amélioration conjoncturelle que les poids lourds de la cote.

En remontant jusqu’au début des années 2000, le tableau se présente sous un jour encore différent: pour la période allant de 2000 à 2019, c’est précisément l’indice SPI Small (SSCI) qui regroupe les plus petites capitalisations qui affiche la plus forte hausse (+396%), suivi par le SPI Extra (SPIEX) (+364%), et le SMIM (+300%). En comparaison, depuis le tournant du millénaire, l’indice SMI, qui regroupe de nombreux titres qui ont mis beaucoup de temps pour se relever de la crise financière, affiche une hausse totale de 138% en incluant les dividendes.

Attention au retour de la volatilité

Pour la nouvelle année en cours, de nombreuses petites et moyennes capitalisations peuvent potentiellement mieux tirer parti d’une amélioration de l’environnement économique que les poids lourds de la cote, les titres du SMI ayant déjà fortement rebondi en seconde moitié d’année par effet d’anticipation. A condition toutefois que la volatilité sur les marchés n’augmente pas à nouveau de manière spectaculaire: en cas de nouvelles turbulences sur les marchés, les investisseurs préfèrent habituellement se replier sur des valeurs plus diversifiées.

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