Roche cède son site californien de Vacaville à Lonza, pour plus d’un milliard

AWP

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L’opération doit dynamiser la cadence de croissance de Lonza à moyen terme, dans une fourchette de 12 à 15% à taux de changes constants.

Le géant des médicaments et du diagnostic Roche a trouvé en Lonza un repreneur pour le site californien de sa filiale Genentech à Vacaville. Le sous-traitant pharmaceutique déboursera pour ce faire 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard de francs) en liquide, auxquels devrait s’ajouter un demi-milliard pour l’extension des infrastructures.

Le repreneur s’engage à offrir de nouveaux contrats de travail aux quelques 750 employés de Genentech sur place. La finalisation de la transaction doit survenir avant fin juin et Vacaville sera intégré au sein du pôle de production mammalien, aux côtés de Viège, Slough, Singapour, Portsmouth et Porriño, indiquent les multinationales rhénanes dans des communiqués distincts mercredi.

Lonza continuera dans un premier temps à produire les traitements biologiques de Roche sur le site, avant une réduction graduelle et une transformation pour s’adapter à d’autres clients.

L’opération doit dynamiser la cadence de croissance de Lonza à moyen-terme, dans une fourchette de 12 à 15% à taux de changes constants, à comparer avec un objectif de 11 à 13% jusqu’ici. Elle demeure par contre sans effets sur les ambitions en terme de rentabilité.

«Nos capacités de production tournent déjà à plein régime, raison pour laquelle nous avons besoin de ces installations», a indiqué le directeur général de Lonza, Albert Baehny, lors d’une conférence téléphonique. Alors que les géants pharmaceutiques font de plus en plus sous-traiter leur production par des spécialistes comme Lonza, Roche s’est assuré 30% de la capacité de production sur le site de Vacaville en 2025. Ce pourcentage doit par la suite baisser.

Lonza va pour sa part chercher de nouveaux contrats pour assurer l’utilisation des usines californiennes.

Mise à l’encan de longue date

Roche avait officialisé en mai dernier son intention de se défaire de l’usine historique de Genentech à Vacaville, évoquant un alignement de son outil de production sur l’évolution de son incubateur de produits en développement. La diversification de ces derniers, s’étendant désormais des anticorps monoclonaux ou bispécifiques aux traitements cellulaires en passant par les vaccins oncologiques, requiert des outils adaptés à la médecine personnalisée plutôt que des capacités de production de masse.

Roche promettait alors de traiter les collaborateurs du site avec «attention et compassion» tout au long du processus de vente.

Les analystes se concentrent sur les implications de la transaction pour Lonza, bien plus que pour Roche.

Les montants annoncés ne grèveront pas trop la trésorerie de Lonza, qui profitera par contre d’un net renforcement de sa position sur le marché attrayant et hautement rentable des préparations biologiques, considère Vontobel dans un commentaire. La Banque cantonale de Zurich (ZKB), elle, salue une montée en puissance sur l’incontournable marché américain.

La nominative Lonza a fait cavalier seul en pointe de la Bourse suisse, finissant la séance en nette hausse de 5,7% à 509,60 francs. Le bon de jouissance Roche a quant à lui clôturé en progression de 0,8% à 230,95 francs, tandis que l’indice vedette SMI a pris 0,35%.

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