Roche pâtit encore à mi-parcours de la comparaison avec l’ère Covid

AWP

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Des effets de changes ont pesé à hauteur de six points de pourcentage sur l’évolution des revenus.

Le béhémoth pharmaceutique et du diagnostic Roche a accusé sur les six premiers mois de l’année un recul de 8% du chiffre d’affaires à 29,78 milliards de francs, toujours pénalisé par l’évaporation de recettes liées à la pandémie qu’il préfère désormais présenter comme des activités annexes. Les ventes dans l’indication Covid-19 s’étant désormais pratiquement taries, la direction promet une disparition de cet effet de base dès le deuxième trimestre de l’an prochain.

L’unité Diagnostic a dans l’intervalle essuyé un élagage de 29% des recettes semestrielles à 7,1 milliards. Les ventes de tests Covid-19 n’ont notamment rapporté que quelque 400 millions, dont un quart entre avril et fin juin, contre 3,1 milliards sur la base de comparaison.

Les récents lancements ont toutefois permis à la principale division Pharma de se maintenir sur la voie de la croissance, sa contribution s’enrobant de 1% à 22,68 milliards. Le nouveau traitement ophtalmique Vabysmo, commercialisé depuis début 2022 a généré à lui seul un milliard.

Avec l’Ocrevus contre la sclérose en plaques, l’Hemlibra contre l’hémophilie, l’Evrysdi contre l’amyotrophie spinale et le Phesgo contre le cancer du sein, les cinq principaux moteurs de ventes ont étoffé leur contribution de 2,2 milliards, à 7,5 milliards.

Rentabilité écornée

La décroissance au niveau du groupe n’est pas restée sans conséquences sur la rentabilité. L’excédent d’exploitation (Ebit) ajusté de tout effet singulier s’est affaissé de 14% à 10,91 milliards, la marge afférente s’étant étiolée de 2,6 points de pourcentage à 36,6%. Le bénéfice net a chuté de 17% à 7,56 milliards.

La performance s’inscrit dans le bas des projections du consensus de l’agence AWP, à l’exception notable d’un excédent opérationnel meilleur qu’escompté.

Hors effet Covid-19 et à taux de changes constants, la multinationale bâloise revendique une croissance de 8% dans son coeur de métier Pharma comme au niveau du groupe. Diagnostics aurait affiché dans cette hypothèse de 6%.

La direction confirme les perspectives brossées pour l’ensemble de l’exercice. La feuille de route pour 2023, déjà reconduite en avril, comprend un tassement de 1 à 5% des revenus comme du bénéfice par titre ajusté hors effets de change. Les revenus de la franchise Covid-19 doivent notamment s’évaporer d’environ 5 milliards de francs, tandis que le manque à gagner attribuables aux biosimilaires reste devisé à 1,6 milliard.

Les actionnaires devraient quoi qu’il en soit à nouveau profiter d’une amélioration de leur rémunération.

Amorce de redressement

Les analystes accueillent une performance peu ou prou conforme à leurs projections. La chute des recettes de l’unité Diagnostics s’avère un peu plus marquée encore qu’escompté, mais l’écart avec les prévisions demeure tolérable vu le contexte particulier, relève Michael Leuchten. L’analyste d’UBS souligne le réjouissant rétablissement des ventes dans les deux divisions entre avril et fin juin.

Chez Vontobel, Stefan Schneider souligne que la croissance sous-jacente va regagner en visibilité au fur et à mesure de la disparition de l’effet Covid-19.

Certains intervenants risquent d’être froissés par la simple reconduction des objectifs annuels, quand d’autres grands acteurs ont relevés leurs ambitions, soupçonne Marcel Brand pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

A 10h48, le bon de jouissance s’enrobait de 0,5% à 272,38 francs, dans le bas d’un SMI en hausse de 1,16%.

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