Le dollar décroche; tournant ou pas, le marché s’interroge

AWP

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Vers 21h45, le billet vert cède 1,00% face à la monnaie unique, à 1,0731 dollar pour un euro, après être tombé à 1,0747 dollar, au plus bas depuis mi-septembre.

Le dollar a nettement fléchi, vendredi, face à la plupart des grandes devises mondiales, fragilisé par plusieurs mauvais indicateurs américains et une violente détente des taux obligataires.

Vers 20H45 GMT, le billet cédait 1,00% face à la monnaie unique, à 1,0731 dollar pour un euro, après être tombé à 1,0747 dollar, au plus bas depuis mi-septembre.

Il abandonnait aussi 1,45% à la devise britannique, à 1,2382 dollar pour une livre sterling.

«La convergence des indicateurs américains cette semaine laisse présager de la fin de la surpeformance du dollar» sur le marché des changes, ont écrit, dans une note, les analystes de Wells Fargo.

Après des indices d’activité régionaux dégradés (Dallas et Chicago) et un ralentissement dans le secteur manufacturier, le rapport mensuel sur l’emploi a montré, vendredi, que seulement 150.000 postes avaient été créés en octobre aux Etats-Unis.

C’est la moitié du chiffre du mois précédent et moins que les 180.000 créations attendues par les économistes.

En outre, l’indice ISM d’activité dans les services a, lui, aussi, fait ressortir une décélération, en octobre.

«Ce rapport tiède sur l’emploi augmente la probabilité de voir la Fed (banque centrale américaine) en finir avec son cycle de resserrement et pivoter vers des baisses de taux en 2024», a commenté Bill Adams, de Comerica Bank.

Les opérateurs tablent désormais sur au moins quatre baisses de taux en 2024, la première dès mai prochain.

Après une première inflexion, jeudi, les taux obligataires ont dérapé. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans, les plus représentatifs des anticipations du marché en matière de politique monétaire, sont tombés à 4,83%, contre 4,98%, au plus bas depuis deux mois.

«Les taux obligataires plus bas et de moindres attentes de resserrement monétaires pèsent sur le dollar», a constaté José Torres, d’Interactive Brokers.

«Aujourd’hui, le barrage a cédé», a résumé Adam Button, de ForexLive, au sujet du «greenback», l’un des surnoms du dollar. «Pour autant, «je pense qu’on a déjà vu l’essentiel du mouvement».

«Les Etats-Unis restent l’économie la plus dynamique du monde» parmi les grandes nations, poursuit l’analyste. «Et la Fed est encore loin de baisser ses taux.»

«Il suffit de regarder les résultats de sociétés» américaines, selon Adam Button. «On n’y voit pas beaucoup de signe d’attentisme des consommateurs.»

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