Après trois jours de remontée par rapport aux principales monnaies, le dollar a fait une pause mercredi, l’euro reprenant un peu de terrain, tandis que le yen se dépréciait à un niveau proche de ses bas historiques.

Vers 20H00 GMT, le dollar se repliait de 0,05% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0705 dollar pour un euro. Il gagnait en revanche 0,11% face à la livre britannique à 1,2287 dollar pour une livre.

Le dollar index qui compare le billet vert à un panier de devises, était stable à 105,56 points (+0,02%).

Ce retour du dollar «semble peu susceptible d’aller plus loin compte tenu du fait que les marchés sont convaincus que le cycle de hausses des taux de la Fed a atteint un pic», a estimé Shaun Osborne de Scotiabank.

Après la dernière réunion monétaire la semaine dernière, où la Banque centrale américaine (Fed) a laissé les taux d’intérêt en l’état et un rapport sur l’emploi américain décevant, le billet vert avait fait mauvaise mine.

Mais depuis, «quelques intervenants de la Fed (...) ont envoyé un message prudent au marché, indiquant que la bataille de la Fed contre l’inflation n’est pas encore gagnée et que le resserrement pourrait se poursuivre», rappelle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Lundi, le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, a estimé qu’il était trop tôt pour déclarer victoire contre l’inflation.

Une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, connue pour ses positions dites «faucon», en faveur d’une politique monétaire stricte, a également estimé mardi qu’une nouvelle hausse des taux pourrait être nécessaire pour juguler l’inflation, si celle-ci ne ralentit pas assez au cours des prochains mois.

«Les responsables de la Réserve fédérale ont travaillé dur» pour que le marché revoie ses attentes «en rouvrant la porte à de nouvelles hausses de taux», confirme Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.

Une autre gouverneure de la Fed Lisa Cook a rappelé mercredi lors de sa prise de parole à la «Financial System Conference» 2023 à Dublin qu’une aggravation des tensions géopolitiques mondiales, notamment celles impliquant la Russie, le Moyen-Orient et la Chine, pourraient avoir des retombées négatives sur les marchés mondiaux.

L’escalade des tensions «pourrait conduire à une activité économique plus faible» et alimenter les pressions inflationnistes, a-t-elle dit.

Le yen japonais s’affaiblissait de son côté, chutant à 151,01 yens pour un dollar (-0,42%) et s’approchant à nouveau du seuil de 151,95 yens atteint fin octobre 2022, ce qui était une première depuis juillet 1990.

Par rapport à l’euro, le yen dégringolait aussi de 0,46% à 161,65 yen pour un euro, un niveau plus vu depuis 15 ans.