Les ventes de L'Oréal toujours dopées par le moteur asiatique

AWP

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Le chiffre d'affaires de juillet à fin septembre a atteint 6,47 milliards d'euros, en hausse de 6,2%.

L'Asie-Pacifique et surtout la Chine ont encore joué un rôle moteur dans les ventes de L'Oréal au troisième trimestre, lesquelles ont accéléré et dépassé les attentes, portées par de nouvelles solides performances de ses divisions Luxe et Cosmétique Active.

Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 6,47 milliards d'euros, en hausse de 6,2% ou de 7,5% en organique (à taux de change et périmètre constants), selon un communiqué publié mardi, notant une «atténuation significative des effets négatifs des changes».

L'Oréal a ainsi signé sa progression trimestrielle «la plus élevée depuis 10 ans» à données comparables, a souligné son PDG Jean-Paul Agon, cité dans le communiqué.

Le marché tablait sur une croissance organique de 6%, tout en prévoyant une nouvelle solide contribution de la Chine.

Les performances demeurent cependant très différenciées selon ses divisions et les zones géographiques.

D'un côté, l'activité Luxe, avec ses marques phare Lancôme, Yves Saint Laurent, Giorgio Armani et Kiehl's, a encore accéléré (+14,8% ou +15,6% à données comparables), avec une forte progression en Asie-Pacifique et plus particulièrement en Chine et dans les boutiques d'aéroports (travel retail).

La division Cosmétique Active, avec ses marques de dermo-cosmétique comme La Roche-Posay, Vichy, SkinCeuticals ou encore CeraVe, a aussi poursuivi un rythme de croissance très dynamique (+9,7% ou +13,1% à données comparables), grâce notamment à l'Asie et l'Amérique du Nord.

L'Europe de l'Ouest toujours convalescente

L'activité de la principale division du groupe, les «Produits Grand Public", s'est améliorée au troisième trimestre (+1,2%, ou +2,3% à données comparables), mais continue à rencontrer des difficultés en Europe de l'Ouest ainsi qu'au Brésil.

L'Europe occidentale est d'ailleurs l'une des rares zones géographiques du groupe où ses ventes ont décliné sur le trimestre écoulé, toutes divisions confondues (-1%, ou -0,7% à données comparables).

«L'activité en Europe de l'Ouest est toujours marquée par une situation difficile, en particulier au Royaume-Uni» où le marché de la beauté ralentit, a relevé M. Agon.

Toutes divisions confondues, les ventes trimestrielles ont explosé en Asie-Pacifique (+26,2% ou +25,8% en organique), tandis qu'elles ont modérément progressé en Amérique du Nord (+3,2% ou +2,7% en organique).

M. Agon a réitéré l'objectif du groupe de réaliser cette année une croissance comparable «significative», c'est-à-dire supérieure à la croissance du marché mondial des cosmétiques, et à signer au passage un nouveau record de rentabilité.

L'an dernier, fraîchement délesté de la marque en difficulté The Body Shop, vendue au groupe brésilien Natura, L'Oréal avait signé une marge d'exploitation record de 18%.

Offensives dans le bio et le thermalisme

Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires du groupe a totalisé près de 19,9 milliards d'euros, en hausse de 1,8% ou de 6,8% à données comparables.

Les ventes cumulées sur neuf mois en Asie-Pacifique talonnent désormais de très près celles en Amérique du Nord, et sont bien parties pour les dépasser sur l'ensemble de l'année. L'Asie-Pacifique deviendrait ainsi la deuxième plus grande région d'activité du groupe, derrière l'Europe occidentale.

L'Oréal se développe actuellement dans les cosmétiques bio en Europe de l'Ouest, un segment très dynamique reflétant les exigences croissantes des consommateurs en matière d'ingrédients naturels et de sécurité.

Le groupe a ainsi racheté cet été une marque allemande pionnière du secteur, Logocos Naturkosmetik. Il vient aussi de lancer en France une nouvelle marque labellisée, «La Provençale Bio», avant un lancement international d'une première gamme bio Garnier.

Il s'essaie aussi depuis peu à une activité inédite, l'exploitation de stations thermales, associées à ses marques de soin de la peau à base d'eau thermale.

Il vient ainsi de rouvrir les spas de Saint-Gervais (Haute-Savoie) après deux ans de travaux et l'acquisition en 2016 de la petite marque Saint-Gervais Mont Blanc, qu'il prévoit de développer dans la grande distribution et à l'international, notamment là encore en Chine.

Le groupe a également déposé cet été une offre de rachat des thermes de La Roche-Posay, dans la Vienne.

 

 

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