La hausse des bénéfices laisse entrevoir de nouvelles opportunités

Saira Malik, Nuveen

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La Chine représente environ 30% de l'univers des actions EM. Il peut donc être difficile pour les investisseurs d'éviter les risques auxquels le pays est confronté.

  • Même si les États-Unis constituent un refuge relativement sûr à court terme, les investisseurs devraient envisager un horizon plus large pour une diversification et des rendements potentiellement plus élevés.
  • Nous pensons que ces perspectives économiques favorables justifient une surpondération des actions et des obligations mexicaines dans les portefeuilles mondiaux.  
  • Le Brésil continue de se distinguer par une situation macroéconomique robuste, avec une excellente croissance du PIB, un taux d'inflation modéré et une politique monétaire extrêmement accommodante.
Les actions américaines mettent fin à leur récession bénéficiaire

L'indice S&P 500 est en passe d'enregistrer une croissance trimestrielle positive de ses bénéfices pour la première fois depuis le troisième trimestre 2022. Conjugué à l'optimisme croissant quant à la fin prochaine du cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine, ce phénomène a entraîné une hausse marquée au cours des deux dernières semaines de négociation et pourrait permettre une évolution positive jusqu'à la fin de l'année si les conditions macroéconomiques se maintiennent.

Les perspectives à court terme d'une nouvelle hausse des cours sur les marchés boursiers américains se sont améliorées. Dans le même temps, il convient toutefois d'examiner de près la probabilité d'un ralentissement important ou d'une légère récession en 2024, en raison notamment de la menace d'une nouvelle paralysie du gouvernement américain, d'une augmentation des défauts de paiement et d'un ralentissement de la consommation. Même si les États-Unis constituent une valeur refuge relativement sûre à court terme, les investisseurs devraient envisager un horizon plus large à des fins de diversification et de rendements potentiellement plus élevés.

Considérations sur le portefeuille

Le paysage des pays émergents comprend des économies prometteuses dont la croissance dépasse les attentes, ainsi que des pays dont les conditions macroéconomiques sont moroses ou qui présentent des risques particuliers. Les obligations d'État des marchés émergents, avec des rendements d'environ 10 %, contribuent à rendre la classe d'actifs plus attrayante que les autres secteurs du crédit, et les obligations investment grade et high yield devraient être bien placées sur la route vers 2024. Les spreads des obligations d'État B/BB résistent et offrent toujours, selon nous, une bonne valeur grâce à de bonnes données techniques et fondamentales. En ce qui concerne les actions des marchés émergents, nous constatons des valorisations attrayantes, des estimations de bénéfices saines et, dans de nombreux cas, une amélioration de la gouvernance d'entreprise.

Chine: trop grande pour être ignorée, mais risquée

La Chine, deuxième économie mondiale, est fortement représentée dans différents indices de référence. Par exemple, la Chine représente environ 30% de l'univers des actions EM (indice MSCI Emerging Markets). Il peut donc être difficile pour les investisseurs d'éviter les risques auxquels le pays est confronté: entre autres, un marché immobilier chancelant, une croissance économique décevante, des tensions géopolitiques qui laissent entrevoir des sanctions internationales, un manque de transparence des données et de la politique gouvernementale, et peut-être une croissance des bénéfices des entreprises qui devrait être inférieure de cinq points de pourcentage à celle des pays émergents non chinois en 2024. Par conséquent, les actions et les titres à revenu fixe chinois sont nettement sous-pondérés dans nos stratégies EM.

Déplacement de la Chine vers le Mexique

Le Mexique est un pays qui a fortement profité de l'augmentation des risques liés à la Chine. Un nombre croissant d'entreprises américaines y délocalisent certaines fonctions opérationnelles afin de profiter de la croissance robuste du PIB, du faible taux de chômage et de l'inflation modérée dans ce pays. Le coût de la production d'électricité, le prix moyen du gaz naturel et les loyers des bâtiments industriels sont également plus bas au Mexique qu'en Chine.

Le Mexique est devenu le plus grand partenaire commercial des États-Unis dans le secteur manufacturier, et nous pensons que son avance sur la Chine va continuer à croître. Nous pensons que ces perspectives économiques favorables justifient une surpondération des actions et des obligations mexicaines dans les portefeuilles mondiaux. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, nous sommes constructifs vis-à-vis des obligations d'État et des obligations des marchés locaux, ainsi que des obligations d'entreprises, avec une préférence pour certaines banques mexicaines, les cimentiers et les fournisseurs automobiles.

La surperformance du Brésil

Le Brésil reste un point chaud macroéconomique avec une croissance du PIB supérieure aux attentes, une inflation modérée et une politique monétaire très expansive, rendue possible par le fait que le pays est en avance sur son temps en matière de lutte contre l'inflation. L'année dernière, le taux d'intérêt réel brésilien a été l'un des plus élevés des pays émergents, ce qui commence à se traduire par de meilleures données économiques, comme la nouvelle hausse des ventes au détail en septembre.

Bien que les actions brésiliennes surperforment depuis un certain temps l'indice MSCI EM plus large, nous pensons qu'elles ont le potentiel de continuer à surperformer, car les valorisations restent bon marché et les entreprises offrent un rendement élevé du capital.

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